Merci au député LFI Antoine Léaument de faire la preuve de nos racines chrétiennes (mais si)

Antoine Léaument

La NUPES est pleine de surprises : après Sandrine Rousseau qui vient d'expliquer au pape ce qu’était le paradis - laissant donc supposer qu’elle y croit -, voici Antoine Léaument qui cite l’Évangile : commentant une déclaration d'Olivier Dussopt sur BFM TV selon lequel « la réforme des retraites est juste » parce que l’effort demandé est « justement réparti », le député de LFI, lapidaire, lâche sur Twitter un simple mot : « Judas ». Tout le monde a compris. Merci à Antoine Léaument de nous avoir fait la démonstration qu'au-delà de leurs dissensions politiques, les Français sont unis par leur culture chrétienne. « Ma patrie, c’est la langue française », écrivait Albert Camus. Et celle-ci existe donc encore (un peu).

Mais le « chef » n’a-t-il pas lui-même montré l’exemple ? Le 26 mars dernier, lors de la réunion de La France insoumise à Rennes, celui qui a été placé sur les fonts baptismaux sous patronage de deux évangélistes - peut-être leur doit-il son verbe ? - et qui a été en son temps enfant de chœur - je veux parler de Jean-Luc Mélenchon - a cité dans son discours saint Matthieu : l’insoumission est « le sel de la Terre », a-t-il déclaré tout à trac.

On s’étonne que les retraités de la Libre Pensée - à chacun ses distractions à l’âge mûr, certains prisent les clubs de cruciverbistes, eux animent un club de christianophobistes, petit hobby pépère et sans danger - n’aient pas encore entrepris de traquer ces balises de la religion que l’on croise au détour des phrases comme les calvaires au détour des routes. Ils se contentent, semble-t-il pour le moment, de stigmatiser les prénoms : n’ont-ils pas récemment raillé celui de notre jeune journaliste, le qualifiant de old school ? Dans la longue liste des deux poids deux mesures, ajoutons donc celui-ci : stigmatiser les Hapsatou Sy, c’est non ; stigmatiser les Marie-Camille, c’est oui. 

Le prénom du président de la République ne doit pas tellement les réjouir, mais les efforts de celui-ci pour déchristianiser la langue peut en revanche les ravir : « Il faut quand même remettre la mairie au milieu du village, comme on dit en bon laïc », avait-il déclaré lors d’un entretien récent. 

Dénaturer une expression pour y effacer l'église, n’est-ce pas un peu comme dénaturer un village en laissant s’y effondrer la paroisse locale ? 

Cultivons donc ces jolies expressions du fond des âges qu’utilisaient nos aïeuls : s’ils revenaient, ils pleureraient aujourd’hui comme des Madeleine de nous voir aussi oublieux de leur héritage. Que tous ceux qui vendent la France pour trente deniers et que les Ponce Pilate qui s’en lavent les mains comptent sur nous pour leur sonner les cloches et leur chanter la messe en breton. Et merci à Antoine Léaument - il faut rendre à César... - pour l’idée originale de cet édito ! 

Gabrielle Cluzel
Gabrielle Cluzel
Directrice de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

15 commentaires

  1. Pourquoi vouloir attribuer à Macron une subtilité qu’il n’a sûrement pas! Il a mis la mairie au centre du village par ignorance de l’expression « mettre l’église au milieu du village ». Tout simplement.

  2. La révolution de 1789 s’est montrée aussi assassine vis à vis (notamment) de la religion ce qui n’a pas empêché de retrouver la voie dune religiosité, quelquefois avec l’appui d’anciens révolutionnaires, lesquels se sont rendu compte que tous les efforts d’anéantissement avaient raffermis la foi.
    il faut souhaiter que les soubresauts actuels conduiront à la même sagesse !

  3. Très bon article. Je ne dirai plus un pays de moutons ou d’autruches en parlant de la France, mais un pays de Judas et de Ponce-Pilate, même quand on se prénomme Emmanuel !

  4. Si les fondamentaux transpirent chez certains, des faux pas sans doute dont ils s’excusent très certainement en comité restreint, détourner des classiques relève du ridicule. N’est-ce pas herr Macron ? Sous vos airs de chattemite votre obsession perverse de déconstruire subsiste et domine. Chasser l’église au profit de la mairie, là aussi un faux pas sans doute mais volontaire. En fait, vous êtes disruptif en matière de sociétal. La mairie remplace l’église, PMA, GPA, IVG, euthanasie, transgenre, vos chevaux de conquêtes au détriment de la famille ancestrale et de l’enfant, sans négliger tout ce qui est en rapport avec l’économie et le social, l’énergie, les hôpitaux, la santé, l’agriculture, l’industrie, l’Instruction, la sécurité, la langue française que vous vous appliquez à déconstruire malgré vos cache-misères en trompe-l’œil. Notamment, en délégant ouvertement aux ministres, associations et lobbies subversifs, vous impulsez le soin d’appliquer. Toujours Président des français dans un objectif de redressement, de reconquête ou dans un objectif de déstabilisation, de destruction de l’intérieur? Les français ne sont pas sots herr Macron. Même les populistes comprennent votre jeu. C’est vous dire son clair-obscur !

  5. Pour rester dans le même ton, on pourrait dire : pardonnez leur mon père car ils ne savent pas ce qu’ils font .

  6. Attention a ne pas sur glorifier le catholicisme. Le Christianisme est une culture le Catholicisme une autre. Si les églises sont vides ce n’est pas un hasard. Où était l’Église pendant le COVID ? Les Chrétiens se sentent bien délaissés en ces périodes perturbées. Et moi le premier.

    • Il y a certes une différence entre Dieu et son église l’une est d’essence spirituelle l’autre est construite par les hommes . L’enseignement du Christ prévaut sur tout le reste et le suivre fait partie de l’homme qui a la foi .nous sommes de souche chrétienne ce qui n’a rien à faire avec la foi de chacun d’entre- nous , en fait le catholicisme c’.est notre origine et notre culture. Dieu et l’église sont liés mais si on ne peut contester Dieu on peut contester son église et beaucoup ne s’en privent pas.

  7. « Saint Antoine », petit rappel : maître de doctrine spirituelle (Sy Sy), prédicateur de renom (re Sy Sy) et thaumaturge (alors là), qui fut canonisé en 1232…
    Monsieur Antoine Léaument possède donc, par son prénom de baptême, un maître d’exception, j’dis ça, j’dis rien, mais pour un bon coco, il possède les fondements d’un Saint déclaré « Docteur de l’Église » (rien que ça) en 1946.
    Comme le dit Madame Gabrielle Cluzel dans son magnifique texte drôle et plein de clins d’œil, Antoine Léaument, indépendamment de toute sa bonne volonté, remet l’église au milieu du village.

  8. Merci madame Gabrielle Cluzel toujours aussi pertinente, ces gens là me dégoûtent tous les jours un peu plus.

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L'intervention média

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois