1968-2018 : les gilets jaunes… l’insurrection citoyenne
La France que l’on croyait résignée, condamnée à se taire et à payer toujours plus, dont les revenus et les salaires vont, au fil des ans, en se détériorant - « ce sont quarante années de malaise qui resurgissent », a reconnu, faussement contrit, Emmanuel Macron le 10 décembre 2018 -, cette France que d’aucuns disaient bovinisée s’est finalement réveillée ! Ceci au grand dam des nantis et des bobos, héritiers et profiteurs de la révolution sociétale de 1968 qui porta une coalition socialo-communiste au pouvoir en mai 1981. S’ensuivirent quarante années d’endettement, de désindustrialisation, de chômage, de mondialisation et de paupérisation rampante.
Or, le fleuve de la colère populaire a débordé. Il commence à s’étendre hors de nos frontières et ne semble pas près de regagner son lit. Cela, malgré les injonctions anxieuses d’un pouvoir qui noie son désarroi dans des torrents de paroles vaines… sans pour autant parvenir à restaurer l’ombre d’une esquisse de consensus national. Le régime, semble-t-il, s’est en effet définitivement bel et bien fracassé sur le mur de la confiance perdue.
Parce que le grand débat – un grand déballage de platitudes et d’enfumage – lancé à coups de grosse caisse médiatique peut-il ressouder une fracture sociétale aujourd’hui béante ? Un débat, d’ailleurs, honteusement encadré, canalisé, orienté. Dans lequel sont interdites les questions qui fâchent. Celles qui, a priori, feraient sens mais qui, partout, font l’objet d’une stupéfiante omerta ! Comme si l’immigration sauvage dont la France et l’Europe subissent les assauts répétés était hors sujet ? C’est oublier un peu vite les dizaines de milliards ponctionnés sur les revenus des classes moyennes (celles dont le travail est imposé) ou l’effondrement du niveau scolaire et la case prison débordante de brillants startupers. Ajoutons l’effondrement démographique et moral, en raisons de ces avancées sociétales inscrites dans le marbre de la loi et réputées irréversibles jusqu’à la fin des temps.
Mais de quelles lois s’agit-il ? Les textes votés par des minorités dérisoires à l’issue de processus électoraux dont la légitimité démocratique et l’honnêteté resteraient à démontrer ? Cette démocratie là a été mise en place par les Enragés de 68, ceux qui, hier, récusaient la société de consommation pour mieux, à l’arrivée, prospérer sur le dos des classes laborieuses, dont l’activité est l’unique source des richesses tangibles. Classes in fine exploitées jusqu’à l’os - entre autres par le biais de la fiscalité - au profit de gens qui, effectivement, sont parvenus – mais eux seuls – à jouir sans entraves ni temps morts au sommet d’une société dure et intransigeante aux « gens qui ne sont rien » ainsi désignés par le sieur Macron ou aux « sans-dents » de M. Hollande. Parce qu’à gauche, pour l’internationalisme cosmopolitiste, le mépris de classe, d’une présidence à l’autre, demeure radicalement inchangé.
Ces questions lancinantes, au-delà des fins de mois aux patates, sont à n’en pas douter le terreau, le non-dit majeur, le signifiant maître de l’actuelle révolte de la France périphérique et enracinée. Une France qui, décidément, ne supporte plus l’État jacobin hyper centralisé, surtout depuis ses délocalisations à Bruxelles et à New York, siège des Nations unies où s’édifie l’architecture d’une très anxiogène gouvernance mondiale. Les forces vives de la nation ont été ainsi épuisées par quarante ans de libéral-socialisme parasitaire.
Aussi la rébellion anti-système des gilets jaunes est-elle à la fois prise de conscience et sursaut vital… La manifestation d’un instinct de conservation encore présent dans un peuple qui renâcle à périr sous le poids d’une bureaucratie de moins européenne et de plus mondialiste, sous la férule d’une idéologie aussi politiquement correcte que mortifère.
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