Et maintenant, voici les attaques à la diligence contre Chronopost !
Les pompiers embuscadés, nous le savions. Les policiers caillassés, nous le savions. Les médecins agressés dans leur cabinet, nous le savions. Mais la liste de nos concitoyens interdits de pénétrer dans les ghettos ethniques tend à s'allonger, notre République insouciante les ayant laissé se développer à la périphérie de nos villes et parfois même dans certains arrondissements de nos métropoles.
Le Parisien, France 2, Fdesouche et bien d'autres médias viennent de lever le voile sur une autre profession. On vient, en effet, d'apprendre que Chronopost a pris la décision d'interdire l'accès de « certains quartiers » à ses livreurs. À l'heure où notre sémillant Président a décidé d’accélérer une politique de la ville qui n'a servi à rien d'autre que d’appauvrir le budget de Bercy, cela fait tache, n'est-ce pas ? Toujours est-il que l'inadmissible, celui d'un État incapable de maîtriser la chienlit de centaines de territoires perdus, perdure et s'amplifie. Depuis plusieurs mois déjà, Chronopost ne livre plus sur le champ de bataille que sont devenues certaines cités où il ne fait plus bon ni vivre ni même passer quelques minutes.
"Priorité à la sécurité de nos chauffeurs", répond l'entreprise aux destinataires des paquets qui sont déposés dans le réseau Chronopost. Le Parisien mentionne le cas de la cité du Franc-Moisin, du quartier Delaunay-Belleville dont les habitants sont obligés de faire parfois trois kilomètres pour aller prendre possession de leurs colis au bureau de La Poste, alors qu'ils en ont payé la livraison à leur porte. En 2016, 51 livreurs ont été victimes de vol avec violence. C'est souvent le même scénario. Cela ressemble à une attaque de diligence, mais les Indiens sont remplacés par de faux policiers qui arrêtent le fourgon postal. Comme, par exemple, le 14 décembre dernier : le jeune chauffeur avait à peine quitté le dépôt de Rungis que deux faux policiers l'ont arrêté, tentant de le faire sortir de force, mais le chauffeur a résisté et s'est retrouvé assommé. Deux cents colis ont changé de main !
Le 3 janvier, à Ormesson-sur-Marne, deux hommes ont aspergé de gaz lacrymogène le chauffeur et sont repartis avec son véhicule, qui sera retrouvé, incendié, peu de temps après à Pontault-Combault (Seine-et-Marne). Cent cinquante colis ont ainsi disparu.
Au micro de France 2, le maire de Saint-Denis s'offusque de cette discrimination : "C'est inacceptable. Il est totalement anormal qu’une partie de la ville, aussi infime soit-elle, ne soit plus livrée par ce que je continue à considérer comme un service public."
Scénario identique à Alfortville, où le maire, Luc Carvounas rappelle que l'an dernier, "à l'approche des fêtes, les Alfortvillais se sont vus contraints de se rendre au centre de tri d'Ivry pour retirer leurs colis, qu'ils retiraient précédemment à l'établissement Chronopost d'Alfortville".
Chronopost n'est d'ailleurs qu'une partie du problème. Une lectrice du Parisien, habitante du 93, commente : "Lorsque j'ai voulu faire des travaux avant de déménager (euh… de fuir), la plupart des artisans refusaient de se déplacer dans mon quartier !" Amazon est partie prenante de l'insécurité que nos gouvernants sont incapables de gérer. Jordan, livreur d'Amazon dans la Marne, a décrit aux "Grandes Gueules" la galère qu'il vit au quotidien dans les quartiers dits sensibles de Reims. "Nous essayons de livrer avant 11 heures lorsque les délinquants dorment encore, sinon, on est embêté à chaque fois, car nos camions sont repérés. Et lorsqu'on livre le colis, il n'est pas exclu qu'il disparaisse de la boîte aux lettres." Il existe 1.500 ZUS en France. 1.500 Zones urbaines sensibles ! Le temps des diligences est loin d'être terminé.
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