Sophie Binet a osé : ne pas parler à CNews… au nom de la liberté d’expression !

©CNEWS
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C’est ce que l’on appelle une scène culte : la nouvelle secrétaire de la CGT, dans le cortège de la énième manif contre les retraites, a devant elle une forêt de micros. Une journaliste pose une question sur cette nouvelle journée de mobilisation. Sophie Binet commence à parler, puis marque un temps d’arrêt. Une voix d’homme vient de la rappeler à l'ordre : le micro tendu est celui de CNews. La féministe Sophie Binet, écoutant le patriarcat plutôt que la sororité, se ravise et décide d’humilier la jeune femme devant ses pairs en l’ostracisant publiquement : « Moi, je ne souhaite pas répondre à CNews. » La journaliste ne se laisse pas pour autant démonter : « Pourquoi ? » La réponse fuse, glacée : « Parce qu’en fait, je ne vais pas sur vos plateaux. » La jeune journaliste insiste : « Là, c’est pour s’exprimer devant tous les Français, vous pouvez nous donner vos revendications ? » Sophie Binet la congédie brutalement : « Eh bah, non, je m’adresse à tous les médias qui garantissent la liberté d’expression et la pluralité. »

Bref, Sophie Binet censure un média au nom de la liberté d’expression. L’accuse de manquer de pluralité alors qu’il lui donne la parole et qu’elle la refuse. Amis de Raymond Devos, bonjour ! À cause de son (élégant) prénom ? De ses études de philo à Nantes ? La nouvelle secrétaire générale de la CGT manie le sophisme avec dextérité. De son passé universitaire nantais, la dame a aussi gardé la marque de fabrique de l’UNEF : le sectarisme. La vérité est qu'elle ne reproche pas à CNews son manque de diversité mais son trop de diversité. Une diversité qui la défrise. 

Sophie Binet et ses airs hautains de vestale consacrée façon Sandrine Rousseau, Cécile Duflot - comme elle, passée à la JOC [Jeunesse ouvrière chrétienne, NDLR ] - ou Caroline De Haas - sa grande amie - feraient presque regretter Philippe Martinez, ses grosses moustaches de routier sympa et ses manières simples d’ouvrier (qu’il fut) parlant à tout le monde et ne tordant le nez devant aucun média, surtout pas CNews. Peut-être n’avait-il pas fait d’études universitaires, mais il savait, pour les fréquenter, qu’il ne pourrait reconquérir les milieux populaires partis vers d'autres cieux à l'autre bout de l'échiquier politique qu’en acceptant de leur parler, pas en se contentant de prêcher confortablement dans sa paroisse des ouailles déjà conquises. Quand Sophie Binet a-t-elle croisé un boulon (un vrai, pas au sens figuré…) pour la dernière fois ? Il est arrivé à Sophie Binet d'enfiler un bleu de travail, mais c’était en manif et devant les caméras, pour la chorégraphie de Rosie la riveteuse, forçant le trait comme Marie-Antoinette déguisée en bergère.

Voici donc la représentante que la CGT s’est choisie pour assurer le dialogue social et représenter les classes populaires. On a le droit de rire. 

 

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 08/04/2023 à 8:45.
Gabrielle Cluzel
Gabrielle Cluzel
Directrice de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

63 commentaires

  1. Sophie Binet, BOF ! Elle va tomber de haut et ce sera tant mieux.
    J’en viens à regretter Martinez! Venant de moi, il faut le faire!
    Encore une qui se croit au dessus du lot, sectaire et hautaine, loin de ce qu’est la CGT.

  2. Comment voulez-vous que la France aille bien avec des gens pareils ! Quand les études mènent à ça ! L’exact inverse de la définition de « philosophe ». Pauvre pythie du XXIème siècle.

  3. Pov petite Sophie, elle me semble mal barrée.
    L’apprentissage de la vie, la vraie, c’est çà qui doit lui manquer.

  4. Le côté ubuesque de cette « déconstruite » vient prouver que les syndicats sont bel et bien depuis longtemps le paillasson des différents « gouverne-et-ments » qui se sont succédés depuis des décennies en FRANCE … Le totalitarisme qui les « caractérise » explique en partie le manque de personnels syndiqués dans le secteur privé …
    Il n’y a bien que dans le secteur public que « ça » tient encore ! …
    Qui peut croire que le démantèlement de l’industrie nucléaire électrique n’était connu des syndicats de l’entreprise ? Qui peut « gober » que le fracas des entreprises comme la SNCF ou EDF n’était pas évident pour les « acteurs » du droit des travailleurs ? …

  5. A peine à la tête d’un syndicat d’ouvriers, que j’ai bien connu il y a quelques dizaines d’années et que j’avais bien apprécié en ces temps là, que voilà sa première bavure, que dis je, une bavure pour une universitaire dont la bien-pensance des ces gens là est fort bien connu, bon, une bavure quant même puisque les fidèles à l’écoute, que je suis, se coupent encore une fois de ce syndicat qui fut il y a longtemps un bon pour défendre la classe ouvrière. Elle doit être adhérente des LFI sans doute.

    • C’est surtout la première fois que la CGT depuis sa création a élu à sa tête un patron qui ne soit pas un ancien ouvrier.

  6. Finalement, pour CNews, c’est bien plus intéressant d’avoir à rapporter cet acte d’ostracisme évident plutôt que d’avoir à relayer les niaiseries du discours convenu et creux de cette syndicaliste.

  7. Pauvre cruche, la CGT représentait les ouvriers, pas des nantis. Madame refuse de parler à CNEWS. Qu’elle regarde le nombre d’adhérents dans son parti, et qu’elle le compare, avec les adhérents en 1960. Si,son intelligence n’est pas altéré, elle pourra s’interroger pourquoi les adhérents ont fui la CGT. Réfléchissez et vous aurez moins d’audace.

  8. Sophie Binet aurait fait des études de philo ? Le raisonnement de cette philosophe est très préoccupant pour ne pas dire digne d’une ancienne de Sciences Po. Elle prétend défendre la liberté d’expression mais se censure elle-même sur cette liberté d’expression. Allez comprendre . Si elle est tant attachée à la liberté d’expression elle devrait courir derrière les micros afin d ‘exprimer ses idées révolutionnaires. Non ! Elle se prive de certains d’entre eux . Devons-nous la qualifier « bornée » c’est-à-dire à l’esprit très étroit ? Le contraire d’ouverte aux idées novatrices , soumise aux idées porteuses ? Ringarde donc.

  9. Je crois qu’il n’y a qu’en France qu’une horde de militants, islamo gochos souvent bobo, ont ainsi pignon sur rue pour étaler leur nostalgie de la démocratie mode Staline !

  10. J’ai vu ce passage savoureux et désolant.
    Il n’y aura rien à attendre de positif de cette personne ..;

  11. Audiard faisait dire, a juste titre, « les cons ça ose tout c’est même à ça qu’on les reconnait »
    ça marche aussi et surtout au féminin par les temps qui courent.

  12. Ces gens là, un coup ils ont les mains trop sales pour vous saluer, une fois c’est la parole qui devient trop sale pour la partager, et ils se prétendent défenseur du peuple, on pourrait plutôt analyser cela comme ennemi de l’espèce humaine, des fielleux profondément sournois.

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