Robert Ménard : « Il faut dénoncer avec vigueur les islamistes, aucun accommodement n’est possible »
Robert Ménard a fait afficher des caricatures de Mahomet de Charlie Hebdo dans sa ville de Béziers, en hommage à l'enseignant Samuel Paty, décapité par un islamiste tchétchène, le 17 octobre, à Conflans-Sainte-Honorine.
Il explique les raisons de cette initiative au micro de Boulevard Voltaire.
Depuis mercredi, les Biterrois peuvent voir dans la ville de Béziers, des affiches de Charlie Hebdo en hommage à Samuel Paty, ce professeur d’histoire Géographie assassiné par un terroriste tchétchène. Pourquoi avoir rendu hommage à Samuel Paty de cette façon ?
Il a été décapité après avoir montré ces caricatures-là dans ses classes. Aujourd’hui, qu’on le veuille ou non, ces caricatures de Mahomet sont devenues une sorte d’étendard de la liberté.
Quoi qu’on en pense, le fait de les afficher veut dire « je suis pour la liberté d’expression dans un pays voltairien».
Avoir fait le choix à Béziers de publier ces caricatures de Mahomet et de les mettre dans les rues de la ville est une façon de rendre hommage à ce professeur qui a formidablement fait son métier. C’est aussi une façon de dire « voilà ce qu’un certain nombre de gens ne veulent pas voir ». Le blasphème n’est pas quelque chose qui existe en France. Et on ne veut pas en entendre parler. C’est pour cette raison que l’on a choisi de publier ces caricatures dans les rues de notre ville.
Concomitamment à l’exposition de ces caricatures, la mosquée de Béziers a été menacée des pires représailles par un internaute sur les réseaux sociaux. N’avez-vous pas peur de montrer ces caricatures ?
Je ne crois pas. Je suis persuadé du contraire. Dénoncer les islamistes. Dénoncer l’islam politique c’est prendre la défense des musulmans qui ne veulent pas entendre parler de ces extrémistes, de ces fous de Dieu, de ces intégristes, de ces ayatollahs. Si on veut renforcer les modérés parmi les musulmans, il faut dénoncer avec encore plus de vigueur et encore plus de rigueur les islamistes. Certaines personnes ne le comprennent pas. Croire que l’on peut trouver des espèces d’accommodement plus ou moins raisonnable avec les islamistes, c’est se mettre le doigt dans l’œil et les deux doigts dans les yeux. C’est perdre la bataille engagée. On a besoin de protéger ceux qui parmi les musulmans ont la vraie volonté de devenir des Français à part entière et pas seulement des Français de papier.
Comment avez-vous accueilli la réponse de l'hebdomadaire Charlie Hebdo « c’est dur d’être aimé par Robert Ménard » en rappelant que cela fait des décennies que Charlie Hebdo combat les idées que vous représenteriez ?
Un peu attristé. Je pensais que Charlie Hebdo était capable de défendre les opinions et la liberté de dire des gens ne pensent pas comme eux. Malheureusement, ils sont comme tout le reste de la gauche. Au fond, il y a un sectarisme qui peut être plus fort que n’importe quel principe.
Cela fait des années que je défends la liberté de la presse. Aujourd’hui et hier à la tête de Reporters sans Frontières, je continuerai à le faire. Comme le dit Élisabeth Levy dans un superbe papier ce matin « on est Charlie et Charlie a oublié d’être Charlie ».
Vous les défendrez malgré eux ?
Bien sûr. On aime ce qu’ils représentent même s’ils ne nous aiment pas. Je ne suis pas sûr qu’ils sortent très glorieusement de ce genre de propos.
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