Non aux viandards… mais vive la vénerie !

Gustave Parquet - Découplé de l’équipage Picard Piqu’hardi en forêt de Compiègne aux Mares-de-Jaux - 
Entre 1890 et 1893 - 
Huile sur toile
Gustave Parquet - Découplé de l’équipage Picard Piqu’hardi en forêt de Compiègne aux Mares-de-Jaux - Entre 1890 et 1893 - Huile sur toile

Parce que je suis veneur depuis… cinquante ans.

Le maître d’équipage de la « Futaie des amis », Alain Drach - fils de Monique de Rothschild, fondatrice de l’équipage en 1961 - est allé flinguer à bout portant un cerf, réfugié lors d’une courre, dans le jardin d’une villa de Lacroix-Saint-Ouen…

Il n’en fallait pas plus pour que la "rien-pensance" se déchaîne à travers médias et réseaux sociaux…

Cela permet à Henri-Jean Servat de retrouver un micro et à tout un chacun d’assouvir sa haine, notamment l’AVA (collectif Abolissons la vénerie aujourd’hui), qui déclare sans rire : "Notre lutte contre la vénerie… est l’expression démocratique de la population locale dont nous faisons partie."

Savent-ils que rien n’est plus démocratique que la vénerie où le droit de suite est public ?
Combien d’entre eux ont jamais suivi une chasse ? Aucun, évidemment !

Sinon, ils auraient vu tous ces locaux, qui ne sortent pas de villas cossues, se presser au long des parcours où ils se révèlent parfois veneurs avisés.

Ils sauraient que s’il y a des équipages, héritiers de familles aristocratiques ou de grandes dynasties bourgeoises, la vénerie compte aujourd’hui nombre d’équipages de roturiers, ouvriers ou paysans, tous animés par la même passion et fiers de servir les traditions héritées d’une pratique plus que millénaire.

Savent-ils que l’opposition la plus virulente n’est pas le fait des « amis des animaux » mais de chasseurs à tir furieux de ne pouvoir s’adonner à leur pratique sur les territoires concédés aux veneurs, au prix d’ailleurs de droits colossaux qui enrichissent les caisses de l’ONF et de l’État ?

Près de 300 équipages au cerf, au chevreuil, au vautrait ou au lièvre. Près de 7.000 chevaux ! 2.000 emplois induits…

Personne ne remet en cause la chasse à tir. Là, pourtant, les incidents qu’elle occasionne sont multiples, sans parler des blessés, voire des morts… On en voit, hélas, tous les ans.

On s’en prend aux veneurs, les seuls à pratiquer la chasse la plus naturelle où un seul animal, choisi, est levé et traqué par la meute (et jamais abandonné blessé, comme cela se voit encore lors de tirs).

Une poursuite où le cerf a toutes ses chances, quoi qu’en disent les ignorants : bien peu d’équipages peuvent se vanter de prendre dans plus de 50 % des cas ! Il suffit de compter les bracelets…

Une affaire entre un animal de chasse parfaitement ciblé, les chiens et les chevaux, où l’homme n’intervient pratiquement pas.

Des animaux chassés comme ils l’ont toujours été par leurs prédateurs naturels…

Il faut s’être trouvé – comme je l’ai été - dans un pré où s’étaient remisés, paissant tranquillement, trois cerfs et des biches contemplant à trente mètres d’eux passer la meute pour le comprendre : eux savaient que la traque ne les concernait pas… Les chiens le savaient aussi !
Qu’en aurait-il été, face à des fusils ?

Il y a toujours eu des « viandards » et les veneurs en comptent, hélas, aussi.

Ce qui s’est passé à Lacroix-Saint-Ouen est odieux !

La « Futaie des amis » a déjà connu de nombreux incidents et s’est fait sanctionner pour ses pratiques peu orthodoxes – Monique de Rothschild s’était même fait retirer un temps son agrément…
Pierre de Boisguilbert, secrétaire général de la Société de vénerie, a fait prendre les sanctions qui s’imposaient.

La chose la plus scandaleuse est de voir aujourd’hui Alain Drach, dont la licence a été justement retirée et l’équipage sanctionné, jouer les victimes… et certains invoquer maintenant l’antisémitisme !

Claude Timmerman
Claude Timmerman
Biologiste et environnementaliste, Editorialiste et Conférencier

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