[Point de vue] Un policier placé en garde à vue à Grenoble : que penser de ces procédures qui ruinent la Cité ?

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Scénario à venir pour Palme d’or à Cannes : c’est l’histoire de deux jeunes issus de la diversité urbaine, sympatoches, bon gars, qui se baladent tranquillos en scooter dans les rues de Grenoble, en fin d’après-midi, à la recherche de sacs à main perdus sur l’asphalte pour les ramener aux objets trouvés et qui sont froidement dégommés par un flic aigri d’obéir à la République et tellement abruti d’idées nauséabondes qu’il croit que l’insécurité n’est pas qu’un sentiment.

Voilà pour le pitch ! Pour connaître la fin, il faudra aller voir le film, les amis. Ā condition que Lola Quivoron, un Mathieu Kassovitz nouveau genre – ou presque – de la nouvelle vague d’artistes subventionnés qu’on pourra désigner « fils-filles de NUPES » lorsqu’ils auront complètement imposé leur travelling idéologique, déjà remarquée et encensée par ses pairs pour Rodéo, hymne à la liberté d’expression de ces « jeunes » que « la police tue », comme dirait l’insurgé Mélenchon, s'empare du sujet.

Oui, mais voilà, y a pire que le cinéma moralisateur des bobos : la réalité faits divers de notre France-Bienveillance. Aujourd’hui, c’est encore un « flic » qui se prend les pieds dans le tapis du monde à l’envers d’Alice.

Selon le procureur adjoint de l’Isère Boris Duffau, qui relate l’accrochage surréaliste (?), les services de police de Grenoble sont intervenus, ce jeudi 7 juillet en fin d’après-midi, dans le quartier Hoche, car le passager d’un scooter y aurait été aperçu portant une arme. Deux policiers en patrouille auraient alors « été mis en joue » par « l’un des occupants du scooter ». L’un des policiers « aurait alors sorti son arme de service » et « tiré en direction des occupants du scooter, qui finissait sa course quelques mètres plus loin ». Résultat de la course : un mort parmi les délinquants et zéro parmi la police.

Alors que le pilote était abattu, l’autre prenait la fuite. Il court toujours. Évidemment, aucune surprise : le « jeune », âgé de 24 ans quand même, était connu de la « Maison », comme on dit. Sans parler du danger que font courir aux riverains de telles équipées sauvages – et on est loin du bon vieux temps des « sauvageons » dont parlait un ancien ministre –, un fusil de type kalachnikov, retrouvé chargé, ayant été abandonné sur place, le pire est quand même arrivé.

Oui, le pire : le « flic » a été mis en garde à vue ! Il faut croire que c’est la procédure. Maudite procédure administrative maniaque... mais qui serait, selon Karl Marx, revu à la sauce Mélenchon, une garantie de la liberté. On lira ceci sur Service-Public.fr : « Une personne peut être mise en garde à vue uniquement s'il lui est reproché un crime ou un délit [...] Il faut qu'il existe des raisons valables pouvant faire croire que la personne a commis ou tenté de commettre une infraction. » Et nous poserons la question : un fonctionnaire, chargé de protéger les autres citoyens, risquant sa peau, doit-il impérativement subir la loi commune en tous ses actes défensifs ? En attendant, procédons... et continuons d’affaiblir la Cité. Pour couronner le tout, les parents de la « victime » – qui portait un gilet pare-balles sous les 30 °C –, ont décidé de porter plainte. Procédons !

Aux dernières nouvelles, « le » ou « la » Lola Quivoron de service n’a toujours pas postulé à la réalisation du prochain Sale temps pour un flic. Peu importe, on connaît déjà la fin et, sans vouloir « spoiler », il n’y aura pas, dans ce film, de suspense : le camp du Bien gagnera à la fin. Chacun, selon son appréciation de l’art, reste libre d’imaginer qui ira en prison... Il faut changer de scénaristes.

Pierre Arette
Pierre Arette
DEA d'histoire à l'Université de Pau, cultivateur dans les Pyrénées atlantiques

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