Les rouges-roses sont là, prêts à dépiécer l’Espagne

Pedro Sanchez

Ah, si c’était au moins les bons vieux rouges d’antan… Ceux de la guerre civile, par exemple. Ils étaient terribles, certes. Ils massacraient à tour de bras, écrasaient tout ce qui était à leur portée, mais au moins, ils ne le faisaient pas avec les manières « douceâtres » et le sourire « nounours » que leurs petits-enfants affichent et afficheront surtout à partir de ce mardi 7 janvier 2020, où un gouvernement socialo-communiste minoritaire vient d’accéder au pouvoir avec le soutien de tout ce qu’il y a, en Espagne, de gauchiste, sécessionniste et même terroriste (les anciens de la terrible ETA basque).

Les vieux rouges d’antan écrasaient certes tout ce qu’ils pouvaient. Mais leur monde n’était pas liquide : la consistance, fût-elle la consistance du mal, était leur lot. Ils écrasaient, par exemple, au nom du prolétariat. Leurs petits-enfants, eux, écrasent au nom… des transsexuels.

Au nom, aussi, des femmes levées en lutte contre leurs ennemis de race (pardon, de sexe ; pardon, de genre) ; au nom, aussi, des immigrés, qui seront désormais appelés encore plus nombreux afin de remplacer les Espagnols, amenés, eux, à se dissoudre autant dans le Grand Remplacement que dans le Grand Émiettement de l’une des plus vieilles nations fondatrices de l’Europe (et du Nouveau Monde, soit dit en passant).

La dissolution de la nation espagnole, patrie charnelle du peuple du même nom, réjouirait bien du monde. Tout d’abord, ses propres fossoyeurs espagnols (séparatistes, socialistes et communistes de tout poil, sans oublier la droite libérale dont les concessions et les génuflexions effectuées depuis quarante ans ne se comptent plus) ; ensuite, tous ceux qui, en Europe ou ailleurs, souhaitent la dissolution de nos vieilles nations (cette chose qu’en faisant une moue de dédain, certains identitaires appellent « l’État-nation » et où ils ne semblent voir que le premier des deux termes). Or, ce n’est pas à eux que je pensais mais aux Soros et aux mondialistes de toute sorte, y compris ceux d’une Bruxelles qui risque de payer bien cher l’hispanophobie dont ses tribunaux viennent de faire preuve en bénissant l’acte de député européen d’un putschiste catalan condamné ferme par les tribunaux espagnols, ainsi que celle d’un certain fugitif, catalan lui aussi, qui a trouvé refuge à Waterloo.

L’Union dite européenne risque, disais-je, de payer cher une telle forfaiture car voilà que le seul pays où il n’y avait, jusqu’à présent, nul sentiment à l’encontre de l’Union européenne vient de connaître l’heureuse éclosion d’une sorte de rage populaire qui a très spontanément pris la forme du Spexit, nom donné à l’exigence espagnole de quitter l’Union européenne.

Pour ce qui est des réactions populaires et spontanées, celles que la formation du nouveau gouvernement rouge-rose soulève ces jours-ci sont encore plus significatives. À preuve, un petit fait : le premier jour du débat d’investiture parlementaire, un jeune homme tout à fait inconnu a convoqué, à Madrid, seul et à travers les réseaux sociaux, une manifestation de soutien à l’unité de l’Espagne. Vox n’y a été pour rien, sa manifestation étant prévue pour samedi prochain. Résultat : 15.000 personnes s’y sont spontanément massées !

Autant dire que les carottes sont loin d’être cuites… et défaites en Espagne. Devant la trahison sans nom commise par le socialiste Pedro Sánchez (il avait promis et juré de ne jamais s’allier à l’extrême gauche de Podemos, de ne jamais chercher non plus l’appui des séparatistes catalans…), devant les grands risques, aussi, que tout cela fait peser sur l’être même de l’Espagne, il est en train de se développer un tel sentiment de rage et d’amertume qu’il devient clair, pour une partie de plus en plus grande du peuple espagnol, que l’alternative n’est plus au sein du régime né en 1978. L’alternative est clairement, définitivement dehors.

Javier Portella
Javier Portella
Écrivain et journaliste espagnol

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