Ségolène Royal : après la banquise, la mairie de Paris ?

Ségolène Royal commence à s'ennuyer ferme sur son bout de banquise. Et à avoir froid, car, passé l'excitation du moment, il n'y a plus tellement de projecteurs là-bas pour la réchauffer, et les journalistes s'y font rares pour lui tirer le portrait. Et puis, "Seigoleine" (pour l'écrire à la façon parlée de Nicolas Canteloup) doit en avoir par-dessus le bonnet polaire d'avoir retrouvé son « équilibre global ».

Du blanc, toujours du blanc, des nuits et des jours qui n'en finissent pas, la hantise de périr noyée parce que le lac gelé, à cause du climat, céderait sous ses pieds, non, ce n'est pas une vie, ça ! Même sillonner la planète en long en large et en travers, ça devient lassant, à la fin. Il lui faut de l'action, à Ségo ! Et si je revenais faire de la politique ? s'est donc demandé celle qu'Emmanuel Macron a préféré expédier aux pôles plutôt que de la voir pérorer dans son sillage.

Ainsi donc, se faire trimbaler allongée dans un traîneau, des chiens devant, un homme derrière, faire cuire elle-même une saucisse de renne dans une pauvre cabane ouverte aux quatre vents, marcher dans les forêts désespérément enneigées, la nature pour de vrai, ça va bien un moment. Maintenant qu'elle connaît "les richesses de l'Arctique" par cœur, il est temps de repasser aux choses sérieuses ou plutôt de revenir à son joujou favori : la politique.

Et cela tombe bien : 58 % des Parisiens étant mécontents de leur maire Anne Hidalgo, notre Ségo nationale, toute de « bravitude » vêtue, commence à lorgner le poste : « Ça se regarde », confie-t-elle, justement, en petit comité. En fait, du fin fond de la Laponie et les oreilles rivées sur les nouvelles françaises, elle a entendu l'appel « Ségo revient ».

Paris, ô Paris ! Quelle bien meilleure occasion que d'aller se geler chez les ours blancs et de faire la potiche en tant qu'« envoyée spéciale de l'Alliance solaire ». Et un bien joli pied de nez au gouvernement Macron, qui n'avait pas jugé utile de la « reconduire », ni à l'écologie ni « dans un autre ministère », se plaignait-elle juste après l'élection. Une belle revanche, aussi, pour celle qui s'est fait coiffer au poteau par un diplomate allemand à la direction du Programme des Nations unies pour le développement ! Poste auquel elle se voyait déjà puisque soutenue « par beaucoup de pays […] notamment des pays africains », se rengorgeait-elle, en mars 2017.

Ségolène Royale se verrait donc très bien régnant sur Paris. Ses concurrents éventuels ? Le marcheur Benjamin Griveaux qui, contrairement à elle, on le suppose, « n'a pas le bon body language » (?) mais aussi possiblement... Édouard Philippe, à qui il « faudra une porte de sortie après Matignon », s'inquiètent déjà ses amis. C'est-y pas beau, le monde de la politique ?

Ségolène, précieuse Ségolène ! Prête à sacrifier, en plus de ses cinq années sous la présidence de Hollande - comme elle se lamentait l'année dernière -, encore six années de sa vie ! Cette femme n'est plus une femme, c'est une sainte !

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Caroline Artus
Ancien chef d'entreprise

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