[Tribune] Callac, village breton en détresse, laboratoire d’installation de populations étrangères

crédit photo Dmitrijs Kaminskis/Shutterstock.com
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Un projet insolite et inédit initié par un groupe privé familial parisien, connu pour son prosélytisme immigrationniste, est parvenu à la connaissance de la population de tout le canton de Callac, dans les Côtes-d’Armor. Il ne s’agit ni plus ni moins que de l’installation programmée de plusieurs dizaines de familles de migrants dans cette ville, oubliée, comme tant d’autres zones rurales, depuis des années, par la classe politique de droite comme de gauche. À l’évidence, les politiques successives de l’État et de la région ont provoqué une véritable fracture territoriale en privilégiant les grandes métropoles.

Le maire récemment élu dit ne pas être à l’initiative de l’opération. Il est cependant favorable au projet. Il a bien voulu me recevoir, en qualité de conseiller régional RN des Côtes-d’Armor.

Callac a été classée, début 2021, « petite ville de demain », ce qui lui permet de bénéficier d’un programme de redynamisation de son territoire. L’adjointe au maire, architecte de son état, a été nommée chef de projet. Elle obtient les services de l’Établissement public foncier de Bretagne. Jusque-là, rien d’anormal.

C’est alors qu’entre en scène le « fonds de dotation Merci » dans la mouvance du richissime groupe Cohen, qui prétend vouloir redynamiser Callac en y imposant une centaine de réfugiés, d’horizons différents, dans les années à venir, et en promettant - via des fonds privés mais surtout beaucoup d’argent public – la création de logements, d’emplois et de formations… Ce projet intitulé Horizon a été présenté aux habitants de la commune au printemps dernier. Il devait l’être à nouveau le 23 septembre prochain. (On apprend que cette dernière réunion est annulée.)

La réaction d’une partie de la population a été très vive : comité de défense, pétitions, manifestations. D’autant plus que l’objectif annoncé est une installation durable de populations extra-européennes. Avec ce que cela comporte de risques inconsidérés pour la tranquillité, la sécurité, l’éducation des enfants, les traditions et le mode de vie de la ruralité bretonne.

Certains politiques - et notamment Gilles Pennelle, président du groupe RN au conseil régional et moi-même en tant que conseiller régional élu dans les Côtes-d’Armor - montent au créneau. Gilles Pennelle déclare, dans un communiqué : « Au moment où nos compatriotes traversent une crise grave du pouvoir d’achat, de l’emploi, du logement et ont de grandes inquiétudes sur l’énergie, comment ne pas s’étonner que cette fondation, et les élus qui la soutiennent, n’aident pas en priorité les Français défavorisés. »

De nombreuses questions restent posées quant à l’aspect « philanthropique » des promoteurs du projet qui ont bâti un enchevêtrement de structures juridiques et financières (fondations, fonds d’investissement, associations, etc.) qui sont, généralement, les instruments de l’optimisation fiscale…

D’une manière plus générale, il est à craindre que l’opération Horizon à Callac ne devienne le parfait laboratoire faisant de ce petit village en détresse une sorte de pionnier. Le fonds de dotation envisage déjà « de dupliquer ce modèle à d’autres régions ».

L’ancien député macronien Yannick Kerlogot (LREM) a été un des artisans les plus actifs de ce partenariat public/privé. Il a été battu aux récentes législatives par la candidate LFI Murielle Lepvraud. Pas sûr que celle-ci, très anticapitaliste, soit dans les mêmes termes que son prédécesseur avec le groupe Cohen.

Enfin, comment, aussi, ne pas voir dans cette opération une amorce de remplacement de population qui peut engendrer le pire. Le Rassemblement national de Bretagne s’oppose avec force à ce funeste projet.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 14/09/2022 à 11:38.
Gérard de Mellon
Gérard de Mellon
Conseiller Régional RN de Bretagne Conseiller municipal de Dinan

Vos commentaires

37 commentaires

  1. Peut-être que si les Bretons ont les problèmes auxquels sont exposés beaucoup d’autres régions voteront différemment, ce qui sera donc un mal pour le bien.

  2. N’oubliez pas que les départements bretons ont voté massivement Macron! Il est donc normal qu’ils soient « favorisés ».

  3. « L’adjointe au maire, architecte de son état, a été nommée chef de projet…Jusque là, rien d’anormal. » Pourtant, ne renifle-ton pas comme une odeur de « conflit d’intérêt » dans ce dossier?

  4. Comme quoi on ne sait plus quoi faire de ce flot ininterrompu d’étrangers immigrés. Déjà être français d’origine s’installer c’est déjà un challenge pas gagné d’avance même avec un emplois stable alors, bingo, allez à Callac, c’est sans problème. Pour info vous avec le TGV pour Guingamp puis le TER vers Callac, la solution alors est à votre porté.

  5. De quoi se plaignent les bretons qui ont voté à gauche ? Le label « petite ville de demain » devrait leur faire plaisir…Elle ne doit plus rester bretonne, mais nouvelle Babel comme bien d’autres, conformément au programme de la gauche…Fallait y réfléchir avant !

    • 1: tous les Bretons n’ont pas voter à gauche !
      2 : vous avez le raisonnement simpliste du donneur de leçon de salon.

  6. Donc tous ceux qui le peuvent , peuvent se rendre à la manifestation , dire qu’elle ne sert à rien, NON, car ne rien faire c’est accepter tacitement !

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