Dans un article précédent, je relevais les paradoxes entre les besoins du contrôle routier et certains moyens de signalisation quasi antédiluviens au regard des trafics actuels, très hétérogènes selon les zones et les voies les supportant.

Mais ce n'est pas tout ! Avec des constats d'usagers de la route, faisons parler des chiffres et des statistiques.

Observations sur autoroute, d'abord.

Avec les "panneaux avertisseurs lumineux" qui sont contrôlés par le gestionnaire, la seule technologie moderne mise en œuvre par l'autorité publique est le radar, réseau préventif mais surtout répressif, à réception de données instantanées et centralisées à Rennes. Le travail humain qui s'ensuit est de traiter ces 45.000 infractions par jour pour produire des PV !

Sur ces voies à intense circulation, la contrepartie du péage devrait être une grande sécurité, en même temps que de la fluidité. Et pourtant, plusieurs accidents mortels ont encore été relevés récemment, dus à une circulation de véhicule à contresens ! Ce qui sous-entend clairement qu'un usager peut encore et toujours s'engager sur la voie de sortie sans être alerté ou, mieux encore, bloqué. Que Vinci demande à l'une de nos dynamiques « start-up » de trouver un système efficace, elle y répondra assurément avec vélocité !...

Dans cinquante ans, on s'étonnera, je suppose et j'espère, de la coexistence hybride, sur ces voies dites rapides, de voitures légères et de gros poids lourds prétendument bridés à 90 km/h et qui se doublent devant votre capot, souvent sans préavis, phagocytant deux voies en cortèges corporatifs, lesquels génèrent des bouchons particulièrement accidentogènes. Qui n'a pas été coincé entre deux camions ou poussé au cul par une monstrueuse calandre qui semble vous avaler ? Ce qui vous laisse le temps de vous interroger sur la signification de ces trois chiffres (60, 80, 90) sur vignettes rondes et blanches, bien visibles à l'arrière du véhicule précédent. Si c’est un bahut français, car les Estoniens, Polonais ou autres pressés de l’Est ne montrent pas cet affichage...

Les statistiques, ensuite.

La route française est toujours responsable de milliers de morts (3.500, selon la dernière statistique). Incidemment, une comparaison sommaire avec les accidents aériens mondiaux est éloquente. Aucun décès de passager des grandes compagnies civiles n'est à déplorer en 2017, faisant de l'avion de ligne le moyen de déplacement le plus indéniablement sûr - très heureusement confirmé avec ce cru !

Et pourtant, le trafic aérien est complexe avec de hautes densités et fréquences. Pour faire un constat étonnant et en temps réel, consultez le site Flightradar24, accessible à tout un chacun sur son téléphone mobile. La carte de France – et de l'Europe- est quasi saturée de petits avions jaunes que vous voyez se déplacer et dont les routes s'entrecroisent avec sérénité...

Tous ces aéronefs sont suivis – ce qui permet cet accès public - et contrôlés de façon permanente. Aux commandes de ce maillage complexe, régi par des règles de vol strictes, des contrôleurs aériens, ces « aiguilleurs du ciel » vigilants et permanents.

Les routes terrestres, moins complexes mais si meurtrières, ne mériteraient-elles pas un contrôle un peu similaire, en temps réel et renforcé aux temps des grandes migrations ?

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17 janvier 2018 à 9:12

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