La chose a maintes fois été évoquée ici : à force d’être au bord de la faillite, Paris a entamé le plongeon, au point que des élus demandent la mise sous tutelle de la capitale. Alors, comme toujours, et pour reprendre la réplique fétiche de Georges Marchais, la gauche s'enflamme : « Faut prendre l’argent là où elle est ! »

Les communistes d’aujourd’hui sont plus policés, cultivant un look de cadre bancaire. Ainsi Nicolas Bonnet Oulaldj, membre du Conseil national du PCF qui, en sa qualité de président du groupe communiste au Conseil de Paris, vient de rédiger – avec Paul Simondon, adjoint chargé des finances – un rapport sur les finances locales qui sera remis à Anne Hidalgo en septembre prochain.

Les pistes pour sortir la capitale du gouffre financier ? « Prendre l’argent là où elle est. » Précisément, disent les rapporteurs, « il faut faire payer davantage les touristes et les Parisiens les plus aisés ». L‘objectif, louable, est de « trouver de nouvelles rentrées, sans pour autant grever le pouvoir d’achat des classes moyennes et populaires parisiennes ». Sachant que les classes moyennes ont depuis longtemps déserté la capitale pour les municipalités de la couronne tandis que les classes populaires, elles, sont majoritairement constituées de populations issues de l’immigration, financièrement prises en charge, vivant le plus souvent dans les logements sociaux du nord et de l’est de la capitale, mis à part les très riches (pas toujours de nationalité française, d'ailleurs), restent donc… les touristes.

Plus concrètement, les rapporteurs visent le tourisme, les plates-formes numériques et celles de livraison type Uber Eats qui, nous dit-on, « encombrent la voierie et profitent des services publics sans être mises à contribution ». L’objectif serait alors de les imposer « sur le nombre de colis ou bien sur le nombre de livreurs ». Surtout, dit Nicolas Bonnet Oulaldj, « notre priorité est de discuter avec le gouvernement pour taxer davantage les touristes, les entreprises et les Parisiens les plus aisés ».

En faisant « payer davantage » les touristes, la ville récolterait, selon les calculs de l’élu communiste, 140 millions d’euros supplémentaires. Pour cela, il propose notamment de doubler le taux de la taxe de séjour pour les palaces et les hôtels cinq étoiles. Reste que les touristes, à Paris, sont déjà surtaxés. Cela, qu’ils fréquentent les palaces, les locations Airbnb ou les hôtels Formule 1. Reste, surtout, que ça n’alimente pas les finances de la ville mais celles des pickpockets et autres escrocs qui les détroussent dans les hauts lieux touristiques de la capitale. On n’évoque même plus les grands magasins où des cars entiers de Chinois étaient rançonnés avant que le Covid ne les chasse quasi définitivement de la capitale.

Aujourd’hui, c’est le Champ-de-Mars qui est l’objet de toutes les attentions, la racaille y opérant au grand jour avant que les rats ne viennent finir le boulot à la nuit tombée.

On dira que la chose n’est pas nouvelle. On trouve ainsi une question du sénateur Arnaud Bazin au ministre de l'Intérieur, le 21 juin 2018, « sur les pratiques frauduleuses qui perdurent aux abords de la tour Eiffel, un certain nombre d'individus se livrant sans vergogne au jeu du bonneteau. Outre le fait que ces pratiques sont interdites sur la voie publique, celles-ci donnent une image déplorable de ce site mondialement connu, pour les touristes et notamment dans la perspective des jeux olympiques », écrivait-il.

À en croire la réponse de Gérald Darmanin d'alors : « Sept zones font l'objet d'une sécurisation spécifique dans Paris : la butte Montmartre, les Champs-Élysées, le Trocadéro, la tour Eiffel, le musée du Louvre, le secteur Notre-Dame/Châtelet et Opéra », cela, dans le but d'« assurer aux touristes un espace public vierge de tout trafic ». Mieux : le ministre évoque tout particulièrement « des faits de délinquance […] commis par des ressortissants d'origine roumaine ».

N'est-ce pas « très nauséabond » de sa part ?

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29 juin 2022 à 16:23

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22 commentaires

  1. Hidalgo met Paris en faillite ! 8 Mds de dettes… 4.000 € par parisien à ajouter aux 45.000 dus à l’Etat…
    Cela fait cher, vu la dégradation de la Capitale dans tous les domaines !

  2. Les cocos sont toujours en avance d’une connerie. Je n’ai pas connu ces heures de gloires où en 1936 ils interdisaient les moissons après le 15 mai…. bon ils ont vite retiré cette loi mais pas par intelligence, juste parce que les paysans leur ont dit qu’il faudrait importer plus de blé Russe. D’un autre côté s’ils taxent les touristes, il faut compter en touristes les clandestins, leurs amis, il y en a davantage vu la poubelle parisienne.

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