Un militant LREM : « Benjamin Griveaux donnait une image d’arrogance. Agnès Buzyn est plus à l’écoute »
Un jeune militant LREM parisien, faisant campagne pour Agnès Buzyn dans le 17e arrondissement à Paris, témoigne des raisons de son engagement au sein du parti de la majorité présidentielle et commente l'actualité politique.
Au micro de Boulevard Voltaire, il évoque également son soutien à la députée Agnès Thill, exclue du groupe LREM à l'Assemblée nationale car opposée à la PMA pour toutes.
https://www.youtube.com/watch?v=dByjBjv0JDQ&=&feature=youtu.be
Vous êtes militant à La République en marche et vous faites campagne pour Agnès Buzyn dans le XVIIe arrondissement de Paris. Pourquoi soutenir Agnès Buzyn ?
Selon moi, c’est une personne à l'écoute avec beaucoup d’empathie.
On a eu du mal à trouver un jeune militant à La République en marche qui croit encore au projet d’Emmanuel Macron. À mi-mandat, êtes-vous encore convaincu par La République en marche et par Emmanuel Macron ?
Convaincu par La République en marche, peut-être pas. Convaincu par Emmanuel Macron, toujours. Pour l’instant, les réformes et le pays avancent. C’est pour cette raison que je continue à soutenir le Président, mais peut-être moins le parti qui, lui, a tendance à s’enfermer un peu.
Que reprochez-vous à La République en marche ?
Je reproche un fonctionnement qui date un peu des anciens partis. On décide sans consulter les gens.
Comment avez-vous été amené à soutenir Emmanuel Macron ? Quel a été votre parcours politique ?
En 2012, j’ai voté Nicolas Dupont-Aignan et François Hollande, car il y avait un petit côté sens de l’État pour Nicolas Dupont-Aignan. En ce qui concerne François Hollande, j’étais à l’époque encore un peu socialiste dans mon fond d’âme. Je me suis approché d’Emmanuel Macron parce que je pensais qu’il pouvait faire les réformes. Je pense que c’est ce qu’il fait actuellement.
Vous avez été un des rares membres de La République en marche à avoir pris la défense de la députée Agnès Thill. Elle a été expulsée pour ses propos jugés homophobes. Elle s’était opposée à la PMA. Pourquoi ce soutien, et que reprochez-vous à ceux qui ont exclu Agnès Thill du mouvement ?
J’ai vu les propos d’Agnès Thill passer sur les réseaux sociaux. Quand on écoute bien et qu’on essaie de chercher le fond de ce qu’elle dit, on comprend qu’elle n’est pas personnellement une personne homophobe qui détesterait les homosexuels. Elle a exprimé une parole légèrement différente de ce qui est. Pour cette raison, elle a subi un lynchage sur les réseaux sociaux. Par conséquent, cela s’est traduit par son expulsion du groupe parlementaire. En arriver à une expulsion parlementaire pour des propos qui restaient à peine dans des médias à faible audience, c’est tout bonnement scandaleux !
Je l’ai défendue, car je suis contre le lynchage pour des opinions, si tant est qu’elles soient minoritaires, mais entendables. La caricature qu’on en a faite était scandaleuse !
Aviez-vous apporté ce soutien-là à Benjamin Griveaux, ou est-ce seulement parce que c’est Agnès Buzyn ?
J’avais moins apporté de soutien à Benjamin Griveaux. J’avais tenté de discuter avec lui via les réseaux sociaux. Malgré tout, il y a toujours eu cet a priori d’arrogance. J’avais toujours dit « Attention, vous verrez, on aura du mal à s’en décoller ». Cela n’a pas manqué puisque les gilets jaunes traînaient devant tous les lieux de rassemblement, parce qu’il n’a pas réussi à changer son image.
Aujourd’hui, je soutiens Agnès Buzyn parce que la personne a changé. Je pense qu’elle est plus à l’écoute que Benjamin Griveaux ou, en tout cas, de l’image qu’il donnait.
Le fait que le ministre de la Santé démissionne en début de crise de coronavirus, alors que les hôpitaux publics manifestent, pour se présenter à la mairie de Paris vous interpelle-t-il ou, au contraire, trouvez-vous le choix cohérent ?
Je ne vois pas de problème. La crise des hôpitaux date depuis très longtemps. Si les manifestations arrivent aujourd’hui, c’est à cause de choses qui datent depuis très très longtemps. Certains membres de ma famille travaillent dans les hôpitaux. Par conséquent, je sais que cela fait très longtemps que ça se passe mal. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, sera tout aussi détesté qu’Agnès Buzyn. Hier, on l’accusait d’être une mauvaise ministre de la Santé et, aujourd’hui, on la déteste parce qu’elle est partie.
Dans les salons, les militants du Front national avaient tendance à se cacher et à raser les murs. On a l’impression qu’aujourd’hui, c’est compliqué d’être un militant de La République en marche et de se dire macroniste. Dans ces mêmes dîners, assumez-vous de soutenir encore le Président, alors qu’il est au plus bas dans les sondages ?
Peut-être que c’est difficile d’être militant En Marche ! pour certains, mais pas forcément pour moi. Je n’ai pas peur d’être sur la frontière du parti et de dire ce que je pense. Par conséquent, j’aurais peut-être moins de mal à exprimer clairement mes opinions et à dire que je soutiens encore En Marche ! alors que d’autre auront peut-être plus de mal.
Vous êtes parfois assez critique vis-à-vis de La République en marche. Ce parti accepte-t-il l’autocritique ?
Ce parti entend la critique, mais ne l’écoute pas forcément. C’est entendu, mais je ne suis pas sûr que ce sera traduit en acte.
Si Emmanuel Macron se représente en 2022 avec la même équipe, lui apporterez-vous votre soutien ?
Je reste macroniste. Peut-être moins En Marche !, mais macroniste.
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