Gérald Darmanin, ministre des Comptes publics d'Édouard Philippe, est aujourd'hui dans la tourmente.

Visé par une enquête préliminaire pour viol sur des faits qui remonteraient à 2009, alors que l'homme politique était un membre influent de l'UMP. C'est justement en usant de cette influence qu'il aurait, à cette époque, sollicité des faveurs sexuelles auprès d'une femme qui lui demandait d'intervenir pour supprimer une condamnation pénale de son casier judiciaire.

À ce jour, Darmanin semble bénéficier du soutien du gouvernement tout entier. Et les demandes répétées de démission qui émanent de nombreuses personnalités et organisations paraissent vouées à l'échec. Pour combien de temps encore ?

Le hasard faisant parfois bien les choses, une autre affaire ressort ces jours-ci dans les médias. En effet, une vidéo relative à l'interpellation de Théodore L., surnommé « Théo », ayant fuité dans la presse, de nouvelles interrogations surgissent sur ce fait divers que d'aucuns, politiques ou journalistes, sans doute bien intentionnés, n'avaient pas hésité à qualifier de « symbole des violences policières ».

Nous savons tous ce qu'il advint des quatre policiers mis en cause. Ils furent suspendus de leurs fonctions et mis en examen pour violences volontaires en réunion pour trois d'entre eux, et pour viol aggravé en ce qui concerne le quatrième. À ce jour, trois des policiers viennent d'être réintégrés. Quant au dernier, il reste suspendu dans l'attente d'une décision de justice.

À l'époque, les fonctionnaires de police, comme c'est le plus souvent le cas, furent lâchés aux chiens. Le ministre de l'Intérieur du moment, Bernard Cazeneuve, demandant la plus grande fermeté à l'encontre des fonctionnaires concernés, avant même de connaître quoi que ce soit du dossier. Mais le pompon revint à n'en pas douter à François Hollande, qui se fit photographier au chevet de ce pauvre Théo, n'hésitant pas, lui non plus, à louer ses grandes qualités humaines. Dans les semaines qui allaient suivre, la presse allait nous permettre de découvrir cette famille d'Aulnay-sous-Bois, ainsi que les malversations financières dont elle s'était rendue coupable. Le chiffre de 678.000 euros détournés avait été avancé, et le parquet de Bobigny avait ouvert une enquête financière.

Bien entendu, seuls les esprits chagrins feront la relation entre ces deux affaires. Et pourtant... Dans le premier cas, nous assistons au lâchage en règle de quatre policiers qui tentaient de faire régner l'ordre dans un quartier difficile où l'on sait, depuis maintenant longtemps, qu'aucune intervention des forces de l'ordre ne peut plus se dérouler de manière pacifique. La pègre qui y règne en maître n'hésitant pas, forte des soutiens dont elle profite au nom de la « paix sociale », à s'en prendre physiquement à tout ce qui représente l'autorité publique. Il est, d'ailleurs, miraculeux que des policiers ou des gendarmes s'aventurent encore dans ces zones de non-droit !

De l'autre, nous avons un homme politique, membre d'un gouvernement en place, qui, grâce à l'impunité de fait dont il bénéficie, se prétend, comme c'est son droit en vertu de la présomption d'innocence, par la voix de son avocat, "victime d'une vaste manipulation". Peut-être est-ce le cas. Peut-être pas.

Quoi qu'il en soit, ces deux faits divers remettent au goût du jour les propos de La Fontaine, qui écrivait en son temps : "Selon que vous serez puissant ou misérable,/Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir." Et si, de "l'esprit de Charlie", nous revenions plutôt à "l'esprit des Lumières" ?

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31 janvier 2018 à 17:23

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