Réchauffement, sécheresse : l’agriculture française face aux défis de demain

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La période caniculaire que connaît actuellement la France provoque des sécheresses sans précédent sur la totalité du territoire. Météo-France est clair : le mois de juillet 2022 est le plus sec que la France ait connu depuis 1958 et l’installation de sondes climatiques. Première victime de cette aridité généralisée : l’agriculture. La terre chauffe, les sols se déshydratent et les récoltes s’annoncent mauvaises. Maïs, blé, pois protéagineux ; sans parler des cultures maraichères, les denrées alimentaires de l’hexagone souffrent de cette vague de chaleur qui n’en finit pas. Malgré cela, l’heure ne peut être au fatalisme. Si ces périodes caniculaires devaient s’avérer récurrentes, l’agriculture française n’aura d’autre choix que l’adaptation ; il en va de la souveraineté alimentaire du pays. Mais alors quelles solutions s’offrent à nos agriculteurs ? Elles sont nombreuses mais une chose est sûre : pour relever les défis du réchauffement climatique, il faudra, nécessairement, sortir d’un certain dogme écologiste crispé sur la position du « on ne touche pas à l’écosystème ». Précisions.

Irrigation et stockage des eaux de pluies : une mesure pragmatique ?

C’était en novembre 2021. Dans le Poitou-Charentes, des centaines de militants « écologistes »,  à l’appel du collectif « Bassines non merci », vandalisaient une gigantesque bassine de rétention d’eau installée par des sociétés agricoles. En quelques heures, des milliers de litre d’eau destinée à l’irrigation en cas de sécheresse s’évaporaient dans la nature.

Mais que sont et à quoi servent ces gigantesques bassines ?

Le 2ème syndicat agricole de France, « La coordination rurale », avec un certain sens de la formule, résume l’utilité de ces bassines en cinq mots : « l’eau de l’hiver pour l’été ». Le principe est simple et relève du bon sens : pendant les périodes de forte pluie (automne et hiver), on creuse la terre pour y installer de gigantesques bâches et on y stocke l’eau excédentaire tombée dans les nappes phréatiques ou bien débordant des cours d’eau, rivières et ruisseaux notamment. Cela va sans dire, l’eau de pluie qui tombe naturellement dans les fosses est, elle aussi, préservée. Lorsqu’un été caniculaire se présente, afin d’éviter la déshydrations des sols, on use de cette eau afin d’irriguer les surfaces agricoles les plus nécessiteuses. Double intérêt : en plus de prévenir le flétrissement des plants agricoles liés à la chaleur, les bassines permettent d’éviter les crues et prévenir ainsi les risques d’inondation.

Problème : de nombreuses associations écolo s’y opposent. Leur argument : la préservation des écosystèmes et un supposé « accaparement des ressources par une minorité ». Ainsi les collectifs « Bassines non merci » ou encore « Agir pour l’Environnement » s’indignent de mesures qui pourraient, selon eux, « remettre en cause le cycle naturel de l’eau et plus généralement de déstabiliser des écosystèmes entiers. »

Seulement voilà, la France à la chance d’être l’un des pays d’Europe où les indices de pluviométrie sont les plus stables. Le docteur en sciences physiques et expert en eau Bernard Legube ne dit pas le contraire lorsqu’il affirme, en novembre 2021, que « Les données sur les hauteurs piezo, sur une trentaine d’années, ça ne bouge pas trop pour le moment ». De plus, la mise en place de ces bassines est strictement surveillée par les autorités et le pompage ne peut être réalisé que lorsque les rapports de pluviométrie s’avèrent excédentaires.

Récupérer puis stocker les eaux de pluie afin d’être en mesure d’irriguer les récoltes ; une mesure concrète, pragmatique et réaliste pour contribuer à la souveraineté alimentaire du pays.

Recourir aux OGM  pour préserver les cultures : une technique éprouvée, mais qui fait peur

La nouvelle avait fait l’effet d’un coup de tonnerre dans le monde scientifique. En 2013, une équipe de chercheurs japonais, en analysant le génome du riz, découvrait la possibilité d’améliorer celui-ci en le rendant beaucoup plus résistant à la sècheresse. En favorisant un gène particulier du riz, les scientifiques ont pu améliorer le système racinaire de ce dernier et lui donner la capacité d’aller chercher de l’eau plus en profondeur dans les sols et, ainsi, jouir d’une meilleure résistance aux périodes de forte chaleur.

Au début des années 2000, les équipes de la société française Limagrain mettent en place une nouvelle variété de maïs, génétiquement modifiée, renforcée par l’apport d’un gène de sorgho, une céréale africaine très résistante à la sécheresse. Si les études n’ont pas encore été menées à leur terme, les polémiques sur les OGM n’aidant pas, de nombreux travaux de recherche tendent à démontrer que la céréale de sorgho peut être une solution pérenne afin de prémunir les récoltes agricoles des effets délétères de la sécheresse.

En France, L’acronyme « OGM » pour « organisme génétiquement modifié » inquiète. Pourtant, pour Michael Shellenberger, auteur à succès de l’ouvrage  Apocalypse Never, ancien collaborateur au GIEC et fervent défenseur du nucléaire, il ne peut être rayé des solutions et s'inscrit pour lui dans un combat écologique pragmatique et réaliste :   « si vous vous souciez de l’environnement, vous devriez changer votre regard sur les OGM ».   Quoi qu'il en soit, à nos agriculteurs de jouer pour continuer à maintenir la France dans son rang de première puissance agricole européenne.

Vos commentaires

16 commentaires

  1. Les bassines n’ont jamais privé d’eau qui que ce soit. A l’automne et au printemps, des millions de M3 d’eau filent vers les mers. En retenir une partie pour l’été ne privera personne. Dans le passé, des êtres certainement « très idiots » avaient créé des mares dans tous les villages. 4, 5 à 6 mares dans certains. Elles avaient deux fonctions « incendie » et alimentation des bovins. La nature s’en portait très bien. Les écolos de l’époque, certainement beaucoup plus idiots que nos contemporains, les appréciaient tout autant que l’ensemble de la population. De nos jours, nous pouvons faire beaucoup plus moderne, sans dégâts, utiles à la fois pour les animaux et les cultures. Privons d’eau potable nos écolos citadins, comme en ruralité. Ils changeront peut-être de position. D’autres solutions pour remédier à la pénurie. Mais il faudrait que le gouvernement se remue et n’attende pas l’urgence : relier les réseaux entre eux (métropoles qui s’alimentent dans les fleuves vers ruralités), préparer des usines de traitement de l’eau de mer, etc.

  2. Déjà que les agriculteurs gagnent difficilement leurs vies cette c’est une catastrophe pour eux beaucoup vont être obligés d’arrêter ce métier non rentable .

  3. en fait les écolos sont incapables d’imaginer sur le long terme les décisions débiles qu’ils prenent à court terme.Il faut rendre à la nature tout ce qu’on lui prélève ,l’eau ,les nutriments ,la matiere organique ,les minéraux qui ne devraient jamais rejoindre directement la mer sans ètre recyclés .

  4. Nous sommes tous écologistes, sauf les écolos, qui font de la politique à l’extrême gauche, compte tenu de leur QI…Les restrictions d’eau à venir ne devraient concerner qu’eux, et eux seuls, compte tenu de leurs « idées ».

  5. On peut objecter à ces retenues d’eau l’évaporation accrue en été (de 4 à 10 mm d’eau par jour),. Il y aurait donc lieu de modéliser cet effet sur le climat pour comprendre dans quelle mesure le bilan est bénéfique. Cela devrait être l’objectif d’agences de bassin et d’organismes comme l’INRA et le CNRS. Il ne faut absolument pas laisser à des écolos ignares le privilège de définir des ZAD et de s’opposer à tout. Qui peut encore dire que le lac de Serres Ponçon et le canal de Provence sont nuisibles ? Il faut absolument établir des ouvrages semblables en Poitou et Limousin et comprendre où est réellement l’intérêt général.

  6. Les bassines posent problème : elles sont alimentées par la nappe phréatique par pompage l’hiver. Si elles ne servaient qu’à collecter les eaux de pluie, elles seraient super. Le mieux serait même de faire des lacs alimentés par aqueduc qui apporteraient l’eau du sud pendant la période cévenole. Ainsi l’eau des crues serait conservée.

  7. Et la retenue d’eau dans le Tarn , qui avait pris 10 ans d’étude qui n’a pas été faite à cause des écolos !!!! Idem dans le Lot et Garonne et la gestion de la foret Landaise ,nous avons vu le résultat cette année !! Quand va t on comprendre que ces personnes sont incompétentes et dangereuses ,

  8. Les hommes ont de tout temps modifié par sélection l’ensemble des aliments tirés du sol selon leurs besoins. Il s’agissait de trier les meilleurs grains existant parmi les mutants . Aujourd’hui nos connaissances génétiques ont si bien progressé que nous sommes en mesure de repérer les gènes les plus utiles, en fonction des difficultés rencontrées, plutôt que de confier ce choix au hasard. Le malheur est que , sous interdit dogmatique , la France s’interdit la recherche agronomique dans laquelle elle était en pointe. Les OGM sont l’avenir évident de l’Agronomie tant pour nourrir les hommes que pour pallier aux difficultés climatiques sur lesquelles nous n’avons que de dérisoires influences humaines.

  9. Pour les « vieux » comme moi, il est amusant d’entendre parler de pire sècheresse que la France ait connu (influence écolo ) , je voudrait rappeler qu’en 1974, les vaches crevaient dans les prairies du fait de la chaleur bien plus intense que cet été, et du fait d’une importante sècheresse, mais il n’y avait pas encore les illuminés du changement climatique et du CO2 soit disant gaz à effet de serre, ce qui est physiquement faux.

    • Et les enfants des vieux, qui sont devenus vieux à leur tour, se souviennent des prédictions des vieux de l’époque lorsqu’ils ont assisté à l’arrachage des haies et déboisement des prairies : « ils installent le désert », disaient ils. Commençons par replanter des haies et des petits bois afin de limiter, voir supprimer, l’avancement de ces hectares de futurs déserts.

      • les arbres pompent aussi de l’eau mais cette eau en s’evaporant ,contrarie les rayons solaires puisque le co2 n’a qu’un effet minime sur ces rayons ionisants .seule l’eau et le plomb sont capables de les stopper .
        les anciens arrosaient le potager avec l’eau domestique ,aujourd’hui tout part à la mer par les stations d’épuration ,trés polluantes .tout le carbone est émis dans l’atmosphère en co co2 et méthane et les minéraux nitrate phosphate potasse + les résidus médicamenteux partent directement à la mer sans ètre recyclés ou biodégradés .L’eau devrait servir à arroser les cultures vivriéres .elle devrait accroitre la croissance des plantes ,reconstituer les nappes phréatiques d’ou elles proviennent et s’évaporer au sol sous l’effet de rayons solaires trop puissants .

    • En fait il ne s’agit pas d’écologistes mais de terroristes se revendicant du camps du bien… ils ont même inventé les guêpes qui poleniseraient !
      Pour sauver la France et faut éliminer les khmers verts…

    • Exact, ce sont bien les écolos qu’il faut virer. Si nos agriculteurs font des réserves d’eau, c’est bien pour que nous ayons à manger chaque jour et en disant « nous » cela comprend aussi les écolos, car je pense que ces gens-là ne vivent pas que d’air et d’eau fraîche si l’on peut dire à l’heure actuelle.

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