[Une prof en France] Écoles de production : l’avenir de l’enseignement pro ?
Les écoles de production pourraient-elles redynamiser l'enseignement professionnel et le sortir du marasme ? C'est une question qui a du sens, à l'heure où nombre d'entre nous espèrent une réindustrialisation de notre pays, annoncée du bout des lèvres par une classe politique frileuse et peu encline à assumer la responsabilité des erreurs qu'elle commet depuis cinquante ans.
Écoles de production : c'est quoi ?
Mais connaissez-vous les écoles de production ? On en parle peu, car elles ont la chance de ne pas être totalement dans le giron de l'Éducation nationale mais de dépendre aussi du ministère du Travail, avec un ancrage territorial fort. Adossées à une entreprise industrielle - enfin, aux rares qui restent en France -, elles reçoivent quelques subventions de l'État mais sont essentiellement de gestion privée et tirent une partie de leurs revenus des recettes générées par l'activité de production. Ce qui est intéressant, c'est surtout l'esprit dans lequel la formation des jeunes est envisagée.
Un emploi durable dans les six mois suivant la sortie d'école
L'approche pédagogique est axée sur l'apprentissage par le travail en équipe et la responsabilisation des élèves. En plus des cours théoriques, les élèves y apprennent un métier en situation réelle, en fabriquant des produits pour des entreprises locales, que ce soit dans le domaine du bois, de la métallurgie, de la confection textile, de la restauration ou de l'hôtellerie. Les entreprises sont ravies de pouvoir compter sur de jeunes travailleurs bien formés et motivés. Et les parents, quant à eux, sont rassurés car 80 % de ces jeunes, souvent en situation de décrochage scolaire ou de fragilité, trouvent un emploi durable dans les six mois suivant leur sortie d'une école de production. De loin, cela ressemble un peu à ce que semblent proposer les CFA, mais de ce côté-là, on peine à trouver des statistiques d'emploi et la rumeur publique fait courir le bruit que beaucoup de lycées professionnels et de CFA sont plus des mouroirs pour les ambitions des élèves que de véritables tremplins pour leur formation.
Ancrage dans le réel
La force des écoles de production, c'est leur ancrage dans le réel. Les jeunes y apprennent un métier en équipe et dans une dynamique entrepreneuriale, avec un cadre structurant et un suivi personnalisé. Ils apprennent en faisant et doivent être productifs et performants assez rapidement. C'est sûrement pour toutes ces raisons qu'elles sont si peu développées en France… On en compte seulement une soixantaine sur le territoire, quand l'Allemagne et la Suisse en ont ouvert des milliers. On les présente souvent comme un système « innovant » mais, en réalité, ce n'est qu'une sorte de retour aux ateliers à l'ancienne, dont sont sorties des générations de peintres, menuisiers ou ferronniers, ceux que l'on a formés pour qu'ils construisent nos ponts et nos cathédrales.
Mais en France, le monde de l'éducation a-t-il vraiment envie de collaborer avec l'univers entrepreneurial ? Les blocages idéologiques et dogmatiques sont lourds et nombre d'enseignants devraient reprogrammer leur logiciel mental, se départir de leur méfiance viscérale vis-à-vis des entreprises et cesser de penser qu'on prostitue le savoir en l'adaptant au marché de l'emploi.
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26 commentaires
Dans le lycée décrit il y a quelque temps déjà, j’ai évoqué l’excellence des pprofesseurs, souvent anciens professionnels de métiers enseignés. Je dois préciser que les maîtres de stage n’acceptent plus les demandes des élèves décrits dans mon document : non respect des horaires, absences non excusées, vols de matériel, irrespect. Pour finir, devant l’absence de réaction de leur direction et des inspecteurs, certains professeurs en sont venus à valider des stages que les élèves passent chez eux…
Attal est-il au courant de ces graves dérives ? Je doute que Belloubet s’y colle…
Comme vous le dites, c’est un retour des ateliers à l’ancienne et qui se démarque de l’enseignement pro qui comporte beaucoup trop de théorie.
Espérons que ce modèle progressera et ne sera pas trop gangrené par la bureaucratie qui ne manquera pas de s’y greffer
Finalement les Allemands ont compris, qu’avec nos élites et depuis Mitterrand, il n’est nul besoin de nous faire la guerre pour nous faire disparaitre.
Le gros avantage de ces écoles c’est que les cours sont donnés par des professionnels qui savent de quoi ils parlent et qu’ils sont complétement en phase avec le temps present ce qui n’est absolumentpas le cas dans les lycées techniques qui ont un decalage de 10 ans par rapport à l’industrie.
Très bien votre intervention hebdomadaire surtout continuez …..
» une classe politique frileuse et peu encline à assumer la responsabilité des erreurs qu’elle commet depuis cinquante ans. » Ce ne sont pas des erreurs, mais de la haute trahison, volontaire et sur ordre de l’étranger.
J’ai été conseiller de l’enseignement technologique pendant 6 ans je ‘ai jamais eu une mission qui m’était impartie, ils m’ignoraient complètement sauf pour la taxe d’apprentissage mais là moi j’en ai beaucoup appris sur les profs. Un chef d’établissement voulait que je renouvelle mon mandat pour me prendre chez lui, j’ai refusé tout en lui disant que s’il avait besoin de moi que je serais disponible du coup il voulait que je sois le personnage référent, une espèce de modèle ce que j’ai tout de suite refusé car je ne suis pas un modèle, enfin un prof pour se faire remarquer voulait travailler avec moi sur un projet…..je ne l’ai jamais vu
J’ai un parcours scolaire difficile, puis je suis allé en collège technique où on formait des travailleurs du bois de construction avec un enseignement bien adapté, et je le dis avec le recul nécessaire. Puis, en lycée technique, la pente descendante est arrivée, avec un enseignement inadapté, disproportionné entre les sections, cours non donnés, matières inutiles etc… Le pis est atteint en école supérieure, là, après un an,j’ai abandonné, vu le prix d’accès, les profs ineptes, les cours inutiles etc. Trois heures semaines d’histoire de l’art, deux heures de littérature sans objet, deux heures de philo, intéressantes mais hors contexte, j’en passe et des meilleures genre quatre heures à dessiner des nus et nues sans cours d’anatomie, je ne comprenais pas….j’ai abandonné après un an.