« Je suis très heureuse de cette décision qui m’a blanchie et qui réaffirme la liberté d’expression et de conscience. »
Christine Boutin réagit, en exclusivité pour Boulevard Voltaire, à l'arrêt de la Cour de cassation qui a annulé sa condamnation pour ses propos sur l'homosexualité. Tout en réaffirmant son respect absolu des personnes homosexuelles, elle se réjouit de cette décision de la plus haute juridiction française qui devrait servir de jurisprudence, notamment dans une période où le pouvoir cherche à limiter la liberté d'expression. "Cette décision aidera les uns et les autres, et particulièrement les chrétiens, à avoir une parole libre."
Christine Boutin, votre condamnation pour ''provocation à la haine raciale'' a été annulée par la Cour de cassation. Quelle est votre réaction ?
Je suis naturellement très heureuse. Cette décision me blanchit d'une condamnation que j’estimais injuste. Je suis surtout satisfaite que la Cour de cassation tranche vraiment de façon très claire.
Elle a confirmé des libertés qui sont toujours aujourd’hui menacées dans notre pays. Je veux parler de la liberté d’expression et de la liberté de conscience.
Je pense que cet arrêt va faire jurisprudence et ne pourra qu’aider les uns et les autres, les chrétiens en particulier, à avoir une parole libre.
Si vous deviez remonter le temps, auriez-vous maintenu ces termes ?
Trouvez-vous normal que vos propos aient pu choquer les gens ?
Je comprends que le terme ait pu surprendre.
Du reste, je l'ai bien expliqué et c'est une des raisons pour lesquelles il y a eu cet arrêt en cassation. Je fais une différence entre l’acte et la personne. Je ne réduis pas une personne à ses actes. J’ai pris un terme de l’Ancien Testament qui est repris d'ailleurs dans le Nouveau Testament. L’abomination est un terme évangélique.
L’avocat de l’association LGBT Mousse qui a déclaré que vous auriez pu au moins être condamnée pour injure. Considérez-vous que cela en est une ?
Je ne me substitue pas au plus haut magistrat de la plus haute juridiction française. Les magistrats de la Cour de cassation savaient ce qu’ils avaient à faire. Je suis complètement relaxée et blanchie.
Cela me fait plaisir à titre personnel et aussi pour ma famille. Tout le monde sait parfaitement que je n’ai ni d’opposition ni d’idée fixe par rapport à tout cela.
Nous sommes aujourd’hui dans une période et dans un temps où on parle beaucoup de limiter la liberté d’expression. Je pense en particulier à ce projet de loi sur les fake news. Il est important qu'en France, pays des droits de l’homme et des libertés, ces libertés de conscience et d’expression soient confirmées. Or, la plus haute juridiction française vient de le faire et je m'en félicite.
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