Rapport Sauvé sur l’Église : ces questions qui demeurent

©Urgences patrimoine
©Urgences patrimoine

Depuis la remise du Rapport Sauvé, le 5 octobre dernier, une petite musique se fait entendre. Cette douce musique sert de support à une invite tout aussi doucereuse adressée à tous les fidèles laïcs. Le message est clair : les fidèles doivent se montrer solidaires de leurs pasteurs et prendre sur eux une part du fardeau des crimes que ces derniers ont commis. Il est à parier qu’au fil des mois à venir, cette petite berceuse prendra des accents plus toniques, plus incisifs. Qui n’aura fait montre d’une réelle empathie risque fort d’être montré du doigt.

Rappelons que l’épiscopat français a fait le choix d’une commission d’experts extérieure à l’Église, partant sans doute du présupposé que cette dernière présenterait une caution de neutralité. Dans un souci de ne point déplaire aux pouvoirs civils en place, les frères évêques se sont engagés et ont engagé l’ensemble des fidèles chrétiens dans une voie très périlleuse. Au déshonneur et à l’ignominie vient s’ajouter une réparation financière dont nul n’est en mesure d’évaluer ni la durée ni l’ampleur !

C’est précisément sur ce point qu’il serait judicieux de rappeler – n’en déplaise à certains – que la sainte Église ne fonctionne pas sur un modèle démocratique. Les pasteurs ont la charge de guider et d’enseigner le peuple des fidèles (Christifideles laici) et, partant, ne se trouvent pas exactement sur le même plan que ceux qui leur sont confiés. Si le collège épiscopal avait eu le sens de ses responsabilités, il aurait démissionné, à l’instar de celui du Chili qui, en pareil cas, n’a pas hésité à le faire. Un tel acte aurait été le signe fort d’une repentance réelle et pas seulement verbale. Il aurait signifié à tous que l’Institution tenait à ne pas associer les fidèles à ses propres fautes, en l’occurrence criminelles. Non content de ne pas assumer ses responsabilités, le collège épiscopal se soustrait à un devoir de justice auquel il est tenu devant Dieu et devant les hommes.

Corruptio optimi pessima : la corruption du meilleur est la pire.

Il est cruel de constater que les catholiques n'ont pas de bons pasteurs. Ils n'ont (peut-être) que les pasteurs qu'ils méritent. Il y a des exceptions, me direz-vous ! Oui, il faut rendre justice à une poignée d’évêques français qui s’efforcent de tenir le cap contre vents et marées, autant en matière doctrinale qu’en ce qui regarde la liturgie et le sacré, du reste tellement dévalués que beaucoup prennent la messe pour une kermesse (comme le dit si justement Son Éminence le cardinal Robert Sarah).

Comme cela vient d’être fait pour les crimes pédophiles, un rapport pourrait être établi sur les causes réelles de la chute des vocations. Pourquoi pas un livre blanc - le terme est à la mode - sur l’état moribond de l’enseignement catholique (les « parcours catéchétiques », l’école pseudo-catholique...) ou, plus largement, une enquête d’opinion sur la désaffection de la pratique religieuse. Par quelque biais que l’on abordera ces problèmes, on ne pourra faire l'économie d’une question centrale : pourquoi l’Église n’attire-t-elle plus ?

Chaque catholique doit se poser cette question.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L'intervention média

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois