On nous dit beaucoup de choses sur l’immigration, mais on nous donne peu d’informations concrètes. En vérité, on cherche surtout à nous culpabiliser, nous, les obscurs et les sans-grade.

Un exemple : ce sont toujours les Albanais qui constituent le gros des troupes des demandeurs d’asile sur le territoire français. Ainsi, en juillet 2017, le fraîchement nommé ministre de l’Intérieur Gérard Collomb s’alarmait devant l’Assemblée nationale de ce que notre pays concentre 75 % de la demande albanaise en Europe. "Évidemment, pour notre pays, en particulier pour la frontière est, depuis Metz jusqu’au sud, c’est un problème fondamental", disait le ministre.

Problème si problématique que le ministre des Affaires étrangères albanais, M. Ditmir Bushati, présentait alors à la France « un plan d’action qui vise à obtenir d’ici à trois mois des résultats concrets en matière de lutte contre l’immigration ». Le journal La Croix, toujours avide de bien faire et de surtout bien penser, avançait l’explication d’un expert : « L’immigration albanaise peut s’expliquer par le fait que le pays est encore dans un processus de transition démocratique avec des problèmes de corruption et de non-respect des droits, qui peuvent provoquer de l’insécurité », disait un certain M. Clochard, mais « elle a aussi été en partie favorisée par la libéralisation du système de visa Schengen ».

Dans ce long papier, curieusement, pas un mot sur les conflits qui déchirèrent les Balkans à la fin du XXe siècle, sur les populations venues du Kosovo et celles qui émigrèrent en masse en Europe de l’Ouest. Hélas, comme le disait M. Clochard, l’Albanie a surtout exporté sa pègre, cela, avec notre complaisance, puisque candidate à l’entrée dans l’Union européenne depuis 2009 et sa demande reconnue par le Conseil depuis 2014, ses ressortissants bénéficient chez nous d’un accès prioritaire à l’asile.

Le plan de Ditmir Bushati date d’un an et, depuis, l’immigration albanaise n’a fait que croître, bien loin devant le Soudan, l’Afghanistan ou la Syrie. Pourtant, que l’on sache, l’Albanie n’est pas un pays en guerre mais, comme l’écrivait benoîtement La Croix, l’an passé : « Plus d’un tiers des 2,9 millions d’Albanais vivent déjà hors du pays. Mais si, jusqu’ici, la plupart des Albanais vivaient en Grèce et en Italie, la dégradation de la situation migratoire de ces pays leur fait envisager d’autres destinations." N° 1, la France !

Et c’est là où l’on est sidéré par l’impéritie de nos gouvernants, comme en témoigne la conversation récente avec une personne chargée de ces questions sur le terrain. En haut lieu, dit-elle (comprenez Place Beauvau), on ne voit que les problèmes à résoudre sur le territoire français sans aucune conscience de ce que l’on déclenche en amont. Ainsi l’on distribue d’office à tout demandeur d’asile la somme de 400 euros mensuels, sans compter les diverses prises en charge type AME, etc. Cela, tant que dure l’instruction de son dossier, ce qui peut prendre un an ou davantage. Et si le demandeur est débouté, les associations d’aide aux migrants se chargent de lui monter un dossier "médical", puisque nous sommes tenus de garder ici toute personne qui ne peut être soignée dans son pays. Or, dit-elle, 400 euros, c’est près d'1,5 fois le salaire moyen en Albanie, mais un haut fonctionnaire d’État qui gagne 10.000 euros par mois n’imagine pas un instant qu’une "si petite" somme puisse être incitative. Quant aux rares déboutés, on leur offre le billet de retour au pays… qui leur permettra de reprendre le car vers la Suisse et la France un mois plus tard.

Il paraît que l’on trouve, aujourd’hui, des Albanais en nombre à Calais, Douvres et même Roscoff. Ils cherchent à gagner la Grande-Bretagne, où un nouveau business les attend : ils règnent désormais à Londres sur le marché de la cocaïne.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 05/08/2018 à 18:49.

14449 vues

12 juillet 2018 à 15:57

La possibilité d'ajouter de nouveaux commentaires a été désactivée.