Attention, danger ! Les plats préparés industriels sont risqués

Les résultats de l’étude NutriNet-Santé débutée en 2009 et ayant pour but d’établir une relation entre nutrition et santé ont été publiés le 15 février.

Cette étude fut effectuée entre 2009 et 2017 auprès de plus de 100.000 Français volontaires âgés en moyenne de 42 ans, dont trois quarts de femmes. Le but était de rapprocher statistiquement les pathologies relevées pendant cette période avec les habitudes alimentaires des participants à cette cohorte. Les résultats de cette étude ont fait l'objet d'un article dans le British Medical Journal d’où il ressort que la consommation d'aliments ultra transformés est associée à un risque plus élevé de cancer en général (6 à 18 %) et de cancer du sein en particulier.

L'Association nationale des industries alimentaires a mis en doute les conclusions de cette étude et affirme, à qui veut l'entendre, qu’il ne s'agit pas d'une étude scientifique et que le lien de causalité entre la consommation de produits issus de l’industrie agroalimentaire et l’apparition de cancers n'est pas démontré.

Comme pour toutes les études de ce type, on ne peut avancer qu’en comparant des statistiques et en faisant des méta-analyses, car il n'est pas possible de pratiquer chez l'humain des expériences comme on a pu le faire chez des animaux où, en les soumettant à un régime alimentaire riche en nitrites ou en dioxyde de titane (présents dans de nombreux aliments préparés), on a pu démontrer que cela favorisait l'apparition de lésions cancéreuses.

Tout comme pour les perturbateurs endocriniens, on ne peut ici raisonner qu'en comparant des statistiques.

Les aliments pour lesquels les chercheurs notent une augmentation du risque de cancer sont essentiellement ceux qui contiennent le plus de graisses, de sucres et de sauces bourrées d'additifs. De plus, lors de la cuisson, ces aliments peuvent se transformer et produire des contaminants nouveaux, sans parler de leur emballage plastique qui peut les imprégner de bisphénol A, surtout s’il s’agit d’aliments gras.

Alors, bien sûr, le lien de cause à effet reste à démontrer d'une manière formelle, mais les chiffres fournis par cette étude sont quand même inquiétants et devraient inciter les autorités à mettre en avant le principe de précaution pour étudier avec les industriels des procédés de fabrication qui soient le moins nocifs possible, car le marché de l’alimentation industrielle ne fera que croître, les plats préparés ayant l’immense avantage d’être rapidement disponibles à la maison, par comparaison avec des plats élaborés à partir de produits frais (si possible issus d'une production biologique et distribués en circuit court), même si la tendance actuelle essaie de favoriser ce mode d’alimentation.

Dr. Jacques Michel Lacroix
Dr. Jacques Michel Lacroix
Médecin - Médecin urgentiste et généraliste

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