Le GIEC opte pour le nucléaire !

Le 8 octobre dernier, le GIEC a publié un rapport dont les médias généralistes n’ont pas parlé. Dans ce rapport, le GIEC fixe un objectif : faire en sorte de ne pas dépasser 1,5 °C d’augmentation de la température moyenne de l’atmosphère terrestre. Comme nous l’avons écrit dans un précédent article, la pertinence des affirmations concernant l’origine anthropique de ce « réchauffement », qui s’est évanoui depuis vingt ans, est très discutable, mais ce qui est intéressant, dans ce rapport, c’est que le GIEC conseille aux décideurs d’investir massivement dans le nucléaire de façon à multiplier par six la capacité mondiale de production nucléaire d’électricité d’ici 2050 ! On aurait aimé connaître la réaction des écologistes français dont la principale motivation, depuis plus de quarante ans, est la lutte contre l’énergie nucléaire, mais ils sont très silencieux.

Emmanuel Macron a annoncé, le mardi 27 novembre, que 14 des 58 réacteurs du parc nucléaire français devraient fermer d’ici 2035, dont 4 à 6 d’ici 2030, de façon à ramener à 50 % la part du nucléaire dans la production nationale d’électricité. Il a ajouté que 71 milliards d’euros seraient consacrés au soutien des énergies renouvelables (solaire, éolien, biogaz…) d’ici 2029, c'est-à-dire, principalement, à des équipements énergétiques intermittents (22 % du temps pour l'éolien et 12 % pour le solaire) qui devront être doublés par des équipements susceptibles de pouvoir être mis en service très rapidement (fonctionnant très probablement au gaz, comme c’est le cas au Danemark ; les Allemands, eux, font monter en puissance, quand il n’y a pas assez de vent ou de soleil, des centrales thermiques fonctionnant au lignite, lequel est le plus polluant de tous les combustibles !). Malgré tout ce que nous savons des défauts des éoliennes liés à l’intermittence, au bruit, à la pollution esthétique, Emmanuel Macron veut tripler le nombre de ces machines. Par ailleurs, il vient d’annoncer que nous allions abandonner les moteurs thermiques pour les moteurs électriques, c'est-à-dire augmenter considérablement nos besoins en électricité !

Le président de la République vient de créer un nouveau comité Théodule baptisé Haut Conseil pour le climat (pas moins !), auquel Jean-Marc Jancovici a accepté de se joindre. Ce polytechnicien, qui enseigne l’énergétique à l’École polytechnique, a expliqué dans plusieurs ouvrages les raisons qui l’ont amené à penser que l’énergie nucléaire était la seule solution permettant de surmonter le défi posé par la disparition inévitable des hydrocarbures et de limiter les émissions de gaz carbonique (CO2), sans avoir l’inconvénient majeur de l’intermittence, ce qu’il a confirmé au cours de l’émission d’Yves Calvi sur LCI du 27 novembre 2018. Jean-Marc Jancovici a montré que les énergies intermittentes (éolien et solaire électriques) étaient de très mauvaises solutions qui provoqueraient la multiplication par dix du prix de l’électricité, compte tenu du coût exorbitant des équipements de stockage (essentiellement hydrauliques et, donc, très difficiles à créer en France parce que tous les sites se prêtant au stockage hydraulique sont déjà utilisés) qu’il faudrait construire dans l’hypothèse où nous déciderions de ne plus utiliser que des sources d’énergie intermittentes en plus des équipements hydrauliques existants.

Le gouvernement a opté simultanément pour la diminution de notre capacité de production d’électricité nucléaire et l’augmentation de la consommation d’électricité pour les transports (ce qui a généré la crise politique en cours du fait de la taxation "écologique" des carburants). Il a l’intention de remplacer les centrales nucléaires par des équipements dont le fonctionnement sera intermittent. Ce choix, qui ne tient pas compte des récentes recommandations du GIEC, se traduira par une augmentation importante du prix de l’électricité et des émissions de CO2 !

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