Quand la Cour des comptes veut la peau de nos paysans…

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Cet article vous avait peut-être échappé. Nous vous proposons de le lire ou de le relire.
Cet article a été publié le 23/05/2023.

Un jour – dans un an, dans cent ans, dans mille ans ? –, il faudra bien que les historiens nous expliquent la raison de cette haine éprouvée par nos élites vis-à-vis de ceux dont le seul crime semble être de nous nourrir : les paysans.

Ainsi, la Cour des comptes, à laquelle on ne demandait pourtant rien,  de publier un rapport fracassant quant à ces derniers. Jugeant l’activité de nos éleveurs « fragile », malgré un « soutien public très élevé » et un « bilan climatique défavorable », les « sages » de la rue Cambon préconisent, d’urgence, de « définir et rendre publique une stratégie de réduction du cheptel bovin ». C’est-à-dire que nos paysans, dont le taux de suicide est l’un des plus élevés de France, sont sommés de se mettre au chômage.

Leur crime ? Les vaches qui rotent et pètent, vices dont ces experts sont évidemment exempts ; la nature les ayant sûrement fabriqués autrement.

Leur justification ? « Le respect des engagements de la France en matière de réduction des émissions de méthane », souscrits dans l’accord international Global Methane Pledge. Bref, on ignorait que la Cour des comptes, lointaine descendante de la Chambre des comptes, fondée en 1319, était devenue une ONG aussi nuisible que les autres.

À l’appui de ses préconisations des plus comminatoires, la Cour des comptes affirme : « La logique d’attribution des aides devrait évoluer en croisant les axes de la performance économique et de la performance socio-environnementale. […] Il s’agit de tendre vers un modèle d’exploitations à la fois économiquement performantes et produisant des externalités positives pour l’environnement ou l’économie des territoires ruraux. » Dire qu’il fut un temps, désormais fort lointain, où tout cela était rédigé en français. En attendant, que celui de nos lecteurs ayant compris ce galimatias se signale...

Plus sérieusement, en plus d’étrangler nos chers éleveurs, grâce auxquels ces belles vaches, celles qui ornent nos paysages, nous fournissent lait et viande en nos assiettes, la Cour des comptes se mêle désormais du contenu de ces dernières : « Cette réduction peut être aisément conciliée avec les besoins en nutrition des Français, un tiers d’entre eux consommant davantage que le plafond de 500 grammes de viande rouge préconisé par le plan national nutrition santé. »

Il y avait déjà Sandrine Rousseau, pour laquelle le barbecue du week-end était parangon de beaufitude sexiste et de péril pour la planète. Et voilà que la Cour des comptes, instance pourtant jadis peu connue pour son activisme forcené, se mêle de la partie.

Simple petite question, à propos de ces vaches, dont Alain Finkielkraut fit le pommeau de son épée d’académicien. Des spécialistes nous disent que leurs gaz naturellement expulsés sont largement compensés par les prairies et les haies entretenues par leurs éleveurs : « L’agriculture, et l’élevage en particulier, occupent une place particulière dans le changement climatique, à la fois acteurs et victimes. Ils se distinguent également des autres secteurs d’activité par leur capacité intrinsèque à compenser naturellement une partie de leurs émissions, via le stockage de carbone assuré notamment par les prairies et les haies qu’ils entretiennent. »

Après, si l’on en suit les apprentis sorciers de la rue Cambon, nos paysans n’auront plus qu’à disparaître. Et pour que les Français puissent continuer à manger de la viande, il faudra bientôt l’importer des antipodes. Mais il est vrai que les supertankers sillonnant nos océans, histoire d’importer des marchandises là-bas fabriquées par des esclaves pour les revendre ici à des chômeurs, ne sont pour rien dans la pollution globale d’une planète de plus en plus globalisée. Décidément, on apprend tout dans les grandes écoles, hormis le bon sens.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 28/08/2023 à 11:22.

Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

100 commentaires

  1. Et toutes ces hautes instances de l’Etat sont dirigées par des bobos gauchistes , Moscovici pour cette Cour, Fabius pour le Conseil Constitutionnel, ah elle est belle cette gauche qui a déconstruit notre pays , depuis plus de trente ans. A chaque jour une nouvelle découverte de leurs décisions calamiteuses . Voilà qu’ils ont été maitres (je parle des gauchistes) dans l’art de la déconstruction de notre tissu industriel, de nos valeurs sociétales , maintenant ils s’attaquent aux monde paysan , le président Macron qui a fait des annonces fracassantes à ce sujet devrait recadrer tout ce beau monde , à moins qu’il souscrive en « off » à ces propositions, (rien d’étonnant pour le monsieur du en même temps).

    • Monsieur le savoyard, La « mer est au bord » du débordement car tant que des gens suggèrent que  » le président macron qui a fait des annonces fracassantes à ce sujet devrait recadrer tout ce beau monde », cet auto proclamé « premier de cordée » continuera à étrangler tout ce qui fait la FRANCE ! … Il se croit « tout puissant » et ça continuera tant qu’un désastre ne sera pas arrivé …
      Combien faudra t-il de morts pour que le peuple français soit enfin dans la réalité de cette violence partout ? Les « quartiers », les « écoles », les « églises », la « rue » et maintenant « l’hôpital » ! … TOUT y passe ! … Combien de « marches blanches », d’affiches « je suis … » et tout le reste ! … Les coucous politicards planqués dans les instances du genre « cour des comptes » nous coûtent un pognon de dingue … Combien de fois ces « petits hommes gris » ont vu une vache dans un pré ? Ah si! , Ils en ont vu au Salon de l’Agriculture Porte de Versailles ! ….
      La question qui doit être posée: comment peut-on en FRANCE avoir ce genre de personnages en fonction ? …

  2. Il vaudra mieux acheter de la viande à d’autres pays et tuer nos paysans cette cour des compte
    marche sur la tête .

  3. « Les externalités positives »… j’en rêvais ! C’est l’élevage intensif qu’il faut supprimer, c’est-à-dire l’enfermement à vie des animaux en bâtiments dépourvus de lumière naturelle, avec la station debout comme seule possibilité. L’élevage extensif — donc en extérieur aussi longtemps que les températures le permettent — ne pollue pas, puisque, comme vous l’expliquez, il contribue au maintien des écosystèmes grâce aux haies et prairies naturelles. De nombreuses associations de protection animale le réclament d’ailleurs depuis de longues années, au nom du bien-être animal, de l’équilibre écologique et de la santé des consommateurs. Il faut garder nos paysans et les aider à sortir de l’intensif.

  4. Le méthane est réputé bien plus responsable que le dioxyde de carbone de l’effet de serre. La pratique agricole, surtout extensive est source de pollution. On invite ceux qui en doutent encore à faire un tour dans la campagne pour compter les oiseaux et les insectes. Ils pourront apprécier la disparition des dits ‘ nuisibles « , moustiques, guêpes et pesteront contre le laxisme de la justice qui protège les coqs à Oléron. Dans un monde limité on ne pourra pas satisfaire tous les acquéreurs de maison rurale; on ne pourra pas étancher tout le monde en période de sécheresse. La vrai cause de toutes ces impossibilités est d’ abord la trolifération de l’ espèce humaine. Le troupeau bovin ne fait que suivre.

    • Venez dans ma région et vous verrez que ce que vous dites est faux, sécheresse y comprise (sauf évidement que comme nous le disent certains, c’est une « sécheresse asymptomatique » ou manque d’eau à cause de culture débile de maïs).
      Nous sommes obligés de mettre des voiles et des filets pour empêcher insectes et oiseaux de manger nos légumes et nos fruits.
      Certes c’est très agréable de les entendre chanter dès le lever du jour, ne s’arrêtant qu’à la tombée de la nuit (suivant les espèces) , concert repris ensuite par les grenouilles.
      Les pique-boeufs sont ravis de séjourner dans les champs de bovins et nous ravis de voir ces magnifiques oiseaux blancs. Il est vrai qu nous sommes toujours dehors et pas devant BFM ou LCI ou autres

      • J’ habite le centre Var et je maintiens mes propos quant à la raréfaction des espèces. Sans parler de la sécheresse. Salutations distinguées.

  5. encore une fois sous un faux prétexte du climat on veut tuer notre agriculture face à l’Allemagne qui n’a que 12 millions de bovins, contre 17 millions chez nous, ce qui les freinent dans leurs « ventes » de viande, l’UE par l’intermédiaire de son ex commissaire Moscovici, veut imposer cette baisse aux français pour que l’Allemagne devienne concurrencielle de la France, mais on ne parle pas des fermes usines allemandes qui polluent beaucoup plus que notre élevage à ciel ouvert en plein air. Faire des ronds de jambes aux agriculteurs et éleveurs au salon de l’agriculture dans un but électoral et ensuite venir expliquer qu’ils sont la cause de tous nos maux climatiques, il faut oser, mais on le sait les C.. a ose tout c’est à ça qu’on les reconnait.

  6. On attend que cette Cour des comptes nous ordonne la marque du fromage à consommer…, avec ou sans papy et/ou mamie…
    La France, ce pays qui va à vau l’eau…

  7. Voilà qu’au club des comiques hyper-écolos, représentés par Sandrine Rousseau, viennent s’ajouter les membres de la cour des « contes » (à dormir debout), une quarantaine de personnages en majorité magistrats, Pierre Moscovici en est le Premier président. Hélas pas un scientifique dans leur troupe pour analyser la fréquence, la quantité de gaz qui sortent du cul des vaches ! Sur quel « fondement » se basent-ils ? Il aurait fallu attacher aux derrières des vaches un compteur genre Linky 2, qui mesure scientifiquement et d’une manière précise le débit.
    Donc, leur demande de liquider la moitié de nos vaches françaises bien portantes n’a pas force de loi, c’est du « vent » !
    Il faudrait plutôt supprimer les éoliennes qui ventilent dangereusement les gaz libérés par les vaches, gaz qui peuvent atteindre Paris, la ville où siègent les membres de la cour des règlements de comptes et les bâtiments gouvernementaux indispensables à la bonne gestion du pays.
    Si la situation s’aggravait peut-être faudrait-il (pour sauver le mauvais climat qui s’installe en France), sacrifier les quarante péteurs de la cour des comptes qui ont la même intensité de production gazeuse qu’un troupeau de quinze bovidés.
    Tenons compte aussi que le fait d’enlever le steak de la bouche des Français peut amener à les énerver. Un jour ou l’autre ça va « péter » ! Pour paraphraser une expression comme « l’aile ou la cuisse » on pourra crier le choix à faire : « du rumsteak ou du vent ! »

  8. Pourquoi la Cour des Comptes ne s’occupe pas du carbone produit par les cargos qui amènent le gaz de schiste américain ? Le gazoduc Nordstream lui au moins n’en produisait pas ! Il y en a surement plus que ce que produisent l’ensemble des vaches françaises.

    • Les vaches — et tous les animaux en général — participent à l’équilibre écologique à condition d’être élevées au pré aussi longtemps que les températures le permettent. C’est valable pour tous les animaux d’élevage. La Cour des Comptes est sûrement à cours d’idées pour s’attaquer à un sujet qui ne le regarde pas.

  9. Si la pétomanie est productrice de méthane, les vaches et les moutons n’en sont pas seuls coupables. Tous les humains le sont aussi, même avec un niveau de « performance » variable selon les individus et leurs pratiques alimentaires. Le cassoulet risque bientôt d’être également menacé car il est bien connu que les haricots aident à cette performance. Mais que dire de la surpopulation massive que supporte notre planète en péril ? 8 milliards d’humains, ça fait globalement une considérable production de méthane « pétomanisé » il me semble, même si certains ne mangent pas à leur faim tous les jours. Les écolos dogmatiques feraient donc bien de s’inquiéter de la surpopulation du globe, pas en Europe qui se dépeuple du fait de ses moeurs « sociétales » actuelles, mais dans les continents en surchauffe démographique qui veulent déverser leur trop plein chez nous. Mais ça, c’est un sujet tabou chez les bienpensants.

  10. Ah les vaches de compteurs de cette Cour des miracles ! mais de quoi je me mêle ? et même pas capable de parler français. Dites donc les gugus de la Cour des Comptes ? vous savez ce que vous disent les bovins français ?

  11. Des vaches paissent paisiblement à 4 m de ma maison et j’ai le sentiment bien réel de mieux respirer qu’à Paris. Avec ces brillants sujets, la viande bovine deviendrait donc, comme le tabac, un article de contrebande. Comme au bon temps du marché noir sous l’occupation.

  12. On assiste à une soumission généralisée (avec de la corruption ?) aux influenceurs mondialistes conseillés par des cabinets aussi pervers qu’eux. Enfoncez-vous ça dans le crâne, il n’y a pas de réchauffement climatique naturel (le passé doit être effacé) mais seulement un réchauffement climatique dû aux activités de l’homme (essentiellement blanc puisque les pays non occidentaux ne sont pas emm.. par les nouvelles règles mortifères de ces psychopathes qui veulent réduire la liberté de circuler, de se loger et même de se nourrir* !). Bienvenue dans le nouveau monde !
    *à la place de la viande, vous mangerez des insectes ( c’est bon les insectes).

  13. Laissons faire la Cour des comptes et la France ne sera plus qu’une immense friche sur laquelle pousseront les nombreuses éoliennes tellement utiles.
    La connerie arrivant à ce niveau, ça devient gênant.

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