Robert Ménard : « À Béziers, ce soir-là, aucune voiture n’a brûlé ! »

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1457 voitures brûlées en France, la nuit de la Saint-Sylvestre ; c'est 167 de plus que l'année dernière... Robert Ménard réagit au micro de Boulevard Voltaire à ce phénomène qu'il qualifie « d'ensauvagement de notre société ».

1457 voitures ont été brûlées lors de cette Saint-Sylvestre. Soit 237 de plus que l’année dernière. Ce bilan est pour le moins inquiétant. Cela pose question…

C’est une sorte d'ensauvagement de notre société. Un journaliste polonais disait à la télévision « si dans mon pays, on avait brûlé cent fois moins de voitures, on serait scandalisé ». On a le sentiment de s’habituer à cela. 1450 voitures, un peu plus de voitures ou un peu moins, c’est dans l’ordre des choses. Cela n’arrive pas seulement la nuit de la Saint-Sylvestre, mais aussi à Halloween. Deux jours par an, on peut brûler des voitures, ce n’est pas si grave ... Cette idée est insupportable !

Le ministère de l’Intérieur s’est félicité de voir moins de faits graves qu’à l’accoutumée. C’est comme une volonté de chercher du positif là où on peine à en trouver...

Le ministre de l’Intérieur n’est pas venu à Béziers. Je n’ai donc pas eu l’occasion de lui dire de vive voix que celui qui se fait arrêter pour avoir brûlé une voiture, est aussi celui qui met le feu à l’école d’à côté. C’est ce qui s’est passé à la Devèze au moment d’Halloween.
Il y a trois ans, il commençait par mettre le feu à des poubelles, ensuite à une voiture et maintenant à une école. Cela ne choque pas monsieur Castaner, mais comme il n’a pas trouvé le temps de venir à Béziers pour constater sur place. Ces informations ne sont peut-être pas arrivées jusqu’à ses oreilles. Il est choquant qu’il ne s’offusque pas de ces chiffres-là. Ces chiffres ne font plus la une des médias. C’est comme si on s’y habituait.
Dans un tout autre domaine, deux islamistes radicaux ont attaqué des gens en une semaine. Et si cela s’était passé il y a cinq ans ? On vit dans une société qui accepte cela. Je trouve qu’on n’a pas à trouver supportable l’idée que plus de 1400 voitures soient brûlées en une seule nuit.


Il y a quelques années, un certain ministre avait dit que les Français devaient s’habituer à vivre avec le terrorisme. Est-on en train de le vivre ?

On ne doit s’habituer à vivre ni avec le terrorisme ni avec les voyous. On n’a pas à accepter que des gens se comportent ainsi. Tuer quelqu’un est encore plus grave que de brûler une voiture, mais même une voiture brûlée, c’est inacceptable ! A la Devèze, celui qui brûle une voiture, brûle ensuite une école. C’est la réalité. Le maire que je suis ne veut pas accepter cela.


À Béziers, avez-vous constaté une augmentation des incivilités et des destructions par rapport à l’année dernière ?

Absolument pas. Il y avait une compagnie de gardes mobiles dans le quartier de la Devèze, où est brûlé traditionnellement un certain nombre de voitures. À Béziers, la nuit de la Saint-Sylvestre aucune voiture n’a été brûlée. Quand on se donne les moyens, on arrive à faire un certain nombre de choses. Quand on refuse de baisser la tête devant ce qui serait quasi naturel maintenant, on obtient des résultats. À Béziers, grâce à une présence policière très importante ce soir-là, aucune voiture n’a brûlé. Je rends d’ailleurs hommage au préfet et à l’État.

Robert Ménard
Robert Ménard
Maire de Béziers, ancien journaliste, fondateur de Reporters sans frontières et de Boulevard Voltaire

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