Petit retour en arrière : dans la nuit du 8 au 9 mai 1990, plusieurs tombes sont profanées dans le carré israélite du cimetière de Carpentras (Vaucluse), le corps d’un défunt retrouvé exhumé et empalé, provocant la juste indignation de la communauté juive de France comme de la majorité de la classe politique, qui s’empresse bien vite d’attribuer au Front national la responsabilité de ces actes odieux.

Tandis que le parti de Jean-Marie Le Pen bénéficie alors d’une percée notable auprès de l’électorat confronté à la cohabitation avec des populations d’origine essentiellement nord-africaine, François Mitterrand, ainsi que toute la gauche mais aussi la quasi-totalité des élus de droite, organisent moult manifestations et offensives contre le mouvement frontiste. Si celui-ci ne fut pas dissout, il sera discrédité, voire « diabolisé », pour longtemps aux yeux des Français et tout débat sur la politique d’immigration désormais interdit.

Imaginons une seconde que l'histoire se reproduise... Les tags découverts dimanche dernier sur les murs d’un centre culturel musulman de Rennes serviront-ils à réclamer la dissolution d’autres organisations politiques comme l’Action française (une fleur de lys a bien été dessinée sur les lieux…) à la suite de celle de Génération identitaire, autre secte qui menaçait gravement les valeurs de la République ?

Quoi qu’il en soit, la précipitation de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, à se rendre le jour même dans la capitale bretonne, alors qu’il ne daigne réagir que très exceptionnellement aux si fréquentes dégradations et profanations commises à l’encontre des lieux de culte catholique, laisse présager une réaction musclée du pouvoir.

Mais revenons aux inscriptions incriminées, unanimement qualifiées d’obscènes, d’immondes, d’insultes à la France, tant par les autorités religieuses musulmanes que par les responsables politiques : « Non à l’islamisation », « Vive le Roy » (décidément…), « Mahomet prophète pédophile », « France éternelle », « Catholicisme religion d’État », « Les croisades reprendront », « Charles Martel sauve-nous », etc.

Or, quand bien même ces tags sont injustifiables et incontestablement condamnables, cette manifestation d'hostilité à l'islam, au nom duquel tant de crimes ont été commis ces dernières années sur notre sol, arrive bien opportunément dans la situation politique actuelle.

N’en doutons pas, l’enquête fera toute la lumière sur cette ténébreuse affaire…

7136 vues

15 avril 2021 à 20:00

La possibilité d'ajouter de nouveaux commentaires a été désactivée.

Les commentaires sont fermés.