Zone à faibles émissions : l’écologie (encore) au détriment des plus modestes 

voitures à la casse; casse; automobiles; déchets

Z.F.E. Trois lettres qui n’évoquent rien pour une grande majorité de Français mais qui risquent pourtant de bientôt restreindre leur mobilité. D’ici le 31 décembre 2024, les métropoles de plus de 150.000 habitants devront mettre en place des zones à faibles émissions mobilité (ZFE) interdisant la circulation aux véhicules anciens considérés comme polluants. Une mesure que le groupe Rassemblement national à l’Assemblée entend bien abroger à l’occasion de sa niche parlementaire, ce 12 janvier.

40 % des automobilistes bientôt exclus

« C’est une véritable bombe sociale à retardement » : Philippe Nozière, président de 40 millions d’automobilistes (association de défense des automobilistes), contacté par BV, ne masque pas son inquiétude quant à la mise en place des zones à faibles émissions dans l’ensemble des agglomérations de plus de 150.000 habitants. Prévue avant la fin de l’année 2024, ces ZFE – qui existent d’ores et déjà dans onze métropoles, dont Paris, Lyon ou Grenoble - délimitent un périmètre au sein duquel seuls les véhicules les moins polluants auront le droit de circuler. La loi d’orientation des mobilités de 2019 prévoit ainsi d’interdire l’accès de ces ZFE aux véhicules Crit’Air 5 à compter du 1er janvier 2023 ; aux Crit’Air 4 à partir du 1er janvier 2024 ; et aux Crit’Air 3 à partir du 1er janvier 2025. Autrement dit, à l’aube de l’année 2025, les véhicules essences construits avant 2006 et les véhicules diesel construits avant décembre 2010 ne pourront plus circuler dans certaines zones, de taille variable, au sein de ces agglomérations, sous peine de se faire verbaliser.

Ainsi, à l’horizon 2025, près de 40 % du parc automobile français n’aura plus accès à une quarantaine de métropoles françaises. Et ce, alors même que ces véhicules continuent de passer avec succès le contrôle technique. En première ligne, les Français des territoires ruraux, contraints de se rendre dans ces villes pour avoir accès aux services publics ou pour se rendre sur leur lieu de travail, seront concernés par cette mesure. Sans transport public, ils n’auront d’autre choix que de se séparer de leur ancienne voiture et d’en acheter une plus récente. Un luxe que beaucoup ne pourront pas se permettre. Or, malgré la menace qui pèse sur leur quotidien, une très grande partie des automobilistes ignorent encore ce dispositif. Selon le baromètre CSA de mars 2022, seuls 37 % des Français connaissent réellement les ZFE.

Une mesure antisociale

Pour justifier une telle mesure, le gouvernement assure vouloir améliorer la qualité de l’air et protéger la santé des habitants de ces villes. Mais derrière ces belles intentions se cache, une nouvelle fois, une écologie punitive au détriment des Français les plus modestes. « Car ceux qui ont des voitures anciennes sont souvent les Français les plus démunis » souligne Philippe Nozière. Et d’ajouter : « La plupart n’auront pas les moyens de remplacer leur ancien véhicule. » Et ce, alors même que près de 80 % des automobilistes bientôt interdits de circulation dans les ZFE ont besoin de se rendre dans les villes concernées.

À Paris, où Anne Hidalgo promet encore « moins de voitures pour un air plus pur » en 2023, « certains automobilistes pourront trouver des solutions grâce aux transports en commun vers la capitale qui fonctionnent relativement bien », explique l’association 40 millions d’automobilistes. Mais cette mesure concernera bientôt des communes comme Le Mans, Angers, Limoges ou Caen, des régions où la voiture est un outil de survie.

À l’heure où le RN propose l’abrogation des ZFE, Philippe Nozière appelle au pragmatisme. « Ils n’obtiendront pas la suppression des ZFE car tous les élus qui ont voté pour il y a des années ne vont pas se dédire aujourd’hui », analyse-t-il. L’association 40 millions d’automobilistes, qui entend l’impératif sanitaire, propose donc une troisième voie : créer une vignette « véhicule écologique » qui serait attribuée à toutes les voitures passant avec succès le contrôle technique et un contrôle de conformité environnementale (déjà existant) renforcé.

Mais si l’exécutif persiste à vouloir appliquer les ZFE, Philippe Nozière craint une gronde sociale. « Les gilets jaunes se sont soulevés pour quelques centimes sur le prix du carburant. Là, il est question de plusieurs milliers d’euros. On risque d’avoir les gilets jaunes "puissance 10". »

Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

67 commentaires

  1. Vivement les gilets jaunes puissance 10 !
    Et que la macronie dégage aussi puissamment !
    Quand on sait qu’un diesel 2021 avec adblue est Critair 2 et qu’une Porsche essence 2016 est Critair 1 … de qui se moque ces charlots qui prétendent nous diriger?!

  2. Encore une usine à gaz à la française ; le règne de Kafka. A plus forte raison que chaque agglomération y va de sa propre réglementation comme LYON qui distribue des pass « petits rouleurs » qui permet de transiter 52 fois par an dans cette agglomération. Il en va de même de TOULOUSE , mais 12 fois par an. Le plus drôle est que les véhicules des administrations françaises n’y sont pas soumis… et les dérogations sont tellement nombreuses que j’en viens à douter de l’existence d’un état de droit dans ce pays. Les français n’ont toujours pas compris qu’ils subissent une dictature pilotée par des cerveaux malades. Ils avalent sans sourciller un endoctrinement écologique qui frise le charlatanisme. Quant à croire à la révolte sociale… nos contemporains brillent par leur lâcheté. Je n’attends strictement plus rien de mon pays qui s’enfonce, à marche forcée, non pas dans la décadence mais dans une véritable dégénérescence généralisée… le délitement total. Mon seul regret est d’être trop âgé pour me « tirer » de cet enfer

  3. Tout ce qui porte l’étiquette « ÉcoloVert » est systématiquement synonyme de  » punition.
    Tous ces gens-là, c’est-à-dire ces hurluberlus
    – qui bloquent la circulation et créent ainsi des pics de pollution (où est la logique),
    – qui se collent les mains à l’aide de colle polluants (logique toujours),
    – qui s’amusent à peinturlurer les façades des ministères de peinture polluante,
    – qui n’ont pas besoin de voiture pour se bouger le c– pour aller travailler, si jamais ils travaillent, ou en ont une style VW Combo-bobo, plus pollueur tu meurs, parce qu’ils vivent au milieu de nulle part, pour élever leurs troupeaux de chèvres,
    – j’en passe et des encore plus idiotes,
    Ce sont eux qui nous polluent la vie.

    • La vignette crit’air et l’écologie politique et administrative de manière générale sont complètement déconnectées de la science.
      Deux véhicules qui consomment exactement la même quantité de carburant peuvent très bien avoir des notations écologiques très différentes.
      Lavoisier doit se retourner dans sa tombe!
      La justification avancée est que certains véhicules stockent certaines particules pendant les trajets urbains pour les déverser une fois hors agglomération.
      Primo ce concept revient à dire que la solution est d’étaler la crasse urbaine un peu partout afin de préserver des zones où la nature a déjà perdu tous ses droits.
      Secondo, c’est bien beau en théorie, mais en pratique, c’est le compte tour qui décide quand les filtres sont purgés, ça ne marche donc tout simplement pas.

  4. Une fois de plus le RN qui défend seul les vrais ouvriers et petits retraités à raison : ZFE egal racisme donc à supprimer !! Mr Nozieres à tord, assez de PASS discriminatoire, pas de compromis avec l inacceptable. La dictature des bobos , écolos, doit cesser, le plus tôt sera le mieux, effectivement le commentaire précédent avec les deux zones en 1945, est réaliste, la liberté en zone rurale est bafouée sauf pour ceux qui peuvent s offrit une voiture chère, donc des riches. Honte à ceux qui soutiennent cette discrimination par l argent, passible normalement car raciste, de prison.

  5. Tant que nous aurons ces malades d’écolos à la manœuvre ce type de décision risque de pousser des Français à l’explosion

  6. La proposition du RN ne passera pas à l’Assemblée. Ce matin encore le président de la commission des lois, bon socialiste vendu à la macronnerie, a affirmé que tout serait fait pour empêcher cette proposition.

  7. Lorsqu’il est question de placements à haut risque, l’adage populaire dit qu’il ne faut « pas mettre tous ses oeufs dans le même panier ».
    Un bon sens paysan incontestable qui a démontré sa pertinence depuis longtemps.
    Depuis quelques années, chacun de nos choix revêtent un « haut risque », surtout quand il s’agit de croire la parole de l’état.
    Je pense par exemple aux gens qui ont suivi les conseils de l’état en achetant des voitures diesel entre 20 et 30% plus cher que leurs équivalents à essence avant de voir leurs taxes augmenter et leurs véhicules interdits à certains endroits.
    Il y a aussi ces pauvres foyers qui ont obéit en s’équipant de chaudières a pellets de bois pour voir le prix multiplié par 3 peu de temps après.
    J’ai à la fois la chance de gagner correctement ma vie et d’avoir préféré le bon-sens paysan aux paroles technocratiques de l’état et j’ai donc plusieurs systèmes de chauffage, plusieurs systèmes de cuisine et plusieurs véhicules de technologies différentes.
    Mais comment les gens plus humbles peuvent-ils vivre actuellement ?!
    Comment ces derniers peuvent-ils investir dans le véhicule indispensable à leurs quotidiens sans savoir combien de temps va durer la dernière mode avant qu’on leur mette un nouveau coup de matraque fiscale?
    Au début des années 2000, après l’éclatement de la bulle d’internet, le gouvernement avait ouvertement déclaré qu’il voulait forcer les français à faire fondre leur épargne.
    Le but était de réinjecter cet argent soi-disant hors circuit économique (on épargne rarement pour le plaisir, surtout dans le pays champion des droits de succession) dans l’économie courante et surtout faire payer de la TVA.
    Dès lors, l’état n’a eu ni cesse ni arrêt d’inventer des règles, presque toujours sous couvert d’écologie, pour forcer les français à dépenser de l’argent.
    Jusqu’à obliger les petits propriétaires à vendre leurs biens faute de pouvoir équiper leurs logements locatifs.
    Comment un budget modeste, voir moyen peut-il résister à cette avalanche d’obligations?
    Il semblerait qu’à l’image du Don Salustre de Gérard Oury, l’état veut des riches très riches et des pauvres très pauvres. Les premiers possédant tout et les seconds ayant des vies en location.

  8. Qui saisira le Conseil constitutionnel pour cette violation manifeste du droit de tout un chacun de circuler librement avec un véhicule à l’état mécanique dument controlé et vignetté ?

    • Comme pour les migrants, le Conseil constitutionnel ne dira rien, il est largement complice de ce genre de mesure.

  9. La voiture électrique:

    1 – son bilan global écologique est désastreux , production des batteries , recyclage des batteries usées .
    2 – son bilan financier est désastreux , cout d’achat , cout de l’équipement domestique pour la recharge (et il faut avoir une maison individuelle), cout de remplacement des batteries (les vendeurs n’en parlent jamais , très difficile de savoir), cout des pneumatiques spéciaux .
    3 – son usage sur longue distance est aléatoire , stations non équipées , temps de recharge , autonomie indiquée fausse si on ajoute le froid , le chaud , la pluie , la neige, la nuit.
    4 – il faut économiser l’électricité mais acheter des voitures électriques ?

  10. 2 voyages À/R au Qatar pour assister à 2 matchs de fouteballe, le tout pour la bagatelle de 500 000 ( cinq cent milliers ) euros sans compter le «  bilan carbone «  et moi je devrais prendre le vélo pour aller voir un médecin spécialiste même pas cardiologue, au centre de Lille à 10 kms de chez moi parceque ma voiture achetée en 2007 sera interdite et en tant que retraité je n’ai pas les moyens de la changer ..? J’ai bien tout compris ?

  11. A quoi sert un élu ? A rien si ce n’est à s’enrichir sur le dos des électeurs et surtout à les punir de l’avoir élu; et malgré cela, il y a des malades qui en redemandent.

  12. C’est révoltant , c’est le cas de le dire ! Récemment , dans la manif à Paris qui se disait de gilets jaunes , il y avait des manifestants qui portaient une pancarte: « urgence sociale urgence climatique » , alors que c’est au nom de cela que l’on va interdire aux plus pauvres d’accéder dans les lieux de décisions et d’administration ! On leur interdit la citoyenneté dont on nous rebat par ailleurs les oreilles ! Les centres de décision sont de plus en plus éloignés des citoyens et leurs sont en plus interdits !

  13. Nous avons donc aujourd’hui des Zones à Faibles Emissions, et à côté de cela, bien entendu, des zones libres, où nos vieux diesels peuvent circuler. Souvenirs souvenirs… né en 1938, je me souviens parfaitement que notre pays était déjà divisé en deux zones, la zone libre et la zone occupée. La différence tenant sans doute dans les nuances de vert, vert-de-gris pour la zone occupée d’alors, vert écolo pour la ZFE. Aucune nuance par contre au niveau des mentalités…

  14. Cette mesure est plus que liberticide ..
    Elle concerne tellement de personnes agées que c’est les pousser vers l’euthanasie ..
    La plupart autour de moi ont décidé de passer outre car elles ne peuvent vraiment pas acheter une nouvelle voiture .
    Affaire révoltante à suivre ….

  15. il suffira aux pauvres pequenots que nous sommes ,de bloquer les entrées des villes pour affamer les bobos citadins,ça les fera peut etre changer d’avis !

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