Vaccin obligatoire : Emmanuel Macron ne vous a pas tout dit
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Macron a donc suivi, le 12 juillet, l’avis du Pr Raoult sur l’obligation vaccinale anti-Covid : il l’organise pour tous, sauf les enfants, l’âge limite étant fixé à 12 ans. Ceux qui pensent que le vaccin est pire que la maladie posent une juste question : « Pourquoi obliger à vacciner alors qu’il existe des traitements ? » Mais en matière de Covid, il s’agit d’une fausse bonne question, car il n’y a pas de traitement satisfaisant. Les remèdes réduisent partiellement les complications, mais ils sont loin d’être assez efficaces pour empêcher la dramatique congestion des hôpitaux en cas de pic épidémique.
Une législation préventive
Pour saisir, comparons avec les accidents routiers. En cas de choc, il y a des remèdes pour limiter les dégâts, mais on ne peut faire l’impasse de la prévention routière pour autant. Chloroquine et autres traitements sont l’équivalent de la ceinture de sécurité ou de l’airbag. Ils ne dispensent pas de prévenir l’infection. Distanciation sociale ou vaccination sont une obligation comme le contrôle de vitesse ou la sobriété au volant. Ces contraintes rognent la liberté individuelle pour le bien de tous. Chacun n’a pas le même danger d’accident, mais la règle s’impose à tous. Il n’est pas question de s’affranchir des limites de vitesse sous prétexte qu’on estime conduire une voiture sûre et craindre davantage d’arriver en retard, que d’avoir une collision. La sécurité routière concerne la collectivité et l’État doit donc prescrire sa loi. De même pour le Covid, la sécurité sanitaire impose une obligation collective qui surpasse la liberté individuelle.
Pour l’intérêt général, l’État a dû édicter une prévention : obligation de distanciation sociale et maintenant obligation vaccinale. La contrainte individuelle est dosée. Ainsi, la punition prévue pour dépassement de vitesse est moindre que celle pour conduite en état d’ivresse. De même, la sanction des contrevenants à l’obligation vaccinale doit être adaptée. Elle sera plus sévère pour les personnels soignants qui ont davantage contact avec des sujets vulnérables au Covid. De même, la sanction pour ces derniers doit être plus sévère que celles des jeunes en bonne santé car, en plus du même devoir de protéger les autres puisque personne n’est totalement protégé par le vaccin, ils menacent de coûter des dizaines de milliers d’euros d’hospitalisation chacun à la Sécurité sociale.
On peut objecter que la vaccination n’a pas le monopole de la prévention et laisser chacun choisir sa méthode : vaccination ou distanciation sociale. En effet, et c’est parfaitement la logique du pass sanitaire et de la sanction du personnel soignant par une interdiction d’exercer. Une contrainte à la vaccination doit s’appliquer à qui veut s’affranchir de la distanciation sociale, et réciproquement. Il est logique de limiter les activités sociales des non-vaccinés.
Savoir rester mesuré
Actuellement, le vaccin paraît visiblement moins dangereux pour la société que le virus. Les anti-vaccins objectent un manque de recul. Ils terrorisent en brandissant sa possible nocivité tardive inattendue. Ils le combattent, retranchés derrière le principe de précaution. Au nom de ce dogme, on pourrait aussi s’alarmer d’un risque de découvrir, dans vingt ans, une complication inattendue du Covid, tel un cancer respiratoire à distance. Ce serait le même terrorisme. Une manipulation du peuple « quoi qu’il en coûte » à la raison.
Ne cédons pas au terrorisme. Ne fuyons pas le vaccin anti-Covid, mais plutôt l’aliénation. Radicalité anti-vaccin et obsession pour la santé sont des pestes. Refusons la prévention de tout et n’importe quoi, mais pas de nous protéger du Covid. Une fois n’est pas coutume, Macron restreint avec raison la liberté individuelle pour le bien commun. En l’occurrence, se dresser contre lui, par opposition systématique à son progressisme débridé habituel, serait se fourvoyer et quitter la raison.
La malhonnêteté de Macron dans son allocution a été de mépriser l’intelligence et la solidarité des Français en n’expliquant pas que c’est paradoxalement parce que le vaccin n’est pas suffisamment efficace pour les vieux qu'on doit tous se faire vacciner.