Rencontre Macron-Orbán : l’eau et le feu ?

MACRON ORBAN

La dernière fois qu'Emmanuel Macron et Viktor Orbán se sont vus en tête-à-tête, c’était en décembre 2021. L’eau a coulé sous les ponts depuis. Il y a eu le conflit russo-ukrainien, évidemment. Mais aussi une autre guerre, larvée celle-là, menée par la Commission européenne contre Budapest, sur fond d’accueil de migrants et de respect des « minorités ».

D’où le peu d’entrain de cette instance supranationale à débloquer les douze milliards d’euros d’aides, de longue date promis à la Hongrie. Bref, l’ambiance du dîner censé se tenir ce lundi 13 mars à l’Élysée s’annonce plus que tendue.

Ces deux-là ont néanmoins le mérite de n’avoir jamais tout à fait rompu le contact. À croire qu’il peut y avoir du « en même temps » chez chacun d’eux. Si Emmanuel Macron a clairement jeté la France dans le camp antirusse, il maintient des liens discrets avec Vladimir Poutine et affirme qu’il faudra, tôt ou tard, négocier avec cette Russie qu’il convient de ne pas « humilier ». De son côté, Viktor Orbán, soutien de l’hôte du Kremlin, refuse d’envoyer des armes à Kiev tout en condamnant les sanctions internationales visant Moscou. Des sanctions qu’il a pourtant votées aux côtés de ses partenaires européens…

Il y a peut-être encore un autre point commun entre ces deux personnages. Emmanuel Macron demeure un libéral atlantiste, confondant Europe et Occident, même si la tripe française peut, de temps à autre, se réveiller en lui. Viktor Orbán, pur produit des écoles Open Society, fer de lance du milliardaire George Soros, est depuis devenu un repenti. Ayant été longtemps biberonné au soft power états-unien, il le connaît mieux que personne : les putains qui ont tourné casaque peuvent faire d’excellentes bonnes sœurs...

Voilà qui explique mieux le viatique du Premier ministre hongrois qui, ayant échappé à la tutelle soviétique, n’a pas envie que la terre de ses ancêtres ne tombe sous une autre chape de plomb, tout aussi pesante : celle du néo-libéralisme mondialisé et des oukases bruxellois. Bref, c’est désormais aux seuls intérêts des Hongrois que Viktor Orbán entend consacrer son énergie.

D’où sa méfiance vis-à-vis de toutes les mesures susceptibles d'entraver la souveraineté de son pays. D’où, aussi, la fermeture de ses frontières face à la déferlante migratoire. Sans négliger celle – plus problématique encore, sachant qu’on ne saurait ériger de murs contre la bêtise – d’une autre déferlante venue des autorités européennes. Ainsi, TF1info explique que « dans un rapport publié la semaine passée, le Conseil de l’Europe s’est dit "préoccupé" face aux propos haineux et à la "xénophobie de plus en plus présente dans le discours politique" dans le pays, visant les demandeurs d’asile, les Roms, les musulmans et les minorités sexuelles. »

De ces admonestations issues du « cercle de la raison », comme disent les média dominants, Viktor Orbán n’a visiblement que faire. Car lui, au contraire de son homologue français, gouverne pour satisfaire la majorité qui l’a élu et non pour complaire aux jérémiades de telle ou telle huile bruxelloise. Ce qui explique qu’il puisse porter plus d’attention au relèvement de la natalité hongroise qu'à la bonne tenue de ces Gay Pride pourtant accueillies chaque année dans la joie et la bonne humeur à Budapest. À croire que trop ne soit jamais assez, face à la tyrannie des minorités.

De même, l’Europe et la France, par voie de fait, stigmatisent la supposée « corruption » hongroise. Venant d’un cénacle connaissant quelques problèmes juridiques concernant ses liens plus que serrés avec le Qatar. Venant aussi d’un pays où on ne sait plus trop bien qui, de l’Élysée ou de McKinsey, se trouve aux commandes, c’est un peu fort de café.

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Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

48 commentaires

  1. Oui j’ai bien aimé la dernière phrase en particulier : » Venant aussi d’un pays où on ne sait plus trop bien qui, de l’Élysée ou de McKinsey, se trouve aux commandes, c’est un peu fort de café. »
    C’était donc la rencontre entre le Wokiste locataire de l’Elysée qui fait pire que pendre aux citoyens, avec le Chrétien de la Hongrie qui a comme priorité de s’occuper d’abord de son pays, sans le détruire…
    Nous sommes bien en Guerre de Religion.
    Espérons qu’Orban ne soit pas tombé dans le piège…

  2. Un président qui applique ce pour quoi il a été élu n’est ce pas ce dont nous rêvons . Pas soumis à l’UE ni à toutes ces minorités destructrices voilà un homme qui mérite le respect .

  3. La comparaison ente Orban et Macron est osée et meme en cherchant je ne vois pas leurs points communs . L’un protège son pays de la mondialisation, de la déchristianisation, s’oppose aux decisions stupides de la Commission Européenne, combat la religion woke délétère pour l’Occident, aime son pays, ses traditions, son histoire . L’autre ? tout le contraire

  4. Le problème chez nous c’est que « la majorité qui l’a élu », le nôtre, est surtout faite d’un rejet du candidat qu’on lui choisit, au besoin! Lui eût- on mis N D-A comme il était possible si EZ et MLP étaient intelligents de s’effacer…..et on aurait vu autre chose peut-être!

  5. Comparer les deux? On a quand même d’un côté un « Mozart de la finance » qui rachète aux américains la moitié d’Alstom 2 fois le prix qu’il leur a vendu le total…

  6. Nous sommes passés progressivement de la bouée au boulet depuis le Marché commun jusqu’à l’Europe d’aujourd’hui. Cette Europe n’est qu’une usine à gaz dont il faudrait s’extraire, puisqu’elle n’est plus qu’un cartel de grands commerçants et de financiers, tout le reste (harmonisation sociétale, puissance militaire, poids politique à l’international) étant passé à la trappe pour nous transformer en puissance de second ordre, et bientôt de troisième puis de quatrième quand l’Inde puis l’Afrique auront pris vraiment leur envol.

  7. En ce qui concerne les relations du gouvernement avec Mac kinsey, il suffit de lire quotidiennement le Journal Officiel !

  8. Vous avez osé comparer Monsieur V. ORBAN et MACRON ! Le premier, fervent patriote respectueux du bien être de ses concitoyens, oeuvre au développement de sa Nation ainsi qu’à l’avenir social de son Peuple, le second, espèce d’épouvantail par ailleurs poltron, met tout en oeuvre depuis 2017 (et avant en sous-marin) pour détruire tout ce qui a fait la FRANCE. Fleurons industriels bradés, paupérisation du Peuple, déconstruction des liens sociaux, mise en place à marché forcée du ‘wookisme » destructeur de morale, importation de tous les scélérats planétaires, liste non exhaustive…
    J’ai mal à ma FRANCE à laquelle j’ai donné des années de ma jeunesse lorsqu’elle rayonnait encore de part le monde .
    Jamais je ne pourrai pardonner à cet immature sa trahison et le dédain qu’il porte au peuple Français. Le comble de sa forfaiture est la destruction à petits feux de notre « hôpital public ».
    Puisse-t-il s’inspirer de la politique à longue échéance que mène V. ORBAN.
    Pour l’heure, nous allons de catastrophe en catastrophe avec Macron.

  9. Mac rond pur produit de la finance à la tête de la France, et il faudrait être surpris des résultats à tout les niveaux. Mais voyons il continue non pas son œuvre de destruction et de réforme du pays, mais obéit aux ordres de la doxa bruxelloise, ce qui pour l’instant n’est pas le cas à 100% d’Orban.

  10. Je pense que la Majorité des Français aimeraient avoir un Président patriote ( un vrai qui aime la France ) et non un caniche des USA !!!

  11. Je suppose qu’Orban a tenu à visiter la capitale encombrée d’ordures non ramassées et de rats. Macron doit garder sa position mesurée, face à la Russie, mais il ferait bien de s’inspirer du bon sens et du patriotisme d’Orban, face à l’Europe. Les chars Russes à Budapest, les Hongrois connaissent et il ne risquent pas d’en encourager le retour. J’avais 20 ans lorsque cela s’est produit et j’en garde un souvenir durable, ravivé par l’arrêt brutal du Printemps de Prague et Solidarnosz de Lech Walesa (et aussi l’attentat contre saint Jean Paul II). Nous ne devons pas avoir la mémoire courte.

    • oui merci à vous de rappeler certains souvenirs douloureux ! mes grands parents hongrois ont dû quitter la Hongrie en 1956!

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