Pamela Anderson : quelques grammes de finesse féminine dans un monde de brutes féministes !

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Pamela Anderson, qui est l’une des rares et, surtout, l’une des premières personnalités du show-biz à avoir apporté un soutien médiatique aux gilets jaunes (Pamela Anderson soutient les gilets jaunes ? La chasse aux blondes est ouverte !) alors qu’elle n’est même pas française, a toujours eu un petit je-ne-sais-quoi de touchant.

Peut-être parce qu’immanquablement snobée par ses collègues mieux capées – du feuilleton Alerte à Malibu au nanar Barb Wire, on a tôt compris qu’elle ne serait pas la nouvelle Meryl Streep –, elle est de ces femmes qu’on aime, malgré tout.

Comme des réminiscences de puberté difficile, peut-être. À l’occasion desquelles la seule flamme susceptible d’être déclarée à l’objet de tous les désirs n’était que pin-up épinglée sur un mur de chambre adolescente fleurant bon la chaussette sale. Bref, nos enfants l’aimaient en 2D ; un comble pour une femme aux courbes pas tout à fait pingres en matière onaniste. Après tout, voilà qui fut aussi le sort de deux autres blondes icônes du genre, Brigitte Bardot et Marilyn Monroe, ces deux pionnières en féminisme.

En arborant le fameux gilet, Pamela Anderson avait déjà suscité le malaise parmi ses prétendues consœurs. En allant à l’encontre du terrorisme féministe ambiant, elle vient d’en remettre une couche.

Ainsi, sa séparation d’avec Adil Rami, le footballeur moustachu de l’OM qu’on sait, a-t-elle fait grand bruit sur les réseaux sociaux. Par ses soins, pour commencer – c’est elle qui a médiatisé la rupture –, avant de finalement se raviser.

Pamela Anderson qui, en matière de choix de conjoints, a toujours fait preuve d’un mauvais goût très sûr, tel qu’en témoigne son tumultueux mariage avec Tommy Lee, batteur lui aussi plus que tumultueux du groupe Mötley Crüe, qui donna lieu à la première « sextape » du genre vaguement conjugal, paraît donc creuser son chemin en matière de compagnons volages et énervés. Comme quoi les voix de l’amour n’obéissent pas forcement à celles de la raison.

Mais revenons-en à nos moutons et au rappel des faits. Adil trompait donc Pamela avec Sidonie, son ancienne épouse et mère de ses deux enfants ; ce qui prouve qu’il a malgré tout le sens de la famille, fût-elle élargie. Pis : Radi aurait battu Anderson. Plus exactement, il lui aurait « tiré les cheveux à Los Angeles », ce qui n’est pas tout à fait un « féminicide », convenons-en.

Plus embêtant, Adil Rami était aussi, jusqu’il n’y a pas longtemps, tête de gondole des associations Positive football et Solidarité Femmes, postes dont il vient d’être privé, par voie de fait et, également, de conséquence. Dans le genre hypocrite, on rappellera qu’un écologiste ami des causes féministe et animalière - Denis Baupin, pour ne pas le citer - traîne derrière lui bon nombre de plaintes pour harcèlements sensuels pour lesquels il n'aura, finalement, jamais été condamné.

Seulement voilà, et tel qu’écrit plus haut, Pamela Anderson se ravise tout en ne se dégonflant pas, fidèle en cela à la générosité de son décolleté. D’où ce tweet n’en finissant plus d’agiter la galaxie féminienne et son immédiate banlieue : « Il faut être deux pour danser un tango. Aussi bizarre que cela puisse paraître, je réalise que je ne peux pas tout lui mettre sur le dos. Je l’ai accepté. Je l’ai permis. Je le savais et j’ai malheureusement beaucoup de travail à faire sur moi. »

Mieux : « Peut-être que je l’ai utilisé aussi [Adil Rami, NDLR] et que je dois y faire face. J’ai plus à apprendre. Me fâcher avec moi-même est donc le premier pas dans la bonne direction, plutôt que de tout rejeter sur lui. » Tiens donc, entre hommes et femmes, les torts pourraient-ils ainsi être partagés… ?

Catherine Deneuve et Brigitte Lahaie, respectivement figures emblématiques de la France d’en haut et de celle du bas, n’auraient pas mieux dit. Comme quoi il y a parfois plus de sagesse chez une « fille de rien » que chez les précieuses ridicules (très ridicules) ou ces femmes savantes (si savantes que leur ignorance pourrait emplir des encyclopédies).

Sacrée Pamela, qu’on aimait bien avant, sans trop savoir pour quelles raisons, et qu’on respecte plus encore aujourd’hui, tout en sachant désormais pourquoi.

Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

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