À l’école, les maths enfin remises à l’honneur !

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Cet article a été publié le 14/11/2022.

Cette année, les mathématiques ont enfin retrouvé une place de choix dans l'emploi du temps de nos petites têtes blondes. En sera-t-il de même à la rentrée prochaine ?

Cela faisait quatre ans que les maths, sans doute considérées par l’ex-ministre de l’Éducation nationale comme une matière sans grand intérêt, avaient disparu du tronc commun de classe de première. Ce sont donc quatre générations de lycéens qui ont validé leur baccalauréat sans maîtriser un enseignement des plus élémentaires, bien sûr remplacé par des objets d’étude de premier ordre, comme en témoigne ce modeste florilège glané sur le site de l’Éducation nationale : « le complotisme et le révisionnisme, les "fake news" », une « réflexion nouvelle sur la cause animale » ou encore le « renouveau du féminisme ». En résumé, exactement ce dont a besoin l’esprit d’un ado de 16 ans, pas encore formé à ordonner sa réflexion, mais déjà pétri d’idéaux qui ne manqueront pas de donner un sens à sa vie.

Une fois n’est pas coutume, l’une des promesses électorales du candidat Macron devrait donc enfin être mise en œuvre, et cette fois pas pour promouvoir l’école obligatoire dès 3 ans ou les dizaines d’heure d’éducation sexuelle au primaire. Non, il s’agit cette fois d’une réforme qui devrait contribuer au renouveau du niveau scolaire français : le retour des maths obligatoires au lycée, quelle que soit la filière suivie par l’élève. L’AFP rapporte que les lycéens « auront donc une heure et demie de cours en plus par semaine » et que le ministère compte même « associer, à cette heure et demie supplémentaire en première, un module de réconciliation, en seconde, d’une heure à une heure et demie par semaine, pour ceux qui sont en grande difficulté ». L’idée est bonne – dans un autre contexte, on aurait pu penser qu’elle coulait de source -, elle apparaît surtout comme une nécessité.

Le classement PISA (Programme for International Student Assessment/Programme international pour le suivi des acquis des élèves), mené par l’OCDE depuis le début des années 2000, fait en effet état d’une dégringolade tangible du niveau de mathématiques des élèves français, entre 2000 et 2018. Alors que la France se hissait au 11e rang pour les maths en 2000, la voilà reléguée au 25e rang pour l’année 2018, date à laquelle remonte le dernier classement PISA. On ne peut que se réjouir que ce classement n’ait pas été fait depuis, la circulaire Blanquer et son lot de réformes ayant été mis en œuvre en 2019. Une humiliation en moins, c’est toujours bon à prendre.

Ajoutez à cela l’étonnement des Ukrainiens qui ont, par milliers, bénéficié de l’enseignement français depuis le début de la guerre, ébahis devant le faible niveau de mathématiques de leurs nouveaux camarades. « Ici, les maths, c’est beaucoup plus facile qu’en Ukraine », explique ainsi une élève à Ouest-France. De leur côté, les professeurs français ne cachent pas non plus leur stupéfaction devant le niveau des Ukrainiens : « Il y a une maîtrise opératoire indiscutable, des automatismes que n'ont pas les élèves français, rapporte un professeur toulousain à BFM TV. Quand on leur demande de calculer, de manipuler des nombres, ils ont beaucoup moins de lacunes. Si l'on veut faire une comparaison, ce sont les mêmes réflexes qu'un pianiste qui fait ses gammes. » Des automatismes qui ne feraient sans doute pas de mal aux petits Français, perdus dans les méandres de réflexions hasardeuses sur les inégalités sociales et tutti quanti.

Se pourrait-il que la France soit lassée de son statut de mauvais élève à l’étranger ? Cette décision du ministère apparaît en tout cas comme un bon signal. Reste, désormais, à recruter les heureux professeurs, ce qui ne sera pas forcément chose aisée, si l’on en croit les derniers retours d’expérience.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 28/08/2023 à 11:17.
Marie-Camille Le Conte
Marie-Camille Le Conte
Journaliste à BV

Vos commentaires

29 commentaires

  1. Les calculettes devraient être interdites en primaire. Les enfants apprennent à faire les 4 opérations, mais ne les mettent jamais en pratique. Comment voulez-vous qu’ils ne les oublient pas ?

  2. Quand j’ai commencé à travailler (dans les années 60, donc), la majorité de mes collègues, pas seulement comptables, mais rédacteurs, dessinateurs d’étude, planificateurs, coursiers, savaient calculer de tête, évaluer des coûts, comparer des volumes et des valeurs, cela faisait partie de l’éducation acquise.
    Non seulement l’informatique n’était pas encore entré dans cet établissement, et son apparition a été sous forme de service consacré, avec son personnel attitré, et la calculette n’existait pas!

  3. Retour des maths au lycée…
    Mais sûrement avec une calculette électronique à la main, le portable étant normalement interdit dans les salles de classe..
    Ça laisse rêveur !

  4. Mettre la pression sur les maths sans un accompagnement sérieux du français, lecture et compréhension des textes, sera peine perdue. En maths, la première démarche essentielle est de comprendre l’énoncé, de le disséquer. Celui qui en est incapable de peut pas résoudre les questions posées.

    • Bravo. Voilà une remarque du plus haut niveau de bon sens. Vous devez avoir au moins 75 ans pour raisonner aussi sainement. J’approuve.

    • « De quoi s’agit-il? » Fameuse citation attribuée à tord au Maréchal Foch mais émise en fait par Verdy du Vernois, général prussien de 1870.

  5. OK , mais les Maths sont de valeur universelle et sont privilégiées par l’Etat . En revanche les valeurs spécifiques que sont la langue française et l’Histoire continuent de péricliter . Ce schéma convient très bien au macronisme . . .

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