Volodymyr Zelinsky veut parler aux étudiants français : son ambassade a choisi Sciences Po
Clôturant son discours du 8 mai dont les « chercheurs » disent déjà qu’il entrera dans l’Histoire, Volodymyr Zelinsky a prononcé ces paroles prophétiques : « J'ai oublié l'essentiel : tout mal se termine toujours de la même manière – il se termine. »
Sa propre histoire, j’en prends ici le pari, se terminera à Los Angeles, dans les studios de Netflix, ou peut-être dans ceux que la firme vient d’acquérir à Albuquerque, au Nouveau-Mexique. C’est juste une question de temps. Quand « le mal » sera terminé, ça ira vite, très vite, puisque tout est déjà scénarisé.
Zelinsky est un excellent acteur entouré d’excellents communicants. Certes, cela ne fait pas tout face aux chars et aux missiles, mais ça fait beaucoup dans l’opinion internationale. Et cette opinion, Volodymyr sait la façonner comme personne. Les cibles sont parfaitement ciblées, les discours adaptés à chacun, c’est de la dentelle. Ainsi n’a-t-il oublié personne dans son allocution du 8 mai où, sans citer nommément l’agresseur contre lequel il se bat, il l’a désigné d’un mot : « le mal ».
« Le mal est revenu. À nouveau ! », a-t-il dit. C’est une adresse appuyée aux Américains et leur lutte contre « l’axe du mal », pourtant porteuse des désastres qui ont ensanglanté les rives de la Méditerranée ces dernières décennies.
Pour les voisins européens, Zelensky s’est penché sur l’histoire locale et les horreurs de la dernière guerre. À l’attention des Polonais, d’abord, rappelant que c’est chez eux que « les nazis ont commencé leur marche et ont tiré le premier coup de feu de la Seconde Guerre mondiale ». Puis il a rappelé aux Britanniques Coventry, « anéanti », aux Tchèques « Lidice détruit », aux Hollandais Rotterdam, « première ville complètement détruite ». Il a demandé aux Français de se souvenir d’Oradour-sur-Glane, de Tulle et d’Ascq avant de plaquer comme un calque le drame que vit l’Ukraine sur les spectres de la dernière guerre. Deux mois de conflit comme quatre années. À l’heure du numérique, des réseaux et de la guerre en direct, il faut aller vite.
Les jeunes générations sont gavées d’images. Le risque est qu’elles se lassent : deux mois de guerre en jeu vidéo, c’est déjà trop. Comment les captiver ? En s’adressant directement à elles, avec une stratégie à la Greta Thunberg. Alors Volodymyr Zelensky a demandé à s’adresser aux étudiants français. Avant ou après les étudiants allemands, britanniques, néerlandais, espagnols… on ne sait plus, tant cet homme en guerre fait de discours.
Et qui a-t-il choisi ? Sciences Po, bien sûr. C’est pour ce mercredi 11 mai, de 13 à 14 heures. Selon Le Figaro Étudiant (9 mai), l'ambassade d’Ukraine a contacté plusieurs institutions françaises dont l’École polytechnique, Sciences Po et la Sorbonne pour préparer cette intervention, et c’est Sciences Po qui a remporté la queue du Mickey. Que les autres se rassurent : un lien YouTube « permettra de suivre l'événement en direct ».
Très honoré que le Président @ZelenskyyUa ait choisi @sciencespo pour s’adresser aux étudiants français et répondre à leurs questions. Nous y associons nos universités partenaires et les IEP. Un lien permettra de suivre cet événement en direct. @AranchaGlezLaya @UKRinFRA pic.twitter.com/cLaY9ZUAEX
— Mathias Vicherat (@MathiasVicherat) May 6, 2022
Le planning est figé : le président ukrainien fera d’abord un discours d’un quart d’heure, puis les étudiants en sciences politiques poseront leurs questions. Des questions qui, assurément, iront dans le sens de la doxa officielle. Volodymyr va leur dire que c’est à eux de peser sur les gouvernements comme ils le font pour le climat. Que s’il en est besoin, il faudra descendre dans la rue, manifester pour l’éradication du mal – pas pour la paix. Mettre la pression. Réclamer la guerre totale, en somme, celle que les Américains semblent appeler de leurs vœux.
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23 commentaires
On espère que, pour affûter le jugement de ces jeunes, on va leur passer aussi un discours de Poutine…
Science Po, naguere ecole prestigieuse, devenue le dépotoir des enfants de nos supposées « elites » parisiennes trop idiots ou paresseux pour faire HEC ou ESSEC, depuis que le concours d’entrée a été baissé de niveau pour eux, afin de leur donner un titre Grande École….Ce qu’on appelait avant 1789, ce principe anoblissant « la savonette à vilains » Convient parfaitement à cet imposteur
Il en fait de trop, et, surtout, on le laisse faire, souvent en l’encourageant.
Un futur candidat à la présidence des Etats-Unis d’Europe ?…Macron devrait se méfier…
Comment ce clown peut-il « recruter » en France avec l’accord du grand chef ? Quelle autorité, quelle légitimité a-t-il ? Mais que font les ministres, les députés ? Si Orban avait les mêmes intentions, « on » lui ferait très vite passer l’envie de poursuivre. Le grand chef n’est non seulement pas capable de protéger son peuple, mais il laisse des étrangers recruter des mercenaires pour une cause douteuse.
L’OTAN tient le détroit du Bosphore avec la Turquie, avec l’Ukraine dans l’OTAN la Russie perdrait toute liberté d’aller et venir en Méditerranée. Ce serait un blocus. Poutine anticipe et il a raison. L’Ukraine doit rester un état tampon profitant de la Russie et de l’UE. Pour cela il faut que les Ukrainiens éliminent la clique américanophile qui les manipule. Ne pas oublier qu’Odessa a été créée par Catherine II qui en a donné la gestion à un Richelieu
L’atlantisme, allié de la perversion la plus pourrie aux frontières de l’ex URSS. On ne parle pas assez de ce qu’a été l’Ukraine à l’été 1941, fantastiques collaborateurs du nazisme permettant aux allemands de s’exonérer des pires corvées tout en surveillant leur bonne exécution. Des millions de juifs et tziganes assassinés grâce à leur complicité active. Je conseille vivement : « la shoah par balles » du Père Desbois. Un monument. Rien d’étonnant aujourd’hui. Silence, on tourne !