Retrait d’Afghanistan et immigration clandestine : la prochaine vague  

Migrants en Bosnie

Alors que les dernières troupes américaines se retirent d’Afghanistan après vingt années de guerre, le probable retour au pouvoir des talibans risque d’avoir de sérieuses conséquences : il pourrait entraîner une vague migratoire d’ampleur comparable à celle que l’Europe a connue en 2015. Compte tenu de leur situation géographique, les États-Unis, premiers acteurs de ce conflit, sont préservés de ce risque d’immigration massive en provenance d’Asie centrale. L’Europe, elle, est déjà largement touchée et pourrait l’être encore davantage, demain.

Les Européens se sont engagés dans cette guerre par solidarité transatlantique et pour empêcher la réorganisation de structures terroristes. Mais durant toutes ces années, nos pays ont aussi beaucoup fait pour l’Afghanistan : afin de gagner cœurs et esprits, nos forces ont construit des routes, des ponts, des puits, des écoles, des hôpitaux.

Nous avons dépensé beaucoup d’argent pour le peuple afghan. Nous avons aussi beaucoup lutté pour lui. Dans la formation des forces afghanes et dans la protection des populations, nos hommes ont versé sueur et sang. Des milliers de soldats ont été tués au combat. 2.357 pour les Américains, 453 pour les Britanniques, 90 pour les Français. De nombreux autres Européens sont morts également. N’oublions pas les dizaines de milliers de blessés au sein de nos armées : 20.000 Américains, 7.000 Britanniques et 725 Français.

Il serait donc profondément illégitime que l’Europe soit condamnée à payer « les pots cassés migratoires » du retour des talibans. Si des populations afghanes doivent fuir leur pays car elles refusent de se battre à la place de nos soldats tués sur le front, alors elles pourront trouver refuge dans les pays voisins de l’Afghanistan, dont les similarités ethniques, religieuses et culturelles faciliteront leur accueil.

L’immigration afghane vers l’Europe, clandestine pour l’essentiel, n’a jamais cessé depuis l’invasion soviétique de 1980 et les guerres qui ont suivi. En France, nombre d’Afghans errent aujourd’hui entre la jungle de Calais et la place Stalingrad. Sans la moindre volonté d’assimilation.

L’Europe en paye déjà le prix fort. Que ce soit en Suède, où un Afghan a attaqué sept personnes à coups de couteau car il avait entendu que « Allah n’existe pas ». Que ce soit en Autriche, où quatre Afghans ont drogué, violé et tué Léonie, une fille de 13 ans. Que ce soit en Allemagne, où un Afghan de 20 ans a attaqué quatre clients d’un restaurant au couteau. Ou encore en France, à Saint-Brieuc, où Mohammed Rahman Arsala, un Afghan de 26 ans, a violé un garçon de 12 ans. Son avocat a plaidé la prise en compte du « gradient culturel », affirmant que faire de jeunes enfants des esclaves sexuels était une coutume afghane.

Nous ne voulons pas devenir les prochaines victimes de psychopathes qui attaquent à coups de couteau parce qu’ils ont entendu des voix. Nous ne voulons pas que nos enfants deviennent des esclaves sexuels en raison du « gradient culturel ». Nous ne voulons pas voir dans nos rues des hommes en tunique afghane et des femmes en burqa. Nous ne voulons pas supporter le très lourd coût économique et social de l’accueil de ces populations. Nous ne voulons pas devenir l’Afghanistan car nous voulons rester l’Europe.

Si le droit d’asile ne peut concerner des peuples entiers, il peut certes être accordé à des personnes. L’accueil provisoire de personnes à qui nous devons réellement quelque chose, le temps d’un retour à la sécurité dans leur pays, peut donc être envisageable. Ainsi, les traducteurs afghans qui ont aidé nos soldats à mener leurs missions et sont menacés par un retour des talibans pourraient bénéficier de notre asile.

Le droit d’asile ne devra, en revanche, en aucun cas être dévoyé pour justifier une nouvelle invasion migratoire en provenance d’Afghanistan. Ce que nous avons donné à ce pays, nous l’avons donné sans contrepartie. Et nous l’avons finalement donné en vain. Aux Afghans, désormais, de prendre en main leur pays et d’enfin y construire la paix.

 

 

Virginie Joron, député français au Parlement européen membre de la délégation pour les relations avec l’Afghanistan.

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Virginie Joron
Virginie Joron est député français au Parlement européen, membre de la délégation pour les relations avec l’Afghanistan

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