Hongrie : le pays où les juifs se sentent en sécurité

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De toutes les calomnies déversées sur le gouvernement Orbán (et elles sont nombreuses), la plus grotesque et malveillante est l’accusation d’antisémitisme. Dans les dépêches des agences, au détour d’éléments de langage ou dans des rapports « internationaux », c’est devenu un automatisme que d’affubler la Hongrie de toutes les tares, y compris celle-ci.

Et pourtant, il n’en est rien ; c’est même plutôt le contraire. Comme le démontre une étude récente du European Jewish Research en partenariat avec l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne, les deux endroits dans lesquels les Israélites se sentent le mieux sont l’Italie et… la Hongrie. En queue de peloton, la Pologne, mais également la France et, bon dernier, la Belgique.

Ce classement reprend plusieurs paramètres, notamment la mémoire de l’Holocauste, le soutien à Israël à l’ONU, l’abattage rituel ou l’existence de statistiques. Le rapport ratisse large, vise l’action des gouvernements mais également le ressenti des communautés juives. De tous les critères retenus, la sensation de sécurité qu’elles éprouvent mérite une attention particulière tellement elle est révélatrice d’un malaise qu’on n’avoue qu’à demi-mot. Sur un score de cent, le Danemark est en tête (73), talonné par la Hongrie (72) alors que l’Allemagne, la Belgique (46 dans les deux cas) et surtout la France (31) affichent des scores alarmants.

Pour être clair, un juif se sent deux fois moins en sécurité en France qu’en Hongrie, un sentiment dont la désertion des communautés juives dans certains quartiers et même la fuite vers d’autres pays sont un symptôme glaçant. Sans parler, dans le pire des cas, des agressions physiques et des assassinats jusque dans les écoles ou les musées.

En Hongrie, rien de tel. L’immense majorité des juifs se sent protégée, aucun meurtre à recenser depuis des décennies. Et pourtant, à l’Ouest, Orbán collectionne les accusations d’antisémitisme, notamment de la presse et du Parlement européen bien sûr, qui ne perd jamais une occasion d’adopter une résolution contre la Hongrie ou la Pologne. Cette Assemblée reproche avant tout à Orbán une campagne d’affichage contre Soros en 2017. Campagne grossière, certes, mais en rien antisémite. Des reproches d’autant plus cyniques que ces mêmes députés n’avaient rien à redire à la participation du parti Jobbik (dont certains membres parlaient de « Judapest » ou proposaient de faire une liste de députés juifs) à la coalition politique lors des dernières élections.

Ces accusations récurrentes sont révélatrices d’un vrai malaise sur la situation des juifs en Europe de l’Ouest. Tout d’abord, elles font diversion et cachent l’antisémitisme grandissant dans les rangs de l’extrême gauche et parmi la population musulmane. Un antisémitisme qui a pignon sur rue et qui est minimisé par ceux-là mêmes qui accusent sans fondements la Hongrie des maux sur lesquels ils ferment lâchement les yeux. Une honteuse banalisation d’un phénomène extrêmement inquiétant à des fins purement idéologiques. L’antisémitisme devient ainsi une arme de calomnie politique, un anathème qui laisse des traces, et tant pis si le sort des juifs en France ou en Belgique se dégrade à vue d’œil et si certains d’entre eux se font défenestrer. Une insupportable banalisation qui en dit long sur le cynisme de « diseux » aussi grandiloquents que passifs face aux résultats tangibles de « faiseux » comme Orbán.

Ces remontrances infondées aux allures faussement vertueuses révèlent également l’air woke du temps qui fait prévaloir l’accessoire sur l’essentiel et inverse les priorités au point de se soucier de tout sauf des problèmes réels. Y compris l’inquiétude des juifs pour leur propre sécurité. À croire qu’il suffit de critiquer Orbán avec véhémence pour que la question de l’antisémitisme soit résolue. Une suprématie immorale, une obscène gesticulation qui dévoie une question qui a déjà franchi le seuil d’alarme et que certains banalisent à force d’en faire une invective. Pour feindre de combattre le mal à la racine ? La question, malheureusement, mérite d’être posée. Surtout à l’Ouest.

Diego Valero
Diego Valero
Juriste en droit européen et professeur

Vos commentaires

7 commentaires

  1. La France s’est placée sous la malédiction divine en ne protégeant pas sa population juive, et en favorisant sa population musulmane.
    Les juifs ont raison de quitter la France.

  2. C’est ça le grand remplacement! La stratégie du COUCOU. Plus il y aura d’islamistes et plus les Juifs fuiront. Pourtant, eux, travaillent et ne font pas de bruit.

  3. Oui ! Il viré l’Organisation Soros à Berlin… qui l’a accepté !
    4 fois réélu, Orban fait envie à tous les autres…
    Toutes bonnes raisons pour le démolir !

  4. ce n’est qu’un ressenti ! les Juifs se trompent (ils sont + en sécurité dans le neuf trois ,cette réponse (fiction) pourrait être de notre garde des sceaux ) .

  5. Ce ne sont en tout cas pas les Juifs qui rendent les rues dangereuses.
    Je ne crois pas non plus que beaucoup de black blocs soient de confession juive.

  6. Ce n’est pas être antisémite que Soros est le perturbateur le plus virulent que la planète ait jamais porté. De plus combien savent que Soros est juif ??

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