Retraites : faut-il lancer un référendum ?
« La loi sur les retraites est derrière nous. » L’affirmation d’Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, frisait l’optimisme, ce matin, chez RMC. L’optimisme ou l’autopersuasion ? L’affirmation est exacte sur le plan parlementaire, mais la majorité de l’opinion n’est pas en accord avec lui. Si la loi est, en ce moment, entre les mains expertes et, institutionnellement parlant, indépendantes du Conseil constitutionnel, la gauche a, quant à elle, lancé l’idée d’un référendum via le fameux RIP, le 17 mars dernier. Sous la forme d’une proposition de loi, cette demande de référendum d’initiative partagée a été présentée au palais Bourbon, qui a un mois pour émettre un avis favorable ou non.
C’est quoi, le RIP ?
Entré en vigueur le 1er janvier 2015, le référendum d’initiative partagée (RIP) est prévu par la révision constitutionnelle de 2008. Cette nouvelle disposition permet à un cinquième des membres du Parlement, soutenu par un dixième du corps électoral, de soumettre une proposition de loi au référendum. Pour être adopté, il doit être signé par 185 parlementaires et 10 % du corps électoral, c’est-à-dire plus de 4 millions de citoyens. Des conditions tellement drastiques qu’à ce jour, aucun référendum de ce type n’a pu être proposé. « Si Emmanuel Macron lance un référendum, c’est un suicide politique », réagit Jérôme Sainte-Marie, contacté par BV. Le politologue l’affirme : « Un référendum sur les retraites ne peut être gagné par l’exécutif qui cristallise toutes les oppositions. »
Le référendum : un suicide pour Macron ?
Du côté de la majorité présidentielle, la position est claire. Si une minuscule poignée de députés se montre hostile à la réforme - ainsi, le député de l’Hérault Patrick Vignal (Renaissance) avait demandé sa suspension -, le reste des troupes a soutenu sans faille le Président et considère la bataille terminée. Comme le maire de Reims, ex-LR et aujourd’hui Horizons, Arnaud Robinet. Ce dernier avait déclaré, le 12 mars, qu'il n'était « pas favorable » à un référendum contre la réforme des retraites, car « nos concitoyens répondraient non. Il faut être lucide », c'est parce qu'on « répond par un oui ou un non et qu'à la question "voulez-vous travailler plus longtemps ?", naturellement, nos concitoyens répondraient non », avait affirmé l’élu, sur France Info.
Au RN, la position ne change pas. « Nous avions déposé une motion référendaire le mois dernier qui n’a pas reçu le soutien des autres groupes », s’agace-t-on au sein du groupe RN. Mais le député RN de Haute-Marne Christophe Bentz nous confie : « Nous soutenons par principe tout ce qui peut concourir à la mise en place d’un référendum sur les retraites. » Un procédé beaucoup moins complexe que ce fameux RIP qui a, en réalité, peu de chance d’aboutir, tant les conditions de mise en place sont drastiques. « Le référendum était, à l’origine, un moyen à disposition du Président pour susciter un plébiscite », rappelle Sainte-Marie, qui poursuit : « Aujourd’hui, l’outil s’est retourné contre l’Élysée et demeure un outil de sanction contre la personne du chef de l’État. »
Chez Reconquête, on hésite encore. Si Éric Zemmour a affirmé que cette réforme des retraites était la sienne, d’autres voix comme celle de Marion Maréchal se sont émues sur la forme et sur la violence sociale engendrée. « Sur le principe, un référendum rétablit un dialogue mort et enterré, alors, dans le fond, pourquoi pas ? », hésite un cadre du parti par téléphone.
Le repli ou la déroute
Dans les faits, si un référendum est organisé, l’Élysée en sortira immanquablement perdant. D’une crise politique, on entre dans une crise de régime dont on ne sortirait pas. « Si, malgré la quasi-impossibilité de sa mise en place, toutes les conditions sont réunies pour un RIP et qu’Emmanuel Macron doit prendre une décision, il n’aura pas d’autre alternative que de retirer sa réforme », veut croire Sainte-Marie. « Au fond, on espère presque que le Conseil constitutionnel invalide le texte, ce serait une porte de sortie », murmure-t-on du côté de la majorité. Au soir de la défaite, le commandant n’a au fond que deux choix : le repli en bon ordre ou la déroute complète. L’essentiel est d'en décider à temps.
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50 commentaires
Macron est méprisant mais pas stupide. Il n y aura pas de referendum ou alors une entourloupe
avec une question détournée du genre: Etes vous d’accord pour maintenir un régime par répartition 1.OUI 2.NON
et le tour est joué.
Bien sûr qu’il faudrait un référendum sur les RETRAITES même si ça finit par un suicide politique. De toute façon, ça finira mal pour le Chef d’Etat s’il ne revient pas sur cette réforme.
Un référendum ? Pensez donc , Macron le cuistre méprise tellement les Français que pour lui ,il est hors de question de consulter le peuple . Par contre un référendum contre l’immigration est une question de vie ou de mort pour la FRANCE . Mais bon , faut pas rêver avec cet paltoquet . J’espère que son prochain logement sera la batille .
« Si Emmanuel Macron lance un référendum, c’est un suicide politique »,
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C’est pourquoi il n’y aura pas de référendum.
Un Référendum mais un vrai pas ce R I P qui est un piège à quatre bandes, une façon de contourner la Constitution de la V ème République….Quels seront les électeur(trice)s choisi(e)s dans ce dixième du corps électoral ? Aucune confiance. Il y a déjà au moins 30 à 50 % des inscrits qui ne votent pas….
Il m’étonnerait fort que Macron fera ce Référendum, ou alors il va se dire Gaulliste, et ça serait une imposture de plus…
Un peu de clairvoyance, merci…