Le 17 janvier prochain se tiendra, à l’Assemblée nationale, la 3e édition des Journées parlementaires pour la vie. Organisées à l'initiative de Marie-France Lohro, députée de la Ligue du Sud, il y sera question de transhumanisme et de respect de la vie, depuis sa conception jusqu'à sa fin naturelle.

Au micro de Boulevard Voltaire, Charles de Meyer explique les menaces que fait planer sur l'homme un des projets de loi déposés à l'Assemblée visant à légaliser le suicide assisté.

Charles de Meyer, les députés Les Insoumis, avec entre autres Danièle Obono et Alexis Corbière, ont déposé un projet de loi pour légaliser l’euthanasie et le suicide assisté.
Selon vous, ce projet de loi a-t-il des chances d’aboutir ?

Il y a toujours un risque que les transgressions bioéthiques aboutissent. La majeure partie des députés sont en accord complet avec elles et soutiennent pour beaucoup d’entre eux le principe même d’une vision complètement matérialiste de la vie. Ils considèrent évidemment que la vie n’est pas sacrée, que l’homme se définit en tant que tel par un contrat et uniquement, d'ailleurs, parce qu’on lui donne des mots et des termes pour le faire.
C’est donc un immense danger. Je note que cette proposition de loi a été déposée le 20 décembre. Elle entre en discussion dans une niche de la France Insoumise le 16 janvier. Le procédé est pour le moins acrobatique. Cela signifie qu’ils ont déposé le texte assez subrepticement.
En réalité, je vois deux options pour la finalité de ce texte. Soit ils veulent doubler les députés de La République En Marche sur leurs transgressions, de manière à le faire voter. Soit il a pour but de permettre de dire que si le suicide assisté a été refusé au cours des états généraux de la bioéthique, alors il faut quand même empirer la loi Leonetti en ouvrant quelques nouvelles marges.
Il y a donc deux risques, soit c’est du marketing politique, soit c’est une réelle tentative de faire passer le suicide assisté.
On vit dans une société désorientée où l’ordre naturel est constamment bafoué. C'est une société où ceux qui, comme nous, pensent qu’il faut essayer de préserver la vie de sa conception à son terme naturel représentent une toute petite minorité.

Cette toute petite minorité sera représentée demain à l’Assemblée nationale pour les journées parlementaires pour la vie organisées par Marie-France Lorho et vous-même.
Le transhumanisme sera la thématique centrale. La question de la fin de vie sera-t-elle abordée ?

Évidemment. Le progressisme a ceci de particulier qu'il fonctionne toujours sur les mêmes peurs. Il joue sur la peur de la vie fragile, la peur de la vulnérabilité et la peur de la mort. Ce sont des choses qui sont au cœur de l’homme depuis que nous avons été créés.
La mort est donc un sujet de business pour beaucoup de ceux qui habillent leurs volontés mercantiles derrière une pseudo-philosophie qui, en fait, revient sans cesse au mythe de Prométhée, avec de plus en plus de latitude et de liberté.
Le fait que nous soyons des surhommes ou que nous puissions sans cesse être les objets d’un pseudo-progrès doit cesser d’être l’origine de notre rapport à l’organisation sociale. Au contraire, le fait d'être fragile doit émerger comme un principe organisateur de notre conception de la loi.
Ceux qui prétendent faire le bien font de l’argent sur cette question. Ensuite, chacun a peur de la mort, et de la vie fragile, mais nous savons tous que ces gens-là sont capables un jour ou l’autre de nous voler notre mort et celle de nos proches. Ils ont d'ailleurs déjà volé la vie de tant de personnes qui auraient pu, par leur fragilité et leur différence, apporter une grande valeur à notre société.
Voilà donc deux très bonnes raisons pour aborder ce thème à ces journées parlementaires pour la vie.

Elles ont été combattues par quelques députés En Marche qui ont à cette occasion interpellé le président de l’Assemblée nationale. Qu'est-ce que cela vous inspire ?

Cette opposition montrait la profonde méconnaissance du droit de la part de la présidente de la délégation des droits des femmes de l’Assemblée nationale. Et pourtant, cela a abouti à sa promotion puisqu’elle est désormais présidente de la mission d’étude sur les conditions du congé maternité. Vous voyez que s’opposer à quelque chose de légal est un outil de promotion au sein de la majorité de La République En Marche.
Par ailleurs, la mission d’information sur la PMA serait attribuée à une des grandes militantes de la PMA. On voit donc que La République En Marche a de larges intérêts dans cette affaire.
Il s’agit donc d’être une minorité agissante et d’être plus forts que nos adversaires. C’est pour cela que les journées parlementaires pour la vie accueilleront des experts, des philosophes et des présidents d’associations. Nous voulons montrer que si nous sommes montrés du doigt, si bientôt la loi essaye de s’arranger pour nous interdire de parler, comme elle le fait déjà avec le délirant délit d’entrave numérique, nous serons toujours présents.
Nous avons l’avantage d’essayer de dire une vérité. Leurs quolibets et leurs petites manœuvres bien ridicules par ailleurs ne doivent pas nous impressionner.

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17 janvier 2018 à 9:27

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