Zemmour veut imposer le « francocide » dans le débat public

ZEMMOUR

Placer un tel terme dans un discours n’est pas anodin, Éric Zemmour le sait parfaitement. L’ancien candidat à la présidentielle veut désormais renommer chaque « attaque de Français par un immigré en francocide ». Lors de son meeting de rentrée, dimanche 11 septembre, dans le Var, il a réaffirmé la nécessité d'une droite civilisationnelle face à « l’idéologie gauchiste ». L’ex-journaliste compte toujours lutter activement contre « le Grand Remplacement, le grand déclassement, et le grand endoctrinement » en plaçant la défense de l’identité française en tête de ses préoccupations. Il souhaite ainsi prendre le contre-pied du vocabulaire de la gauche, omniprésent dans le monde politico-médiatique.

Selon nos sources, c’est bien Éric Zemmour qui a trouvé ce terme de « francocide ». Il aurait ensuite sondé les cadres de son parti. Pourtant, la création de ce nouveau concept pose question. Alors que la droite n’a cessé de critiquer l'emploi du terme « féminicide », elle reprend à son compte les méthodes de la gauche. De plus, tous les crimes commis par des personnes d'origine immigrée ont-ils pour motif la haine du Français ? Diane Ouvry, responsable communication de Reconquête, entend la critique et nuance : « Il s’agit simplement de politiser un mot. »

Mais « il n’est pas certain qu’il suffise de lancer de nouveaux concepts pour être un laboratoire d’idées, estime le politologue français et professeur de droit public Christophe Boutin, dans une interview à Atlantico. S’il apparaît effectivement opportun de s’interroger sur la multiplicité et la fréquence des violences que subissent nos concitoyens, […] on peut être réservé sur la notion de "francocide" à partir du moment où une partie au moins des agresseurs, […] sont titulaires d’une carte d’identité française. » Le politologue estime, par ailleurs, que la comparaison avec le terme « féminicide » n’est pas forcément pertinent : « Il n’est pas certain qu’Éric Zemmour, dont certains avaient déjà trouvé lors de la campagne que sa critique du féminisme pouvait être tempérée, ait eu raison de la faire – et ce, d’autant moins, sur le seul plan du jeu politique, que cet élément clivant va tourner en boucle dans les médias. »

Éric Zemmour fait le pari d’imposer le concept de « francocide » dans le débat médiatique. S’il est trop tôt pour savoir comment l’opinion publique percevra ce terme, reste que l’écrivain devenu homme politique n’est pas près d’abandonner la guerre idéologique.

Kevin Tanguy
Kevin Tanguy
Journaliste stagiaire à BV, étudiant en journalisme

Vos commentaires

43 commentaires

  1. Être « titulaire d’une carte d’identité française » ne signifie pas être Français. De moins en moins. Il suffit d’avoir les yeux et les oreilles bien ouverts pour savoir que cette affirmation est un pur mensonge, même et quand bien même ce serait une notion « légale ».

  2. Ce sont les pouvoirs médiatiques ( les plus puissants ) qui imposent les thèmes, les mots, les idées à se faire etc A ce train là, il faut aussi mettre à l’ordre du jour le terme d’hominicide ( ça peut arriver ). Le dicernement et le suivi de l’info n’est pas le fort des faiseurs d’opinions, sauf sous forme de feuilletons ( affaire Dupont de Ligonnès, affaire Jubillar etc ).

  3. Il faut appeler les choses par leurs noms on est d’accord .Et surtout garder tous les mots et toutes les appellations telles « fêtes de Noël ,de Pâques etc , bien inculquer cela à nos petits , n’en déplaise à certains .

  4. Le féminicide est l’assassinat d’une femme parce qu’elle est une femme. Le terme ne laisse aucune place aux multiples situations qui ont conduit au drame, il renvoie à l’étymologie et à l’usage du mot génocide. Le francocide est l’assassinat par un racisé (français, étranger ou binational) d’une personne parce qu’elle est française. Et là, on ne peut évoquer les situations particulières, le meurtre étant en général sans cause. Sous réserve de n’utiliser le terme qu’en cas de mort de la victime, francocide est bien mieux justifié que féminicide. Il donne un outre un sens politique aux agressions quotidiennes jusqu’ici classées faits divers et donc sans suite autre que pénale (dans le meilleur des cas).

  5. Le combat culturel est fondamental et précède le combat politique. On devrait tous le savoir depuis Gramsci. Mais pour l’avoir ignoré, pour avoir laissé dire à un Estrosi qu’il se sentait de gauche quand il rendait visite à un centre artistique à Toulon, pour avoir omis de se doter d’une armature idéologique en laissant constamment la gauche pousser ses pions sur le terrain de la culture, voire en s’y soumettant, LR est MORT. Alors oui Zemmour a 1000 fois raison de porter le combat sur ce terrain. C’est bien « une certaine idée de la France  » qui fonde une « certaine action » au service de la France.

  6. Il faut bien définir les actes de certains individus par de vrais mots ,la bien pensant a toujours a l’esprit de réduire ou de cacher les faits .

  7. Dans cette suggestion lexicale d’Eric Zemmour je vois surtout un effort de clarification : sortir de la nébuleuse des « faits divers » les attaques dûment caractérisées comme attentats à notre identité car lorsqu’il ne s’agit pas de règlement de comptes entre mafieux, comment interpréter autrement les crimes commis à l’encontre de gens paisibles et inoffensifs ?? (la thèse du dérèglement mental est généralement insuffisante)

    Le silence (ou la pudeur) des médias sur ces « faits divers » (?) est répréhensible car le citoyen a un droit inaliénable à l’information complète et juste. Donc le trouvaille de Mr Zemmour doit être accueillie favorablement.

  8. Créer un terme « hybride » et qui sera forcément tenu pour raciste, c’est une très mauvaise idée : dans la droite ligne de celles qui ont fait que Zemmour a largement perdu les élections. Il aurait du tirer les leçons justement de ses deux lourdes défaites pour changer son logiciel mais ne l’ayant pas fait, il continuera à perdre.

  9. BRAVO mille fois BRAVO ! le terme est bien trouvé Mr ZEMMOUR et il est parfaitement adapté à ce qui se passe dans notre pays et que nous subissons quotidiennement depuis trop longtemps. Vous avez toute la confiance du peuple FRANCAIS pour mettre un terme à ce FRANCOCIDE quand vous serez notre CHEF d’ETAT !

  10. « tous les crimes commis par des personnes d’origine immigrée ont-ils pour motif la haine du Français ? » Certes. Mais il serait bon que la justice se la pose systématiquement lorsqu’un immigré, a fortiori en situation irrégulière commet un acte de violence contre un Français.

  11. Prendre le contrepied de la gauche question novlangue est une belle idée ; sauf que ça ne marchera pas. Tout simplement parce qu’il faut un relai médiatique pour que ça prenne dans l’opinion. Et Zemmour ne l’aura pas.

    Par ailleurs, le terme féminicide est très souvent employé pour le meurtre de la conjointe ; alors que ce n’est pas la femme qui est visée mais précisément la conjointe. Si le couple était homosexuel, et que la victime était un homme, que dirait-on ? Et si une femme tue sa conjointe ?
    Dans le même temps, quand un malade sexuel tue des femmes en série, on parle de tueur en série, ou de pervers sexuel ; mais là on ne parle pas de féminicide, alors que , précisément, ce sont des féminicides, au sens où c’est La femme qui est visée en tant que femme.
    Donc, quand on politise la langue, généralement, on fait n’importe quoi.

    • Et quelques articles plus loin dans BV on vous dit que les Scouts sont infiltrés par la pensée WOKE …. Vous dites quoi ? Vous faites quoi ?

  12. Culturicide, démocraticide , économicide, littératuricide, parlementairicide, nucléairicide, EDFicide, jaunicide, etc. les occasions de trucider sont nombreuses dans ce pays.
    À propos des dernières élections, on peut même parler de francosuicide…

    • Opposer l’action à la pensée est une SOTTISE. (Derrière les victoires d’Alexandre, il y a la pensée d’Aristote. Je vous laisse trouver le nom de l’auteur.) Ne pas comprendre que le combat culturel précède le combat politique relève de l’ignorance CRASSE. Voyez le courage qu’il faut avoir pour dire les choses comme elle sont dans ce Pays. Ce dont nous avons besoin ce sont des hommes politique honnêtes et courageux, plaçant l’intérêt de la France au-dessus de tout.

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