Monsieur le Président,

Votre fameux « et en même temps » est la base de votre politique. Vous nous l'avez prouvé encore, le jour du 14 Juillet, et lors de la victoire des Bleus à Moscou. Samedi matin, sur les Champs-Élysées, vous vous êtes conduit en chef des armées, après avoir promis à vos généraux une importante amélioration de leur quotidien. Un budget qui sera porté à 2 % du PIB, soit un cadeau tant attendu de 1,8 milliard d'euros. Notons, toutefois, qu'il faudra que nos armées fassent preuve d'une coûteuse patience pour pouvoir rénover leur matériel et améliorer leur vie quotidienne, mais si vous tenez vos promesses, voilà un ministère qui pourra vous remercier. Et puis, vous avez décollé pour Moscou avec madame et quelques invités de la République pour assister à la défaite assez peu méritée des Croates.

Et là, comme vous l'aviez fait à la tribune présidentielle du stade de Saint-Pétersbourg, vous avez abandonné votre costume présidentiel pour celui d'un simple fan des Bleus. Sans aucune retenue en bras de chemise, on vous a vu, sauter en l'air, en gesticulant tel un cabri, sans vous soucier de la peine ressentie par votre voisine la présidente croate, et l'étonnement de votre hôte, Vladimir Poutine, stupéfait de voir bondir de son fauteuil le gamin que vous êtes redevenu devant le monde entier.

Une petite vidéo vous montre même dans les vestiaires entouré des joueurs de cette équipe dont Obama allait louer la diversité. Là encore, aucune retenue, pourtant, nos chers footeux se moquent ouvertement de vous, en rigolant comme vous, vous invitant à faire ce geste du dab que vous exécutez sans penser un instant à mal. Comme un gamin. Vous jouez le jeu croyant que vos services de communication se serviraient de votre joie, de votre décontraction pour faire remonter une cote bien dévaluée dans les récents sondages. Gamin. Est-ce vraiment l'image que vous voulez donner alors que vous avez dans votre poche la clef du feu nucléaire ?

Le 16 juillet au soir, c'est en effet un gamin qui, sous l’œil vigilant de madame, s'est mêlé aux équipiers de Didier Deschamps, sans aucun semblant de rigueur, à la stupéfaction des gardes républicains si peu habitués à assister à une telle scène. Oublié, le protocole sur le perron du palais présidentiel que vous avez utilisé comme une scène de théâtre, comme vous l'aviez fait pour la fête de la Musique qui restera un moment de sinistre mémoire. Dans l'euphorie du moment, Brigitte Macron n'a pas pu s'empêcher d'oublier toute réserve, pour se saisir de la Coupe tant convoitée, nous montrant, une fois de plus, quelle place importante elle tient auprès de son gamin de mari.

Puis-je vous avouer que je me suis senti vraiment mal à l'aise de voir notre Président faire le pitre - pour ne pas dire le clown - avec une telle naïveté alors que, partout en France, la joie des supporters se transformait en scène d'apocalypse.

À ce propos, d'ailleurs, pas un mot n'est sorti de votre auguste bouche pour dénoncer les graves débordements déclenchés par tous ces jeunes ennemis de la France, que "l'on" a laissés se défouler. La paix des banlieues est-elle à ce prix ? Mais, « en même temps », si vous pensez que la joie de cette jeunesse qui n'aime pas la France, c'est de brûler des voitures, piller des centaines de magasins, agresser des jeunes femmes, tabasser des passants, dévaliser et dégrader au moins deux autocars, livrer bataille contre vos forces de police... Alors, le gamin tout-puissant que vous êtes, quelles que que soient vos qualités, ne mérite ni notre respect ni notre estime.

La victoire des Bleus aura coûté cher au prestige de la France. Par manque de courage et de gaminerie.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 21/07/2018 à 0:17.

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19 juillet 2018 à 23:22

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