Rattrapé pour son inhumanité, McDo contraint de s’excuser

Le célèbre slogan de la chaîne de restauration « Venez comme vous êtes parce que, finalement, chez nous, vous êtes chez vous » vient de prendre du plomb dans l’aile, et pour cause... Prônant déjà un multiculturalisme de façade à la sauce politiquement correcte du vivre ensemble, puisqu'elle inonde finalement le monde de sa propre culture, uniformisant les goûts, les odeurs et les saveurs dans tous ses restaurants, l'enseigne vient de prouver que, pour entrer, il ne suffit pas de venir comme on est, même si on est enceinte, handicapé ou accompagné d’un enfant de quatre ans, même si on a fui les bombardements, après un long périple de 21 heures : sans passe sanitaire, on ne rentre pas. Et qu’importe si cette mesure inique doit être levée quelques heures après : dura lex sed lex.

Dimanche 13 mars, une famille ukrainienne s’est donc vu refuser l’entrée du McDonald’s d’Aix-en-Provence et même inviter à repasser car « à partir de demain, c’est bon » ! L’habitant des Bouches-du-Rhône qui devait accueillir cette famille explique dans ActuMarseille : « Je savais qu’ils n’avaient pas de passe sanitaire, donc j’ai demandé s’ils pouvaient tout de même entrer. La femme est enceinte de 8 mois et voulait aller aux toilettes. Et la famille voulait également manger un bout après ce long voyage. » Mais il se heurte à un refus et se désole : « Ils viennent de quitter leur pays en guerre. Ils sont partis simplement avec trois pauvres sacs. Ils viennent de faire un long périple. Comment peut-on leur refuser l’entrée faute de passe sanitaire ? En sachant qu’il ne sera plus obligatoire dans les heures qui suivent ? »

Inhumanité ? Bêtise ? Cela se passe comme ça chez @MacDonaldsFrance à #Aixenprovence #SolidariteUkraine #ukraine #PassSanitaire pic.twitter.com/bfFoCTXWUs

— MarsUkraine (@MarsUkraine) March 13, 2022

Alors, bien sûr, l’affaire relayée sur les réseaux a ému et indigné l’opinion, poussant l’enseigne à présenter finalement ses excuses et offrir à cette famille un repas « lors de leur prochaine visite », argumentant que « comme tous les restaurants, nous sommes contraints de veiller au strict respect du protocole sanitaire qui imposait jusqu’à lundi la présentation du passe vaccinal pour la restauration en salle ». Le bad buzz est clôturé, la situation est gérée, mais en dit long sur ce qu'est devenue notre société déshumanisée, inapte à penser.

Pourtant, les réfugiés ukrainiens peuvent, à l’inverse des autres voyageurs, circuler à bord des trains longue distance gratuitement et sans passe sanitaire depuis le 28 février. Gageons que le restaurant n’aurait peut-être pas été sanctionné pour cet élan de solidarité. Il convient, au passage, de noter l'indignation à deux vitesses de certains de nos concitoyens outrés que l'accès soit refusé à des réfugiés mais pas à des personnes non vaccinées. Ce quinquennat et sa gestion arbitraire de la crise auront bien divisé la population, donnant aux uns un pouvoir de contrôle et d’humiliation sur les autres, qu’ils auront effectué avec un zèle sans faille, leur ôtant tout bon sens et toute réflexion sur l’ineptie de chaque situation.

Imprimer, enregistrer ou envoyer cet article