[TRIBUNAL] Sefrioui, le militant islamiste qui se dit victime d’une injustice

© BVoltaire
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De retour sur l’île de la Cité pour la 22e journée du procès de l’attentat contre Samuel Paty. L’audience, initialement prévue à 9h30, est retardée. L’un des prévenus manque à l’appel. L’occasion, pour Abdelhakim Sefrioui, visiblement détendu, d’échanger avec ses avocats. Dans quelques minutes, l’homme de 65 ans sera longuement interrogé par la cour. Ce prédicateur islamiste, qui s’est emparé de l’affaire Samuel Paty et l’a portée sur les réseaux sociaux, comparaît pour association de malfaiteurs. Il est accusé, avec Brahim Chnina, le père de Zohra, d’avoir élaboré et diffusé des « vidéos présentant des informations fausses ou déformées destinées à susciter un sentiment de haine » à l’égard de Samuel Paty. Il encourt trente ans de réclusion criminelle.

« Il avait le lead »

« Je refuse l’accusation d’association de malfaiteurs. » D’un côté du box des accusés, derrière la vitre en Plexiglas™, Abdelhakim Sefrioui se tient droit face à la cour, prêt à répondre à leurs questions. De l’autre, Brahim Chnina, interrogé pendant de longues heures la veille, demeure assis, le dos courbé, le regard souvent perdu dans le vide. Deux hommes aux antipodes poursuivis pour une même association de malfaiteurs.

Depuis, maintenant, cinq semaines, le militant islamiste espère, avec cet interrogatoire, laver son honneur. Devant les sœurs de Samuel Paty et ses nièces, pour qui il n'aura d'ailleurs aucun mot, le sexagénaire ose ainsi se poser en victime. Victime de l’isolement en détention, d’une part, et victime, déclare-t-il, d’une injustice, d’autre part. Comme un homme qui a bien révisé sa ligne de défense, Abdelhakim Sefrioui se racle la gorge et déclare, plein d’aplomb : « Sans ma vidéo, ça n’aurait rien changé. Ma vidéo a été publiée quatre jours après que le projet macabre du terroriste fut monté. » Et il ajoute : « Je ne suis pas dans la chaîne » qui a conduit à l’assassinat de Samuel Paty, « ma vidéo, c’est en marge de tout ça ». Une défense que reprendra l’un de ses avocats, quelques heures plus tard, devant les caméras de nos confrères : « Si on retirait monsieur Sefrioui de l’équation, l’attentat est tout de même commis. Par conséquent, monsieur Sefrioui n’a aucune responsabilité. » Le militant islamiste espère donc que ce procès permettra de « laver [s]on honneur qui fait que [s]on nom est lié ce crime barbare ». Il réfute, par ailleurs, les accusations d'antisémitisme - « J'ai des amis juifs », osera-t-il déclarer - et d'islamisme.

Quoi qu’il en dise, Abdelhakim Sefrioui a tout de même joué un rôle dans la cabale - fatwa - numérique lancée contre le professeur d’histoire-géographie du collège du Bois d’Aulne. Le militant confirme, en effet, avoir reçu l’un des messages de Brahim Chnina relatant la prétendue discrimination vécue par sa fille et la visualisation des caricatures. Ensemble, ils se sont rendus devant l’établissement scolaire et ont exigé d'être reçus par la principale. Ensemble, ils ont filmé Zohra pour qu’elle raconte son histoire. Lui-même a publié la vidéo sur l’un de ses comptes et a traité l’enseignant de « voyou ». Mais aujourd’hui, face à la cour, prenant un appui sur la vitre en Plexiglas™ de son box, le sexagénaire tente de minimiser son rôle. « Je n’ai donné ni conseil ni assistance à Brahim Chnina dans toutes ses démarches. Moi, j'ai pas donné le nom [du professeur] », explique-t-il. Pourtant, lors de son audition, la principale du collège assurait que des deux, c’est bien Abdelhakim Sefrioui qui avait « le lead ». Brahim Chnina, ce 2 décembre, a également dénoncé à demi-mot l’implication du prédicateur : « Il m’a proposé de venir avec moi au collège, il m’a dit qu’il avait l’habitude de ces situations. […] Je n’avais ni l’intention de demander l’exclusion, ni de déposer plainte, ni de manifester… » Sefrioui lui-même finit par reconnaître devant le procureur qu’il est le plus « expérimenté » des deux.

Une méthode déjà éprouvée

Il faut dire que cette cabale lancée contre Samuel Paty ressemble à de nombreuses actions menées, par le passé, par Abdelhakim Sefrioui. Il y a eu la manifestation menée, en 2009, devant la mosquée de Paris contre son recteur, Dalil Boubakeur. Le fondateur du collectif Cheikh Yassine, aujourd’hui dissous, reproche à l’imam d’avoir accepté une invitation du Grand Rabbin de France. Avec une poignée de militants, il se rend devant la mosquée et hurle « Boubakeur dégage ! » Après cet épisode, le recteur commence à recevoir de menaces de mort. Onze ans avant l’assassinat de Samuel Paty, Sefrioui se rendait déjà devant une institution et demandait la démission de l’un de ses membres… Il s’en prend, ensuite, à l’imam Chalgoumi, qui porte la vision d’un « islam républicain » et entretient des relations avec les autorités juives. Sefrioui traitera l’imam de Drancy, qui vit aujourd’hui sous protection policière, de « voyou ». Il y aura, enfin, une mobilisation pour défendre des collégiennes qui souhaitaient porter leur abaya à l’école. Une nouvelle fois, il se rend devant l’établissement, crie à l’islamophobie, se présente comme représentant des imams de France et fait témoigner les jeunes filles dans une vidéo. Comme un tragique air de déjà-vu…

Mais l’interrogatoire d’Abdelhakim Sefrioui finit par tourner en rond. Le prévenu répète inlassablement les mêmes éléments de langage. L’attention du public, encore présent en nombre aujourd’hui, finit par se dissiper. Aux accusations portées contre lui par ceux qui le décrivent comme « violent » ou « radical », il détourne la question et divague sur des différends personnels. « À chaque fois, vous considérez que ce sont des accusations qui vous diffament pour des conflits personnels », lui rétorque, lassé, l’avocat général. Et au président qui l’interroge également sur ces témoignages, il répond, d’un ton péremptoire : « Disserter, c’est beau, mais on parle de choses factuelles. Si je suis coupable, pourquoi je n’ai jamais été inquiété ? » Autrement dit, circulez, il n’y a rien à voir…

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Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

20 commentaires

  1. A force d’accepter des refugiés islamistes .
    Qui n’ont rien à voir avec nos coutumes et mœurs.
    Il est urgent de supprimer le droit du sol et d’asile .
    Il y a assez de pays pour les accueillir 56 pays musulmans sur terre .

  2. A déchoir de la nationalité française et à expulser en algérie dans un bateau sans fond pour faire des économies !

  3. En effet comme dit Paneb, c’est le genre de situation qui nécessite le retrait de la nationalité française, compte tenu de la haine qu’il a de ce pays, c’est tellement évident mais voilà …

  4. Ignominie suprême cet individu se sert du Tribunal comme de sa tribune de prédicateur pour sa propagande islamiste….! Pourquoi supporte t’on encore cette insolence de cette religion. Doit on encore entendre les explications mensongères de ce triste sire ?? On sait parfaitement ce qu’on lui reproche et dont il est coupable. Il a provoqué et renforcé intentionnellement l’acte criminel de l’auteur, il en est devenu le complice de fait..!. La justice doit le condamner et exiger le retrait de sa double nationalité. De plus toute sa famille devrait être expulsée pour ne plus bénéficier des avantages d’être sur notre territoire. Il sera pendant sa peine (s’il en a une…) bien entretenu par les deniers de tous les français et fera encore du prosélytisme en prison.

  5. Une « victime » qui, elle, a toujours la tête sur les épaules, si l’on peut l’exprimer ainsi…

    • Je croyais qu’en islam être martyr était un honneur…. Son honneur il l’a perdu d’un côté comme de l’autre

  6. Il à bien écouter les conseils de son avocat mais ce n’est pas pour cela qu’il ira quand méme en prison pour 30 ans avec son amis le père de la fille qui à fait assassiner Mr Samuel Paty.

  7. Que cet extrémiste empli de haine complice des terroristes finisse ses jour en prison Cet individu est un très grand danger

  8. La dernière phrase, prononcée par l’inculpé lui-même, définit bien la faiblesse du système judiciaire français, décidément sous influence wokiste!

  9. Ces gens là, qui ont choisi de venir en Franc en toute connaissance de causes dans une nation incompatible a leur culture, sont tellement en dehors de la réalité chez nous de part leur vocation à se donner corps et âme à leur religion, sont totalement hors seul sans s’en apercevoir, ou pire.

    • Mais non, ils savent parfaitement ce qu’ils font, ils font leur DEVOIR de musulman : partout où un musulman pose le pied, la terre doit devenir terre d’islam. C’est une religion de conquête. C’est pour cela précisément que cette religion est incompatible avec notre culture démocratique. Depuis 14 siècles, il n’y a pas, il n’y a jamais eu de cohabitation pacifique harmonieuse avec l’islam. Jamais. Nulle part.

      • « Il n’y a pas de paix ni de coexistence possibles entre la religion Islamique et les institutions sociales et politiques non-Islamiques ».

        Déclaration du Président musulman de la jeune République Bosniaque, Alijah Izetbegovic, lors de sa prise de fonction à la fin du conflit de l’ex-Yougoslavie.

  10. C’est vrai que ce n’est pas une association de malfaiteurs, c’est une association d’assassins.a virer de suite du territoire

    • Excellent c’est ça qu’il faut faire. Et même pour les mono-nationaux la solution c’est le déchéance et le statut (protecteur cf OFPRA) d’apatride (garanti par le droit) mais il peut aller dans le pays où on l’accepte. Mais au moins il n’est plus Français.

    • 30 ans ferme avec exécution immédiate incompressible sans aménagement possible vue la mise en danger de notre société.

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