[Chronique] Macron depuis la Nouvelle-Calédonie : affligeant

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Les interventions de Macron se suivent et se ressemblent : aucun souffle, une énumération technocratique de dispositions législatives ou de « plans », des considérations générales, le tout débité avec un air de gravité assez ridicule. Quand il n’est pas méprisant, il est affligeant. Mais toute cette énumération qui prétend à la technicité est plus intéressante par ce qu’elle traduit que par ce qu’elle énonce. En réalité, Emmanuel Macron ignore ce qu’est l’art de gouverner. Il en est resté au stade de l’élève de l’ENA qui s’exprime en technocrate administratif et sème son discours des références à la mode médiatique et politicienne du moment.

Interrogé sur la Nouvelle Calédonie, la Président déclara qu’elle voulait rester « rester dans la France et la République ». Dans la France, oui. Car la France représente autre chose qu’un simple système politique : une histoire, une culture, des valeurs de civilisations. C’est une fâcheuse habitude de confondre la France et la République. Avant celle-ci, il y eut 1344 années de royauté, 28 ans de régime impérial et 98 ans de républiques qui n’ont jamais bien fini. La France est plus que la République. Mais Macron est-il capable de distinguer l’essentiel de l’accessoire ?

Mais le reste de la péroraison fut intéressant car il a démontré deux choses : d’abord que Macron croit que produire de la loi, c’est gouverner, ensuite qu’il se refuse à rechercher les causes des difficultés auxquelles la France est confrontée.

Ainsi, la formule « faire passer des textes » est revenue comme un leitmotiv. Mais gouverner ne se réduit pas à réglementer. Au contraire. Une loi de programmation militaire, c’est bien, certes, mais qu’est-ce qu’une armée, si l’on a tué le sens de la nation et ridiculisé le patriotisme ? Doter la Justice de moyens, c’est nécessaire mais insuffisant, si le juge abandonne l’application de la loi pour lui préférer la mise en œuvre de l’idéologie à laquelle il adhère et devenir un instrument de contestation des choix démocratiques.

« On a passé plusieurs textes, on doit les appliquer » prétexte-t-il au sujet de la protection des enfants contre les écrans. Mais les textes remplacent-ils le sens d’une morale immanente qui fait que le profit ou la satisfaction de tous ses appétits individuels n’est pas l’alpha et l’oméga de l’existence humaine ? Des textes de loi vont-ils permettre de réindustrialiser la France, alors que l’on sait que les entrepreneurs ont surtout besoin de règles simples et de fiscalité modérée pour pouvoir développer leurs entreprises et créer des emplois ? Or, la machinerie politico-administrative ne fait qu’amonceler les normes qui les enserrent et étouffent l’activité économique et sociale.

À propos des émeutes, le Président s’est voulu le représentant de l’ordre : « l’ordre, l’ordre, l’ordre ». Fort bien, mais a-t-il seulement analysé les causes du désordre ? Nullement. Il s’est contenté de déplorer la désagrégation familiale. Savoureux, de la part d’un personnage qui n’a d’autre obsession que de déconstruire la famille naturelle fondée sur l’union d’un homme et d’une femme, afin de s’aimer, d’aimer les enfants qui pourraient naître de leur union et de les éduquer dans le sens des responsabilités. Et à aucun moment il n’a évoqué les conséquences d’une immigration incontrôlée et d’un droit de la nationalité inadapté. Les causes des émeutes sont toujours latentes car une partie de la population française n’aime pas la France et cherche une forme de revanche contre elle. De cela, pas un mot. Seule solution : « mieux » répartir les difficultés. En clair, déplacer les populations non intégrées.

Quant à l’inflation, dont l’euro était censé nous protéger, elle est due à des « dérèglements de marché », causés notamment par les règles européennes pénalisantes pour la France en matière d’énergie. Mais qui donc a accepté ces règles ? Et qui fut ministre de l’Économie et de l’Industrie de Hollande après avoir été secrétaire général adjoint de l'Elysée ?

Gouverner, ce n’est pas réglementer. Gouverner, ce n’est pas constater et déplorer. Gouverner, c’est agir avec courage afin de réaliser un dessein qui dépasse l’homme d’État lui-même, pour la France et pour le peuple français. Macron l’ignore et ne peut le comprendre car il a rangé la France au magasin des accessoires de l’Histoire pour se griser du rêve d’une Europe vassalisée. La France ou Macron, il faut choisir.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 09/08/2023 à 17:24.
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Stéphane Buffetaut
Chroniqueur à BV, élu de Vendée, ancien député européen

Vos commentaires

69 commentaires

  1. C’est un caméléon notre président , lors de son déplacement en Nouvelle-Calédonie il a remis la Légion d’honneur à la veuve de Jean-marie Tjibaou , un révolutionnaire kanak qui de son temps s’en est pris à la République française , par des actes de terrorismes et autres délits , et voilà qu’en mémoire de ce révolté M. Macron attribue cette décoration suprême à son épouse , les bras m’en tombent !!! d’autant que dans le même temps il annonce que les calédoniens ont voté pour rester dans le giron français , en un tour de passe-passe il a réglé le problème endémique. Le plus grand prestidigitateur de son époque!!!

  2. Cette « créature » politique va nous gouverner jusqu’en 2027 , puis ensuite elle va tenter d’installer son clone pour essayer de revenir enfin en 2032 jusqu’en 2037 . 14 ans pour déconstruire la France , pour effacer son histoire , pour organiser l’invasion du pays , pour remplacer sa population , sa culture , avec l’immigration venue du continent africain , avec l’islam conquérant .

  3. Du bla bla, et encore et toujours du bla bla !!! Mais , peut on se demander à quoi sert finalement ce jeune prétentieux ???

  4. Excellente analyse à laquelle j ‘ adhère totalement , et qui change du média « mainstream » ; tout est parfaitement dit ;
    Macron n ‘est pas fait pour gouverner , il n en a pas la capacité ni les connaissances , il a juste été placé aux commandes avec l ‘ ordre de tout casser .

    • malheureusement, il est à craindre que votre conclusion soit la bonne : la pathologie dont il semble être atteint ne fait qu’enfler.

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