Quand Bruno Le Maire rêve d’indépendance… et de 2027 !

bruno le maire

La rumeur devient persistante : la brouille s’est installée entre le président de la République et son ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Bruno Le Maire. Le Figaro rapporte l’énervement du chef de l’État; lors d’une réunion budgétaire, taclant son ministre : « Bruno, ça fait quand même sept ans que tu es là ! » (Coïncidence : Macron aussi, sept ans.) Ce jeudi, c’est Le Point qui titre : « Le patron de Bercy agace de plus en plus au sommet de l’État », à telle enseigne qu’Emmanuel Macron « ne le prend plus au téléphone ». C’est dire qu’on a dépassé le stade de la friture sur la ligne.

Maintenu en poste, lors du dernier remaniement, mais voyant Matignon lui passer sous le nez au profit de Gabriel Attal, Bruno Le Maire s’est fait coiffer sur le poteau par son ancien ministre délégué aux Comptes publics, la nouvelle coqueluche de la start-up nation. Il en aurait conçu quelque ressentiment… ressentiment qu’on sentait poindre dans son tweet de félicitations, plus paternaliste que protocolaire, au nouveau Premier ministre : « Félicitations, cher Gabriel Attal ! Je n’ai aucun doute sur l’engagement et la force que tu mettras au service des Françaises et des Français. Je suis heureux pour toi. Respect et amitié. » Le tout illustré d’une photo où il dominait le jeunot d’une tête pour mieux lui parler à l’oreille… Tout est symbole.

Un prétendant à 2017 ?

C’était le 9 janvier dernier. Trois mois plus tard, voilà le ministre de l’Économie et des Finances accusé de « sorties incontrôlées sur des pistes d’économies explosives et non arbitrées ». Auteur – sous la contrainte, laisse-t-il entendre – d’un budget « insincère », Le Maire court les médias pour crier au loup. Dans une tribune aux Échos, il met ainsi en garde : « Augmenter les impôts, ce serait stupide économiquement, contraire à notre intérêt national et injuste socialement dans un pays où 10 % des contribuables payent déjà les trois quarts des impôts sur le revenu. » D’où un recadrage en règle de Gabriel Attal, militant pour la taxation des rentes, quand Le Maire soutient mordicus qu’on n’augmentera pas la ponction fiscale des Français.

Le soudain désir d’indépendance de notre romancier national ne serait, au fond, que le premier volet de sa stratégie pour 2027. Il y pense tous les matins en se rasant et « pilonne les Républicains dans le but de déclencher une motion de censure, ce qui lui permettrait de sortir sans avoir à démissionner et tout en ayant averti en amont sur la situation financière », dit au Point l’un des conseillers de l’Élysée.

Un auteur plus prolifique que nos finances publiques

La déconfiture financière, c’est le projet macronien, pas le sien. Il n’a fait qu’obéir, voilà son credo. Du reste, il était occupé ailleurs : en moins de vingt ans, notre ministre a publié une quinzaine d’ouvrages, dont certains sans doute destinés à nous alerter, comme Jours de pouvoir (Gallimard, 2013), Des hommes d’État (Grasset, 2018) ou encore Ne vous résignez pas (Albin Michel, 2016). De passage dans l'émission de France 5 C à vous, il y a un an, il confiait : « Chacun a ses lignes de fuite, chacun a besoin d’avoir autre chose que sa vie professionnelle. Pour certains, ce sera le jardinage, pour d’autres la cuisine, le sport... Moi, c’est l’écriture. »

Les mauvaises langues feront remarquer qu’écrire un livre prend un peu plus de temps qu’un passage à la salle de boxe comme Sylvester Macron… Et puis « BLM pèse 4,15 millions d’euros de chiffre d’affaires éditeur », nous dit la presse spécialisée. Ça motive. Ça peut même permettre de se faire un petit pécule, histoire d’envisager une campagne présidentielle…

Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

Vos commentaires

62 commentaires

  1. Oui c’est pas moi c’est l’autre ! mon Dieu c’est une cour de récréation! l’écriture c’est son truc alors go ! pire que lui on peut plus trouver à moins que le président prenne les finances ! C’est un gouvernement de looser, pas un pour racheter l’autre ! Pauvre France !

  2. « Traîtrise à l’encontre d’un traître », voilà un joli titre pour son prochain bouquin !
    Quel panier de crabes antropophages !!!

  3. BLM aurait dû démissionner, il en serait sorti grandi ! alors qu’être un toutou le dessert !

  4. Doit-on attendre 2017 pour mettre Bruno Le Maire en prison ? N’a-t-il pas mis la France en faillite frauduleuse ? Sûr. A la fin de ce quinquennat il faudra construire des prisons.

  5. Ce type me dégoute. Après avoir trahi et s’être compromis pendant 7 ans avec ce pouvoir fantoche, sentant que le navire prend l’eau de toute part, le voilà qui le critique sans pour autant démissionner ! Et c’est ce type là qui aurait la prétention de gouverner le France ? Dans la vie, il faut choisir. Soit on écrit des romans salaces, puisque apparemment, on trouve des abrutis pour les lire, soit on fait de la politique avec droiture…

  6. Un ministre ça ferme sa gueule ou ça s’en va (Chevènement ). Si BLM n’était pas d’accord avec le budget et voulait le faire savoir il devait partir. Il montre donc qu’il est intéressé par le poste de ministre avant tout, l intérêt de la France est secondaire.

  7. « Il n’a fait qu’obéir »?.. C’est exactement ce qu’on a reproché aux soldats allemands à Nuremberg. A une petite différence près: les allemands risquaient leur peau s’ils désobéissaient, Le Maire ne risquait que sa place de ministre…

  8. Querelle d’écoliers « c’est pas moi, M’sieur, c’est lui ! …je te casse la gueule à la récré ! »

    • « Malheur à la ville dont le prince est un enfant » L’Ecclésiaste, repris par Montherlant.

  9. Ca y est, Bruno déplaît à Pharaon. Aurait-il choisi de ne plus obéir à cet égocentrique sans limites qui veut continuer à croire que dans la hiérarchie il y a Pharaon, incarnation de Dieu, infaillible et persuadé d’être le seul maître à bord, l’être sans imites qui, après son ancêtre qui refusa de libérer le peuple de Moïse, s’arroge les mêmes pouvoirs, entrainant son peuple, les français dans la spirale infernale des 7 plaies de la France. 1/ La désindustrialisation de la France. 2/ La débâcle financière. 3/ l’invasion islamique et il en reste encore 4 à subir. La prochaine pourrait être la mise au banc des nations méprisantes ou la spirale du déclin à la grec, voire la guerre, peut-être civile. Bref les choix ne manquent pas. Nous ne sommes malheureusement pas sortis du drame qui n’en est qu’à ses débuts. Et pourtant nous ne faisons rien qui puisse stopper cette calamité, Français ! Debout ! Du courage et de l’action.

  10. Là où il faudrait des hommes et des femmes d’État bien construits, très à l’aise dans la réalité, volontaires et armés d’une conscience nationale, nous avons des pleutres, des politiques sans relief, sans instruction, sans culture historique (la Guyane, une île !), hors sol.
    Ces gens issus d’un monde protégé, bourgeois, mondialiste n’ont pas, n’ont jamais été formés pour gérer, et encore moins gouverner. Ils n’ont pas les nerfs (réaction hystérique au salon de l’agriculture ! qu’ils viennent me chercher ! je les emmerde les Français !), ni les convictions, encore moins la morale élémentaire pour s’élever contre ces violences sociétales, qu’ils essaient de nier !
    Chaque Français voit bien que son monde s’écroule ! Celui de ses parents ! Pas besoin de remonter aux grands-parents, aux Poilus, aux grognards. Juste le monde d’avant les années 1970 ! En 50 ans, les politiciens gauchistes et leurs alter égo de la droite molle auront détruit une France qui était respectée partout dans le monde, et sur tous les plans !

  11. En fait, il reconnait d’être complètement irresponsable ! Il préfère obéir bêtement à machiavel, quitte à mener la France à la faillite, plutôt que de travailler pour l’intérêt de la France. Et il espère être élu président en 2027 ? Bravo les politicards irresponsable !

    • Quitte à mener la France à la faillite. Mais où sommes nous aujourd’hui sinon en faillite ? Il faut aux français une forme certaine de réalisme. Il faut arrêter les : On ne sait pas ou on va ! Ou allons nous ? Si ça continue ce sera la catastrophe, etc. Nous nous conduisons comme le passager qui va à la gare de Lyon, achète un billet pour Lyon, monte dans le train,
      et une fois dedans se demande où il va. C’est la perpétuelle remarque : Jusqu’ici, ça va !

    • On se demande vraiment pourquoi ces gens ont tant envie de devenir président de la république.

  12. Macron responsable d’une décision quelconque ? Une énorme erreur d’appréciation car Macron n’agit jamais. Il se laisse porter par l’air du temps. Sauf dans trois domaines qui peuvent se résumer en un seul , satisfaire son narcissisme : l’immigration massive, la déviance morale par l’exploitation du genre, la déconstruction de la France. Pour tout le reste, il laisse-faire, se nourrit avant tout, profite du système. Et nos politiques accompagnent, soutiennent un régime minoritaire . La France est-elle gouvernée dans l’objectif de son redressement ? Ou sommes-nous en présence de ronds de cuir qui se préoccupent avant tout de la satisfaction de leur égo ?

  13. Préoccupé de relocalisations, BLM a finalement choisi de faire en France ce qu’il promettait de faire en Russie : ruiner l’économie. En ces temps de constantes préoccupations environnementales, on lui reconnaîtra , grâce au caractère local de son action, d’avoir particulièrement soigné le bilan carbone de son travail. C’est sans doute parce que la petite caste politico-médiatique évolue dans un monde artificiel sans lien avec la réalité que ces gens ignorent tout de la honte et restent persuadés d’une supériorité que seuls quelques crétins continuent à leur reconnaître.

    • Et que l’économie française est top, surtout avec la planche à billets de la Banque européenne. Tellement top que l’on distribue de l’argent partout, en allocs, en Afrique, à Zelénski…

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