Emmanuel Macron, le Mozart de la faillite
Les couvertures des magazines people de 2017 commencent à dater. Souvenez-vous, à l'époque, on nous parlait de Macron comme d'un être d'exception, dont l'élection avait « la force d'une évidence », pour reprendre la phrase de Brigitte avant le débat de second tour. On nous parlait de ses études de philosophie, de son rang de sortie à l'ENA, de ses dons de pianiste et de son prix au concours général. On nous vantait le khâgneux qui rêvait d'écrire des romans épiques, le surdoué de la banque d'affaires, le plus jeune des associés gérants de Rothschild... Pour un peu, comme les marabouts de Château d'Eau, il aurait pu faire revenir l'être aimé en moins de 48 h ou guérir les maladies de peau du mercredi au vendredi.
Parmi les surnoms élogieux les plus ridicules, il y avait celui de « Mozart de la finance ». Manière un peu lourde de rappeler son goût pour la musique, tout en pointant sa jeunesse et son talent presque surnaturel pour les fusions-acquisitions. C'était il y a cinq ans, il y a un siècle, il y a une éternité.
Aujourd'hui, l'INSEE, impitoyable critique musical, vient de sortir ses chiffres. Et on peut dire qu'ils ne sont pas extraordinaires. Même les plus macronistes en conviendront : à partir de juin, « le glissement annuel des prix à la consommation se situerait entre 5 et 5,5 % », et « le PIB ne progresserait que d’environ 0,5 % au deuxième trimestre 2022 par rapport au premier. Pour ce qui est de la croissance annuelle, l’acquis à mi-année pour 2022 serait de +2,6 %, après +7,0 % sur l’ensemble de 2021. » Un déficit commercial record, de plus de 84 milliards d'euros, qui fait de la France le plus mauvais élève de toute l'Union européenne. Et, selon Le Figaro (9 mai), au premier trimestre 2022, le déficit commercial hexagonal s'est encore creusé de 1,5 milliard d'euros. Ce n'est pas un abus de langage : à la différence du classement PISA ou des chiffres de l'illettrisme, à la différence des statistiques de la criminalité ou du nombre de zones de non-droit, où la France se contente de « faire partie des plus mauvais » élèves de l'Union européenne, c'est bien un record incontesté que notre balance commerciale en deuil nous permet de décrocher.
On peut mettre cela sur le dos du Covid, on peut se rengorger du « quoi qu'il en coûte », qui a permis à de nombreuses entreprises de survivre ; on peut parler de la guerre en Ukraine et des « choix politiques » qui s'imposent, choix avec lesquels « la République » (ce merveilleux pays sans réalité concrète) ne « transige pas ». Tous ces arguments ne tiennent pas, face à la situation florissante de nos concurrents européens, dont l'Allemagne, qui est largement excédentaire alors qu'elle a, elle aussi, joué le jeu des gestes barrières et des doses de vaccin.
La sinistre vérité, n'en déplaise à la presse people, c'est que notre Mozart de la finance est aux affaires depuis près de dix ans, si l'on compte son temps de ministre des Finances de Hollande, et que la France, non contente de devenir, à un rythme ébouriffant, un mélange entre Haïti et Kaboul, devient chaque année plus pauvre, plus endettée, plus isolée, moins attractive.
L'Histoire longue nous apprend à reconnaître les premiers signes de déclin d'une civilisation. Le refus de survivre en est un. La haine de soi, son corollaire, en est un autre. L'enlisement dans des crises financières à répétition, qui entament la confiance des alliés, rendent un pays risible à ses propres voisins et le désignent aux charognards ; comme un lion qui trébuche excite les hyènes, cet enlisement en est un troisième. Le plus indubitable, le plus impitoyablement objectif.
Grazie, Maestro.
Pour ne rien rater
Les plus lus du jour
LES PLUS LUS DU JOUR
Un vert manteau de mosquées
41 commentaires
Il s’appelle Renaissance ?
J’aurais préféré RESURRECTION !
» Il vaut mieux une tête bien faite qu’une tête bien pleine « . Le » surdoué de la finance » le fort en thèmes, brillant et prétendument intelligent a une tête comme un melon, narcissique, mais hélas incompétent et très mauvais gestionnaire de l’État !
En 2017, ceux qui voulaient à tout prix le voir accéder au pouvoir lui ont écrit une légende dorée digne de Jacques de Voragine. Perso, j’ai essayé plusieurs fois de rappeler ses échecs à Normale Sup et son classement annulé à l’ENA mais même sur BV, ça n’est pas passé…donc, que sa légende perdure!
Tandis que MLP et Mélanchon, eux, expliquent très bien comment ils comptent financer leurs largesses budgétaires ?
A en croire l’éclat de son sourire, il est content de lui notre amateur de président.
Ben il peut être content il a ses jouets. les pions ne manques pas.
Pitié! n’associez plus le nom de cet homme à celui du merveilleux Mozart, qui pourrait représenter, humainement parlant, et dans toute l’histoire de l’humanité, tout le contraire du personnage en question.