Dans un entretien accordé à France Culture, ce dimanche 22 mai, plusieurs témoins ont fait part de leur expérience au sein de La France insoumise, dénonçant notamment ce qu'ils qualifient de « dérives sectaires » du parti de Jean-Luc Mélenchon.

Thomas Guénolé, politologue, a retracé son parcours chez La France insoumise, sans mâcher ses mots : « Je suis arrivé à la maison Mélenchon par conviction, par enthousiasme. Mettre la question sociale et la question de l’antiracisme au centre, ça me va très bien, mais une fois que vous êtes dedans, en tout cas, moi, c’est ce qui m’est arrivé, ce que j’ai découvert petit à petit, c’est une machine dictatoriale, orwellienne […] L’individu doit s’effacer devant la parole du parti. » Et d'ajouter, en comparant le fonctionnement du parti à l'ouvrage de George Orwell, 1984 : « On affiche certaines valeurs et on pratique en interne très exactement le contraire. »

« Il y a une minorité de gens qui sont autour du leader charismatique qui décide de tout »

Pour Maud Le Rest, journaliste, « il y a une minorité de gens qui sont autour du leader charismatique qui décide de tout en fait, sans que les militants n’aient jamais leur mot à dire, c’est cela la théorie populiste ».

Quant à Fatima Benomar, membre de #Noustoutes, elle évoque l'affaire Taha Bouhafs, expliquant : « Voilà pourquoi cela a abouti, les victimes se sont tournées vers cette militante qui leur a dit : saisissez la cellule mais écrivez en parallèle à Caroline De Haas, à Sandrine Rousseau et à Clémentine Autain - pour certaines récemment arrivées dans la galaxie NUPES -, elles auront beaucoup moins le réflexe d’entraver vos témoignages ; c’est pour cela qu’il y a eu une prise au sérieux de leur parole. »

L'entretien dure une quarantaine de minutes et lève le voile sur l'opacité d'un parti dont les dysfonctionnements seraient bien plus nombreux qu'il n'y paraît.

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23 mai 2022 à 17:30

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