Thierry Solère : encore un macroniste mis en examen …

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Cela commence tout de même à faire beaucoup. Et à faire désordre. Alors qu'Emmanuel Macron avait axé toute sa campagne sur le rejet de l'ancien monde en mettant en avant la probité, la compétence, le professionnalisme, il n'est pas un jour qui passe sans voir tomber une grande figure du macronisme pourtant censée incarner l'une ou l'autre de ces valeurs.

Avec toute une série de variantes.

Sylvie Goulard est tombée avant même toute mise en examen. Richard Ferrand, mis en examen, n'est toujours pas tombé du perchoir. Christophe Castaner, lui, n'a pas de raison d'être mis en examen mais se maintient place Beauvau malgré son incompétence.

Et puis, vendredi, on a appris la mise en examen du député Thierry Solère pour fraude fiscale, détournement de fonds publics et trafic d’influence passif. Il nie et s'est expliqué pendant cinq jours chez les juges du parquet de Nanterre qui l'ont mis en examen pour... sept chefs d’infractions, concernant quatre sociétés, pour des faits qui se seraient déroulés entre 2003 et 2017.

Avec ce député des Hauts-de-Seine, c'est une autre famille du macronisme qui est atteinte. En effet, si on remet un peu d'ordre dans l'arbre généalogique du macronisme, il faut rappeler que Sylvie Goulard est issue du MoDem de François Bayrou et, à ce titre, concernée par l'affaire des assistants parlementaires, entre autres. Richard Ferrand, lui, a fait toute sa première carrière au PS. Avec Thierry Solère, c'est une troisième branche qui tombe, celle des LR tôt ralliés à Emmanuel Macron qui lâchèrent très vite François Fillon. Un proche d'Édouard Philippe.

Et il est utile de rappeler quelques étapes de sa vie d'avant. D'abord, il se présenta en 2014 comme un véritable « Monsieur Propre », multipliant les déclarations contre les hommes politiques mis en examen. « Ça suffit de voir tous ces gens mis en examen et ces affaires », « Je ne me suis pas engagé en politique pour voir les uns et les autres convoqués devant la justice », « J’en ai marre, j’en ai assez de voir des affaires ». Ensuite, Thierry Solère fut chargé par son parti d'organiser la primaire de la droite en 2016. Il en fut le Monsieur Loyal, avant de trahir le candidat désigné nettement par les électeurs.

Aujourd'hui, le bilan est terrible : Thierry Solère en Monsieur Propre et en Monsieur Loyal ? Le retour de boomerang est violent. Pour lui, mais aussi pour le macronisme et son chef.

À la mi-mandat d'Emmanuel Macron, à l'heure où un premier bilan s'impose, cette nouvelle mise en examen jette une lumière crue sur les hommes l'ayant rallié. Et, plus grave, sur leurs motivations véritables : qu'attendaient-ils de ce saut, de la trahison de leur parti antérieur, du nouveau Président ?

Ce n'est pas sombrer dans le complotisme que de se poser ces questions, vu l'ampleur de l'hécatombe en à peine quelques mois.

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