Pour les mairies de Paris et de Saint-Denis, le danger, c’est le bus de CitizenGO ! (1)

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Il est parfois plus habile d’ignorer que de pointer du doigt son ennemi. Les mairies de Paris et de Saint-Denis ont décidé, ce vendredi 6 octobre 2017, de mettre à l’index leur ennemi commun : le bus de CitizenGO qui sillonne les rues depuis le mardi 3 octobre 2017.

Mais, ce faisant, elles se rendent coupables de sept fautes, comme autant de péchés capitaux républicains.

Tout d’abord, ces deux mairies mentent effrontément, ne serait-ce que par omission, lorsqu’elles font mine de nier l’existence de la « théorie du genre » dans « le programme scolaire de nos écoles ». Ne trouve-t-on pas encore aujourd’hui, proposés comme des supports pédagogiques possibles par le ministère de l’Éducation nationale, un film comme Tomboy (niveau collège) ou un album comme Petit-Bleu et Petit-Jaune (niveau primaire), dont le premier pose clairement le désir d’une jeune fille de se faire passer pour un garçon et le second peut évoquer insidieusement des relations indéterminées par le biais de cercles de couleurs a priori asexués qui s’aiment et s’embrassent à en devenir verts (le titre aurait pu être « Petit-Bleu et Petite-Jaune », pourtant, ou « Petite-Bleue et Petit-Jaune ») ?

Les deux mairies sont ensuite coupables de calomnie, lorsqu’elles accusent CitizenGO d’"imposer au travers de ce bus des messages de haine et de désinformation". En effet, il est faux de parler de désinformation puisque le ministère de l’Éducation nationale continue à proposer des œuvres en lien avec des mouvements qui souhaitent défendre la théorie du genre, comme celles évoquées ci-dessus. Par ailleurs, CitizenGO n’incite à aucune haine : contre qui cette prétendue « haine » serait-elle en effet dirigée dans la phrase "La théorie du genre, elle n’existe pas et pourtant elle revient" citée en exemple par ces mairies elles-mêmes ? Elles espèrent peut-être qu’une vague accusation suffira à discréditer les vérités délivrées sur ce bus…

On peut également voir que, sous couvert de dénoncer une propagande, les deux mairies en propagent une autre : "La ville de Paris et la ville de Saint-Denis réprouvent fermement cette propagande", mais elles signaleront plus loin qu’elles encourageront encore davantage la propagande du genre défendue par certaines associations LGBTI.

Elles en viennent logiquement à une quatrième faute, la discrimination doublée de l’insulte : "De la remise en cause du droit à l’IVG en passant par le mariage défini sur leur site comme étant “l’union entre un homme et une femme”, CitizenGO ne vise qu’à propager une vision obscurantiste de la société." Discrimination d’abord, car il semble que nous n’ayons plus le droit, aujourd’hui, de considérer que le mariage est représenté par « l’union entre un homme et une femme », ni de considérer que l’IVG ne représente en rien un « droit » sans pour autant vouloir interdire totalement cette pratique ; insulte, enfin, lorsque l’on désigne comme "obscurantiste[s]" les centaines de milliers, pour ne pas dire les millions de Français qui soutiennent CitizenGO dans cette démarche. Pourquoi serait-il obscurantiste de considérer que l’enfant qui naît naturellement de l’union d’un homme et d’une femme crée un couple fécond qui sera d’autant plus solide qu’il passera par le mariage, tandis qu’il serait progressiste d’affirmer que les idéologues du genre visent le bien-être des enfants en effaçant leur sexualité naturelle pour les forcer à choisir ce qu’ils n’ont pas encore appris à connaître ?

Bertrand Dunouau
Bertrand Dunouau
Professeur certifié de Lettres Classiques

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