Requiem pour Marioupol
L'Histoire, diabolique, ricane. Les mères sanglotent.
Marioupol signifie, en grec, la ville de Marie (bienheureuse mère du Christ). De 1948 à 1989, elle fut renommée Jdanov, un comparse de Staline, impitoyable censeur bolchevik des arts et des lettres soviétiques, exerçant le contrôle politique sur les livres, les films, la musique et les tableaux au profit de l'« art socialiste » (sic !). Et multi-assassin : un Néron communiste.
Marioupol, une ville de près de 500.000 habitants, fut la capitale de l'ancienne région de Méotide. Avant les déportations de populations et les colonisations forcées du communisme (la religion de Roussel) et malgré la russification forcée par les tsars, la ville comptait, en 1860 : 68 % d'Ukrainiens et seulement 16 % de Russes, le plus souvent implantés par le tsarisme, 5 % de juifs, 4 % d'Allemands immigrés et à peine 2,5 % de Grecs, pourtant à l'origine de la ville.
La ville change plusieurs fois de maîtres au cours de son histoire : Tatars, Cosaques, Ottomans (au XVIe siècle), puis un Hetmanat cosaque jusqu'au XVIIIe siècle avant d'être rattaché à l'Empire russe, puis à l'URSS, au sein de l'Ukraine.
La Méotide fut ravagée durant huit ans par la guerre civile russe (1917-1925), les millions de morts du génocide communiste du Holodomor, la Shoah, les déportations... Marioupol fut occupée par les Allemands de fin 1941 à fin 1943 : ils fusillent près de 10.000 habitants, envoient environ 45.000 jeunes gens et jeunes filles comme travailleurs forcés en Allemagne, enferment en camps de concentration 36.000 personnes qui ne survivront pas. Rappel : 1939 Staline et les parti communistes (dont celui de Roussel) étaient devenus alliés du nazisme.
Durant les événements de Maïdan (avril 2014), des bâtiments officiels sont pris par un petit nombre d'insurgés russes russophones et les agents russes. Plus de trois cents personnes sont arrêtées. La ville reste aux mains des troupes et milices ukrainiennes. Des heurts et des tirs reprennent en janvier 2015 : des rebelles soutenus par la Russie voisine lancent une offensive sur la ville. Il y aura trente victimes civiles. En février 2022 commence la grande invasion russe. À l'heure où nous écrivons, la ville a été rasée à 85 % par l'armée russe mais tient encore. Deux ou trois mille civils au moins ont été tués et des dizaine de milliers d'autres ont dû fuir à la hâte, laissant tout derrière eux. Le 16 mars, le théâtre régional où s'étaient réfugiés des centaines de civils femmes et enfants est bombardé. Le nombre de victimes n'est pas connu. L'armée russe encercle toujours Marioupol, bloquant les convois humanitaires.
À Moscou, le simple emploi du mot « guerre en Ukraine » est punissable de 15 ans de prison. En France, il y a encore des plumes et des voix pour expliquer que c'est la faute des provocations et stratégies de l'Occident et que Poutine ne fait que se défendre.
4547 vues
Henri Temple
Essayiste, chroniqueur, ex-Professeur de droit économique, expert international
Pour ne rien rater
Les plus lus du jour
L'intervention média
62 commentaires
marrant un article sur Marioupol sans que soit mentionné le bataillon d’Azov qui, on le sait de source sure, ne voulait pas d’évacuation de la ville et ont bombardé les couloirs humanitaires. Ils voulaient des boucliers humains.
vous devriez lire Bonnel entre autres…….
Cette guerre démontre qu’il est toujours très dangereux de remettre en cause des résultats électoraux obtenus démocratiquement par le peuple et les urnes …
Un Président avait été mis en place par le vote , mais voila , « il était prorusse !
Il valait beaucoup mieux un mis en place par la CIA et qui s oit Pro américain…!
Et Zelensky, il est arrivé au pouvoir par un putsch ? Et Poutine élu depuis 20 ans à >75%, ça ne vous parait pas suspect ?
J’ai travaillé à Mariupol et les pourcentages de population, donnés dans cet article, ne sont pas exacts… Quand, contrairement à ce qu’affirme ce soit disant expert, les russes sont beaucoup plus nombreux. N’importe qui, dit! Ecrit n’importe quoi ! C’est honteux
Monsieur vous nous aviez habitués à plus de discernement dans vos jugements. Décevant.
Bizarre ce parti pris anti russe, sur BV, nous nous attendions à plus de mesure !! Une guerre n’ est jamais belle même quand elle est nécessaire !! Cela fait 30 ans que l’ Otan, donsc les USA et autres occidentaux dont la France titillent les russes sur leurs frontières ouest et cela devait donc se terminer ainsi ! Au fait, cela fait 23 ans hier que les mêmes occidentaux bombardaient Belgrade, la capitale de la Serbie et cela est passé comme une lettre à la poste !! La honte pour l’ Occident !
Oui, Monsieur, il y a encore « des plumes et des voix » qui savent lire une carte et voir où se trouvent les bases de l’OTAN.
Je complète mon commentaire précédent
Je viens de visionner à nouveau les images des drones survolant Marioupol, du moins celles disponibles
Je n’ai aucune opinion évidemment sur les intentions des pilotes de ces drones mais force est de constater que les immeubles sont parfois incendiés, parfois endommagés mais presque toujours debout quoique certainement inhabitables
Les mots ont un sens surtout dans ces périodes d’emballement médiatique
Monsieur Temple, tentez de vous libérer de la pensée unique du moment et cherchez les vrais responsables de la crise actuelle. Commencez par admettre que la Russie n’ a pas attaqué mais contre-attaqué pour empêcher le massacre en cours des Russophiles du Dombass.
Il me semble avoir entendu semaine passée que c’étaient les milices ukrainiennes qui empêchaient les sorties du couloir humanitaire mis en place par les Russes.
Ah, ces experts multi-spécialistes vivants enfermés à l’ombre des boiseries des bibliothèques ! Toujours un régal.
Les propos apocalyptiques que vous tenez dans votre avant-dernier paragraphe sont certainement liés à des informations de première main, appuyées sur des témoignages, des photos, des enregistrements. Si ça n’était pas le cas, nous pourrions douter de votre objectivité, voire vous soupçonner de partialité, et même de volonté de participer à la guerre de l’information. Merci M. Temple de nous présenter vos sources.
une photo de Marioupol en ruines circule, mais certains auraient retrouvé l’origine de cette photo dans les archives, elle représenterait la ville de Dresdes en 1944…
tout ça rappelle un peu la photo du petit Ilan…. créer l’émotion pour embrigader les esprits…
Comme déjà écrit, si les accords de Minzc avaient été respectés nous n’est serions pas là
en attendant les populations européennes vont payer cher la contrepartie des « sanctions » instaurées par nos « va-t-en guerre)
2 Suite
« Dès la sortie de la ville, les équipes du Ministère des Situations d’Urgence les réceptionnent, les soignent, et les dirigent ensuite vers des centres où ils sont pris en charge par les services sociaux comme à Donetsk où des écoles et des hôtels ont été réquisitionnés pour les accueillir. »
Certes sur un blog de CIVILS du Donbass, n’est ce pas et non pas un site de pro-OTAN
1 « on constate que la majorité des bombardements de l’artillerie et de l’aviation sont des tirs ciblant des objectifs militaires confirmés , puis les troupes au sol prennent beaucoup de risques pour investir sans appui lourd les bâtiments et limiter leurs attaques sur les groupes ukrainiens affrontés. »Départ important des familles fuyant les combats où leurs habitats détruits ,les équipes du Ministère des Situations d’Urgence les réceptionnent, les soignent, »
Cet article est de la propagande otanienne pure et simple. Le chiffre « rasée à 85% » ne tient pas debout. Comme si les Russes s’amusaient à raser une ville qui est de leur côté pour la délivrer des ukro-nazis qui l’occupent !
80% ferait une grosse différence pour vous ?
En 45 il a fallu sacrifier la Pologne et les polonais à la paix.Ils s’etaient Battus comme des lions dans les rangs alliés (sont l’urss)A moyen terme l’ukraine Le sera aussi. (Abandonnée)Fallait il autant de morts et de souffrance pour en arriver là ? Le fait de reconnaître que Poutine réagit au mépris ne l’excuse en rien. Dans une négociation il faut aussi se mettre à la place de l’autre en essayant de ne pas le considérer comme un idiot