Polémique Causeur : la belle hypocrisie des censeurs libertaires
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« Souriez, vous êtes grand-remplacés » : ce titre accrocheur du dernier numéro de Causeur légende une photo de cinq bébés d’origine ethnique diverse. La une annonce un dossier sur le bouleversement démographique de la France, avec des chiffres et des cartes éloquentes tirées de France Stratégie, institution autonome rattachée au Premier ministre qui propose dossiers et prospectives. Rien de plus officiel, donc.
Cette étude sur la ségrégation résidentielle en France et ces cartes « permettent de suivre l'évolution, entre 1968 et 2017, de la composition sociodémographique des différents quartiers des 55 unités urbaines françaises de plus de 100.000 habitants : par catégorie socio-professionnelle, statut d'activité, origine migratoire, ménages HLM et tranches d'âges. »
Alors que les statistiques ethniques sont interdites en France - et autorisées en Grande-Bretagne et aux États-Unis -, les chiffres de la répartition des nationalités des immigrés et de leurs enfants vivant sur notre sol sont établis par l’INSEE lors des recensements. On ne prend donc pas en compte les immigrés naturalisés. L’évolution est spectaculaire : à Rennes, Angers, Le Mans, Poitiers, le taux de mineurs nés de parents extra-européens est de 21 à 23 %, le triple d’il y a trente ans. Ils sont majoritaires en Seine-Saint-Denis. Et ainsi de suite.
Tout la gauche hurle à propos de la Une de @Causeur sur Le Grand Remplacement.
Mais quand c’est le National Geographic Magazine qui dit la même chose (en positif bien sûr) c’est silence radio.
Toujours la même hypocrisie. pic.twitter.com/jnHVJ0fGem
— Pierre Gentillet (@Pierre_GTIL) September 18, 2021
Comme l’analyse Jean-Paul Brighelli, toujours dans Causeur, « le différentiel de reproduction entre femmes françaises et immigrées est tel que des zones entières du territoire sont aujourd’hui majoritairement peuplées d’étrangers. Des étrangers dont une politique habile a refusé l’assimilation. »
La pétulante Élisabeth a déclenché, une fois de plus, toutes les tempêtes de la bien-pensance. Le Monde ne l’appelait-il pas, dès 2013, la causeuse de troubles ? On gage qu’elle ne s’en laissa pas impressionner. Elle tweetait, ce week-end : « Abject, ignoble, infâme : les grands mots du dimanche sont de sortie. Notre "une" suscite beaucoup de criailleries et zéro argument. Le braillomètre est au max : preuve que nous avons touché juste. » Et renchérissait, ce matin, sur CNews : « Maintenant, Causeur, c’est Je suis partout ! »
Invitée sur « Touche pas à mon poste ! », sur C8, Élisabeth Lévy s’est expliquée : « On montre qu’il y a un changement de peuple […] Le problème n'est pas que notre société soit multiethnique, c'est qu'elle soit multiculturelle. Si tous ces enfants étaient élevés comme des Français [...] de valeurs et de mœurs, je m'en foutrais complètement [mais] ça n'est pas le cas. »
Élisabeth Moreno, ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances, a signalé le cas Lévy au procureur de la République : « Soyons clairs : derrière la théorie complotiste du "Grand Remplacement" fondée sur la couleur de peau ou l'origine ethnique se cache du racisme décomplexé. » Avec elle, le réel tient souvent du fascisme ou du complotisme, qui en est le nouveau variant. Une petite incursion dans les quartiers non ministériels de la capitale ne serait peut-être pas inutile.
Rappelons qu’en 2016, le National Geographic montrait en couverture trois hommes d’origine extra-européenne accompagnées d’une femme voilée. Le titre : « Les nouveaux Européens. Comment des vagues de migrants sont en train de remodeler un continent. » Nul doute qu’à l’époque la bien-pensance s’était extasiée. Pourtant, ces deux « une » montrent strictement la même chose, illustrent le même bouleversement. Mais pour le camp du bien, sortir de l’idéologie pour analyser la réalité est vraiment une trop grande souffrance.
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