52 % des Québécois se disent « défavorables » à l’islam

Une étude récente sur le rapport des Québécois à l’islam est sans appel : ils sont majoritairement méfiants. Alors que le reste du pays s’enfonce toujours un peu plus dans le wokisme et la repentance, le Québec marque son attachement profond à son modèle laïque. Depuis 2019, l’instauration de la « Loi 21 » au Québec - interdisant tout port de signe religieux pour les agents de l’État – fait polémique dans la partie anglophone du pays.

Dans un rapport publié le 13 mars, l’Institut Angus-Reid rapporte que 52 % des Québécois ont « une vision défavorable de l’islam » et 45 % d’entre eux s’opposent au port du voile dans « les lieux publics ». Alors que le concept québécois de laïcité est rejeté par près de 75 % des Canadiens anglophones, les francophones y sont attachés pour 57 % d’entre eux. Toutefois, il n’est pas étonnant de noter que la jeunesse québécoise, nourrie de discours woke prônant l’inclusion et l’ouverture à l’Autre, est bien plus « favorable » à l’islam. Si 22 % se disent indifférents, 43 % des 18-24 ans en ont une opinion largement positive. Quant à la question du port du hijab dans les lieux publics, 84 % des jeunes sont « favorables ». Le port de la burqa a, pour sa part, moins de succès mais reste toujours mieux reçu au sein de la jeunesse québécoise, avec 50 % d’avis positifs. Tenaillé entre le reste du Canada vendu au wokisme et l’obsession de l’inclusion et une jeunesse qui rejette – implicitement du moins – son modèle de laïcité, le Québec est donc face à un véritable enjeu.

Le Québec « islamophobe » ?

La nomination d’Amira Elghawaby au poste de première représentante spéciale chargée de la lutte contre l’islamophobie au Canada, fin janvier 2023, a été vécu comme un camouflet par de nombreux Québécois. Depuis longtemps, la jeune femme, voilée, semble nourrir un profond rejet à l’égard de ses compatriotes francophones et même de la France. L’ancienne chroniqueuse au Toronto Star dénonçait, en 2020, la politique « islamophobe » que menait la France en matière de lutte contre le terrorisme et affirmait : « Ainsi, la défense de la laïcité, et de la République française, s'est réduite à condamner le casher et le halal, et à défendre les caricatures grossières [caricatures de Mahomet par Charlie Hebdo, NDLR]. Macron défendrait-il, au nom de la liberté d'expression, des textes antisémites fascistes, ou des caricatures racistes contre les Noirs et autres minorités, ou des chapes homophobes ? » Autre fait d’armes : à l’occasion de la promulgation de la Loi 21, Amira Elghawy avait fait part de sa vive indignation dans une lettre, publiée le 11 juillet 2019, dans l'Ottawa Citizen : « Malheureusement, la majorité des Québécois semblent être nourris non par l'État de droit, mais par un sentiment antimusulman. »

Des commentaires que jugent irrecevables de nombreux Québécois, dont les membres du Mouvement laïque québécois qui réclame le départ d’Amira Elghawaby depuis février dernier. Une tribune signée par plus de 200 personnalités canadiennes demande également la suppression du poste d’Elghawaby. Enfin, le 3 mars dernier, le Rassemblement pour la laïcité a lancé une pétition déjà signée par près de 2.200 personnes pour l’abolition du poste de représentant canadien à la lutte contre l’islamophobie. De son côté, le Premier ministre québécois, François Legault, estime que Justin Trudeau « vient cautionner le mépris des Québécois » en la maintenant en place. Encore et toujours : vive le Québec libre !

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