[Point de vue] L’urgence du bien commun (2/2)
La crise du bien commun a eu des conséquences importantes sur la société française, en favorisant notamment l'individualisme et la polarisation politique. En l'absence d'un cadre moral et éthique commun, les individus ont tendance à privilégier leurs intérêts personnels, au détriment du bien-être collectif. Cette logique individualiste et cette polarisation ont été accentuées par le rôle croissant des réseaux sociaux, qui permettent aux individus de se regrouper selon des critères de plus en plus étroits et qui encouragent la diffusion de fausses informations. En somme, cette crise a contribué à la fragmentation de la société française en affaiblissant le lien social qui est indispensable à toute vie en communauté.
La redécouverte du bien commun
Selon la doctrine chrétienne, chaque être humain possède une valeur intrinsèque qui doit être respectée. Le bien commun ne peut donc être atteint que si les droits et les besoins de chaque personne sont pris en compte. Par ailleurs, la tradition chrétienne insiste sur la nécessité de la solidarité et de la charité envers les plus faibles et les plus vulnérables de la société. Enfin, la justice sociale est un principe fondamental de la tradition chrétienne, qui appelle à une redistribution équitable des ressources et des richesses sans tomber dans les tromperies du socialisme et du communisme, afin de garantir à chacun une vie digne.
Les penseurs chrétiens ont apporté une contribution majeure en développant une théologie sociale qui a influencé la pensée politique occidentale. Parmi les penseurs les plus importants, nous avons déjà cité saint Thomas d'Aquin, ajoutons saint Augustin, qui a souligné l'importance de la charité et de la solidarité envers les plus faibles de la société. D'autres penseurs, comme Jacques Maritain, ont développé une réflexion sur la dignité humaine et la justice sociale, en mettant en avant le rôle de la communauté et de la subsidiarité dans l'organisation de la société.
Pratiquer une vision chrétienne de la politique
La mise en pratique d'une notion chrétienne du bien commun dans le contexte actuel est confrontée à
plusieurs défis. Tout d'abord, la laïcité de l'État et la diversité des convictions religieuses et philosophiques des citoyens peuvent rendre difficile la promotion d'une conception chrétienne. Ensuite, les intérêts particuliers et les différences d'opinions politiques peuvent entraver la recherche d'un bien commun partagé. De plus, la mondialisation et la complexité des enjeux contemporains rendent la mise en place de politiques publiques cohérentes et efficaces plus difficile. Enfin, la nécessité de concilier les principes de justice sociale avec les impératifs économiques et écologiques peut créer des tensions et des conflits d'intérêts. Malgré ces défis, il est essentiel et vital de poursuivre la réflexion sur le bien commun et d'œuvrer pour sa mise en pratique.
Au vu des enjeux politiques, sociaux et environnementaux actuels, il est urgent de lui redonner une place
centrale dans la vie politique française. Cela implique notamment de promouvoir une éducation à la solidarité, au respect de l'autre. Enfin, cela implique de soutenir et de valoriser les initiatives et les politiques publiques qui s'inspirent du bien commun, et de travailler à leur diffusion à l'échelle nationale et internationale. C'est un appel à l'action pour construire une société plus juste, solidaire et respectueuse de la dignité humaine.
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7 commentaires
Il faut reconstruire une société parallèle, peut être en s’appuyant sur l’Eglise qui représente une structure sur laquelle s’appuyer. A condition de ne pas avoir un Pape progressiste.
« En l’absence d’un cadre moral et éthique commun, les individus ont tendance à privilégier leurs intérêts personnels, au détriment du bien-être collectif ». C’est une évidence. Mais ce cadre a t-il disparu totalement, et (si oui) est-il urgent de faire appel à des penseurs « chrétiens » qui sont loin d’être incarnés par l’Église actuelle (ni celle d’hier, d’ailleurs, quand on voit les guerres de religions du 16ème siècle). Thomas d’Aquin, Augustin ou Maritain , pourquoi pas ? Mais tout le monde pourra sortir son auteur favori pour promouvoir la paix et l’harmonie sociale et collective (Confucius, par exemple). Le plus urgent me semble être la restauration d’un État qui fasse respecter les lois de la République et les résultats des élections ou référendums. Ce serait déjà bien. Quand cet État refuse le résultat du référendum nantais sur l’avenir de Notre Dame des Landes et accorde la priorité aux revendications minoritaires d’un petit groupe de copains violents et indifférents aux nécessités nationales, il donne le signal que tous les égoïsmes locaux sont validés. Et on voit le résultat. Des exemples comme cela, il y en a des tonnes. Un petit dernier, pour la route: dans la rue de Ménilmontant à Paris depuis des années, il y a des bistrots interdits aux femmes, et cela est connu de tout le quartier, donc du Maire local, donc de la Maire actuelle, donc de la Préfecture. Et que se passe t-il pour faire respecter la loi ?
@Gracchus : vous pointez à juste titre la difficulté de définir, de promouvoir, d’incarner le Bien Commun qui ne peut pas se réduire à être le barycentre de nos multiples et inconciliables désirs individuels, exacerbés par la société du « toujours plus de marché ». Certes, nous ne sommes pas au pays des bisounours. Il est de la responsabilité de nos « Hommes » (et Femmes bien sûr) Politiques qui cherchent à obtenir notre confiance de définir le mieux possible ce qu’ils pensent être l’intérêt général (ou bien commun) du pays qu’ils envisagent de diriger. Et il est de notre responsabilité, à nous autres modestes électeurs, d’apprécier non seulement si nous adhérons à leur programme dans les grandes lignes, mais s’ils auront la capacité de le mener à bien en n’oubliant pas que ème diable se cache souvent dans les détails.
Concernant la « perte du sens du bien commun », je vous renvoie au petit livre de Jean-Claude Michéa, Le loup dans la bergerie. Selon JCM, cette perte remonte aux guerres de religion, quand les chrétiens se sont entretués au nom de leur vision du bien commun (essentiellement religieux à l’époque : le salut éternel). Pour ramener la paix civile, un moyen simple fut trouvé : le marché, l’argent. Quand on parle argent, tout le monde comprend…
Quelle est donc l’urgence pour aujourd’hui ? Selon moi, apprendre à se comprendre, même quand nos visions du bien commun divergent … et c’est normal, car nos vécus, nos expériences sont tous différents. Le Blanc et le Noir sont tous les deux vrais ! Mais, comme nous ne sommes pas au pays des bisounours, il nous faut , en politique comme dans la vie ordinaire, choisir à un instant donné une orientation pour espérer atteindre le but (bien commun) que l’on vise. Quitte, si les vents sont trop contraires, à changer de cap pour un temps…
Bonjour,
Ayant été économiste à Bercy, j’ai longuement réfléchi sur le sujet.
Définitions:
Intérêt général: somme des intérêts particuliers non antagonistes.
Bien commun: intérêt général sous condition de justice redistributive.
Pour plus d’informations, voir mes livres « Economie ou socialisme il faut choisir » et « Pour un État juste et efficace », parus chez Godefroy de Bouillon.
Bonne journée
Vous écrivez : « Alors que l’intérêt général représente les intérêts communs de la société dans son ensemble, le bien commun implique une prise en compte des besoins et des aspirations de chaque individu au sein de la communauté.» (Point de vue 1/2). Puis vous insistez : «…chaque être humain possède une valeur intrinsèque qui doit être respectée. Le bien commun ne peut donc être atteint que si les droits et les besoins de chaque personne sont pris en compte.» (Point de vue 2/2). Comme chaque individu est libre de définir ses besoins et aspirations, lesquels, selon votre propos, doivent être pris en compte en vue de l’atteinte du « bien commun », on voit bien que le bien commun n’est, selon votre définition, qu’une addition d’intérêts et de besoins individuels, éventuellement, et même sûrement, en contradiction les uns avec les autres. A l’évidence, ceci va à l’encontre de l’intérêt général qu’il appartient aux politiques de définir (déclaration des droits de l’Homme et du citoyen, Constitution, lois et autre textes législatifs et réglementaires). Mon avis est que nous ne sommes pas au pays des bisounours et qu’aujourd’hui, l’intérêt général est battu en brèche par cette addition des besoins individuels que vous regroupez dans ce bien commun, à la satisfaction duquel vous aspirez.
Désolé, mais le « bien commun » dans cette France où chacun s’accorde le droit de décider pour son voisin, ça ne m’intéresse pas.
Il me reste ma famille, mes souvenirs et ma maison.
Si je n’aimais pas autant cette dernière, j’aurais déjà emmené la première loin de ce pays dont je ne reconnais plus la population comme étant « mon peuple ».
Avez-vous vu tous ces pays où les gens peuvent arroser leur jardins quand il en ont besoin ? Où on peut virer un squatteur manu militari? Fumer où on veut et ceux qui n’aiment pas ça sont libres de s’écarter ?
Ces pays où la solidarité dépend de votre bon vouloir et s’adresse à ceux dont on pense qu’ils méritent une seconde chance uniquement.
Ces pays où on ne paye pas de taxe à vie sur ce qui a déjà été taxé à l’achat.
Ces pays où le fruit de votre travail revient à vos enfants avant d’aller à ceux des autres.
Ces pays où on ne criminalise pas les goûts des gens (non, ne pas aimer les noirs, les arabes ou autres sur son sol, ça n’est pas du racisme et ça n’est pas un crime de choisir son entourage).
En parlant de racisme et de racialisme, ces pays où on ne change pas la définition des mots pour en faire des délits aussi.
Bref, poutine peur envoyer ses T-14, je ne me battrais pas pour la France de 2023.
Alors oui, c’est de l’individualisme si on veut, mais pourquoi voudriez-vous que je fasse société avec ce peuple qui ne m’aime pas?
Comme vous avez raison M Delaunay ! Nous ramener à nos racines chrétiennes serait une bonne chose.
Je me demande cependant comment faire avec l’Islam respecter cette religion, dont je pense la même chose que M Houellebeck , mais qui propose un système bien différent.
N’oublions pas un précédent article (publié sur les comptes de Damien Rieu) qui indique qu’un musulman « véritable » est forcément un islamiste (à quelques exceptions près, comme MADAME Mabrouk).
Et l’UE nous renverrai dans nos cordes, à moins que les pays de l’Est (Pologne, Hongrie, République Tchèque, Slovaquie) et les pays scandinaves chez qui la chrétienté est encore bien présente.
Ce but serait alors européen, et il faudrait l’inculquer à tout nouvel arrivant, quelque soit sa religion.