Mardi 21 novembre, six réfugiés syriens ont été arrêtés en Allemagne. Motif : ils étaient soupçonnés d’appartenir à l’État islamique et de préparer des attentats contre des lieux publics, plus particulièrement le marché de Noël d’Essen. Sur les six arrêtés, quatre sont arrivés en situation de demandeurs d’asile et deux comme réfugiés. 

Il faut examiner, dans ce qui apparaît maintenant comme un fait divers, les différentes composantes. 

Tout d’abord, les statuts des (présumés) terroristes, réfugiés, demandeurs d’asile : ce ne sont plus des immigrés clandestins ou des illégaux. Leur donner un statut, c’est déjà légitimer leur présence. Nous voyons, par ailleurs, que nous ne sommes plus au stade de la suspicion concernant l’infiltration de terroristes parmi les réfugiés. 

Ensuite, leurs logements : ils ont été arrêtés lors de perquisitions dans des appartements, aucun d’entre eux n’était dans un centre d’accueil. Les Hongrois agissent avec plus de prudence, chaque étranger hors Union européenne qui essaye de s’introduire dans leur pays est arrêté et placé dans un centre, le temps que son dossier soit examiné. 

Quand on sait que les vagues d’immigration qui déferlent sur l’Europe sont dues principalement à des problèmes de guerre, il est absolument inconscient de ne pas réceptionner tous ceux qui demandent l’asile dans des sas qui permettent de vérifier l’état sanitaire, peut-être l’impact psychologique de la guerre, la nationalité initiale, etc. Les contrôles préalables auraient permis de ne pas mobiliser 500 policiers pour ces perquisitions. 

Enfin, les cibles : la police, à ce stade, ne mentionne que le marché de Noël d’Essen. Certes, c’est un rassemblement important et donc une cible facile. Mais ce n’est pas seulement cela. C’est un symbole. Tout ce qui a trait à Noël nous rattache à nos racines chrétiennes. Bien sûr, c’est un événement consumériste. Bien sûr, Noël ne se réduit pas à un marché. Mais vu de Syrie ? 

Nous sommes en présence d’une guerre de civilisation, oui, il y a un affrontement entre notre société consumériste décadente et ces hommes et femmes, fanatiques, qui se jettent corps et âme dans une idéologie. Mais il y a aussi une guerre de religion. Pas simplement entre l’islam et les autres religions, mais aussi entre différents courants de l’islam. Il y a une abdication de la pensée, de la réflexion, chez les fanatiques. Il y a cette même abdication dans notre société européenne. 

Lutter contre le terrorisme, c’est d’abord retrouver la souveraineté nationale, le contrôle des frontières. C’est ensuite proposer un idéal. Lors de la Première Guerre mondiale, les jeunes Français mentaient sur leur âge pour pouvoir avoir l’honneur de servir sous le drapeau. Qui, aujourd’hui, irait se battre en cas de guerre ? 

Il faut réenchanter la jeunesse.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 09/01/2020 à 18:44.

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25 novembre 2017 à 15:02

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