UEJF : réalités des campus et tabous persistants

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La principale leçon d’un sondage réalisé par l’IFOP pour l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) est la suivante : « D’après un sondage mené par l’IFOP et l’UEJF, les étudiants redoutent désormais plus les actes et violences d’extrême gauche (83 %) que celles venues de l’extrême droite (63 %) » (Le Parisien, sur X). Selon le sondage, l’essentiel de l’antisémitisme s’exprime par des remarques véhiculant des stéréotypes ou par des blagues sur la Shoah ou les Juifs ; 43 % des étudiants juifs ont été victimes, une ou plusieurs fois, de menaces ou agressions relatives à Israël, et 7 % d’une agression physique à caractère antisémite.

Les étudiants ont été auparavant des écoliers, des collégiens, des lycéens abreuvés à la lutte contre l’antisémitisme, particulièrement autour du 21 mars de chaque année où a lieu la « semaine d'éducation et d'actions contre le racisme et l'antisémitisme ». Pauvre Éducation nationale ! Rien ne marche comme elle veut. Le niveau scolaire baisse, l’antisémitisme monte. On retrouve, logiquement, le phénomène dans l’enseignement supérieur, qui s’est doté de référents « racisme-antisémitisme ». Non pas que les personnes désignées soient des références en la matière mais parce qu’elles sont supposées lutter contre. Pourquoi tout cela n’aboutit-il à rien ? La réponse est peut-être dans le sondage : parce que c’est l’extrême gauche qui est à craindre, et non l’autre « extrême ».

Avec l’UEJF, toujours un tabou d’avance… ou de retard

Prenons le cas de l’UEJF, puisqu'elle est le commanditaire de cette enquête d'opinion. Quel a été son combat, dans le demi-siècle écoulé ? En 2017, elle appelait « les citoyens français à se mobiliser pour faire barrage à Marine Le Pen ». En 2015, elle dénonçait un tweet « foncièrement antisémite du fondateur du Front national ». En 2012, elle assignait Jean-Marie Le Pen pour des propos sur les… Roms. On n’en finirait plus de retracer les actions, les protestations, les alertes, les procès, les dénonciations faisant de l’UEJF l’une des courroies de transmission de la « fake news » qui plombe la vie de notre pays depuis un demi-siècle : celle selon laquelle le FN ou le RN, Jean-Marie Le Pen ou Marine Le Pen, ou Zemmour, représenteraient les plus grands dangers pour la démocratie en général, et les Juifs en particulier.

Criant au loup contre « l'extrême droite », l’UEJF a permis à une vraie menace de grandir : celle de l’extrême gauche. Or, l’antisémitisme de gauche a été longtemps tabou (à gauche), certains intellectuels recommandant même de parler d’« antisémitisme » à « gauche » pour en marquer le caractère accidentel et paradoxal (selon eux).

Mais au moment où l’UEJF pose clairement le problème de cet antisémitisme-là, avec des réponses non moins claires de la part des étudiants, voilà qu'elle se crée un autre tabou : l’islamo-gauchisme. Une réalité universitaire absente du sondage de l’IFOP alors qu’elle est difficile à décorréler de cet antisémitisme où se cristallise la question de l’État d’Israël et de la Palestine. Interroger les étudiants sur ce point aurait permis d’affiner les tendances. L’UEJF ne le souhaite certainement pas. Aborder le sujet, ce serait donner raison au courant politique qui prévient, depuis cinquante ans, à quoi aboutira une immigration incontrôlée à forte composante musulmane. Nous touchons du doigt le tabou ultime qui empêche l’UEJF de regarder les choses en face.

Samuel Martin
Samuel Martin
Journaliste

Vos commentaires

13 commentaires

  1. Au lieu de s’occuper des malheurs tout relatifs de ces gens qui trustent le business de la victimisation, on ferait mieux de jeter un coup d’oeil du côté de l’Arménie et de sa population qui rétrécissent tous les jours. Ca ne s’est pas passé il y a 80 ans, ca se passe en ce moment !

  2. J’apprécierais que les étudiants juifs de France ,ainsi que leurs aînés ,dénonce les agissement honteux de l’extrême droite d’Israël qui se comportent de la même manière que les nazis envers leur coreligionnaires ,en s’en prenant aux pèlerins chrétiens et communautés religieuses en Israël !

  3. Comme bien d’autres l’UEJF est incapable de se remettre en cause et de renoncer à son idéologie fondatrice. Elle préfère rester dans le déni de la réalité et faire semblant de croire que le danger vient d’une extrême droite fantasmée plutôt que de l’islamo-gauchisme.

  4. Étant athée convaincu avec une réalité criante me confortant dans ma non croyance de religions monothéistes il en est que celle citée me fait moins la moins craindre que l’autre qui faussement se dit d’amour et de paix et qui me montre une triste réalité.

  5. Lorsque je fus étudiant puis universitaire, la réponse patriarcale fut simple et directe : « hors de question que notre nom de famille soit lié à ça. »
    Comme j’étais obéissant, c’était comme ça à l’époque, on était obéissant chez les boomers, je n’ai donc jamais traîné le nom de famille dans la boue d’un syndicat quelconque.
    Même après !

  6. Pourquoi ce sondage demandé à l’ Ifop ? Lutte contre LFI. Le moment venu, pour le RN des « affaires » ( le but sera d’en parler et de jeter la suspicion ) viendront à temps afin de leur savonner la planche… Mme Borne a prévenu : seul « l’arc » et personne d’autre.

  7. Personnellement, j’en ai « raz le bol » de lire et d’entendre, que telle ou telle association confessionnelle ou politique fout le « bordel » dans notre pays, nous devons être tous et d’abord des citoyens, respectueux des lois votées « démocratiquement » par des législateurs élus démocratiquement. Si des minorités, ne sont pas contentes de leur sort à tort ou à raison, quelles fassent des recours prévus par la loi où quelles convainquent lors des campagnes électorales un nombre de personnes suffisant pour être majoritaires. C’est ça la démocratie. Pas LFI.

  8. Enfin, depuis toujours, l’UEJF n’est pas une bande de tendres: quand j’étais étudiant, drapeau israélien lors de leurs manifs, sous lequel on nous demandait de défiler (refus) avec attitudes menaçantes dans les facs. L’antisémitisme n’explique pas tout, c’est un peu facile.

  9. Même st elle est condamnable, cette situation était prévisible. Ce n’est qu’une réaction naturelle aux lois de censure Pleven et Gayssot et aux tripatouillages des Fabius, Attali et Minc. La loi du pendule est inéluctable !….

  10. Excellent article . Des sondages et leurs résultats réalisée et trafiqués pour cacher les vrais problèmes , déformer la vérité : rien de nouveau .

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